Les conséquences de la découverte du « Nouveau Monde »

Dans la foulée des grandes découvertes se forment les premiers empires coloniaux. Les Européens mettent en place, entre leurs métropoles et leurs colonies, des réseaux maritimes d’envergure mondiale. Les flux s'accélèrent sur des routes maritimes qui relient désormais l’Europe, l’Amérique, l’Afrique et l’Asie. C'est, en quelque sorte, la première mondialisation.

Les Portugais mènent la danse dans un premier temps : ils construisent un réseau de comptoirs qui leur permettent de contrôler la route du contournement de l’Afrique et du commerce avec les Indes. Avec le traité de Tordesillas (1494), ils se partagent le monde avec les Espagnols, qui multiplient les conquêtes en Amérique. Plus tard, on assiste à la montée en puissance d’autres empires européens, hollandais, anglais et français.

Le centre de gravité du commerce mondial glisse de la Méditerranée à l’Atlantique. La chute de Constantinople en 1453 et la montée en puissance de l’Empire ottoman, à l’est de la Méditerranée, ont poussé les Européens à rechercher d’autres routes pour accéder aux épices des Indes. Avec la découverte du Nouveau Monde, c’est l’Atlantique qui devient l’océan le plus stratégique. Les ports atlantiques prennent leur envol au détriment des ports italiens, comme Venise ou Gênes.

Lisbonne est le grand port de l’Empire portugais, et est notamment la porte d’entrée du sucre en Europe. Séville, surnommée « la Porte des Indes », voit affluer les métaux précieux du Nouveau Monde, l’or et l’argent, ainsi que les produits tropicaux.
La ville s’enrichit considérablement au XVI^e siècle. Plus au nord, les ports d’Anvers et d’Amsterdam comptent aussi de plus en plus. Plus tard, les ports français, comme Nantes et Bordeaux, profiteront des flux atlantiques et du commerce triangulaire.