Les conflits entre les trois empires
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- Comprendre les tensions entre chrétiens et musulmans.
- Connaitre l’enjeu des croisades.
- La Méditerranée médiévale est marquée par de multiples conflits entre chrétiens et musulmans, en particulier les croisades (XI-XIIIe siècle).
- Le fossé entre catholiques et orthodoxes se creuse au fil des siècles et devient définitif avec la catastrophe de la quatrième croisade.
Les zones de contact entre les trois ensembles de civilisation (Europe occidentale catholique, Empire byzantin, monde arabo-musulman) sont des zones d’affrontement, surtout entre musulmans et chrétiens.
Les musulmans cherchent à conquérir des territoires de plus en plus nombreux au nom du djihad, tandis que les chrétiens cherchent à défendre ou reconquérir les territoires qu’ils considèrent comme chrétiens.
Au djihad répond à partir du XIe siècle l’idéal de croisade : on pratique donc la guerre sainte des deux côtés. Attention, ceci n’empêche pas marchands musulmans et chrétiens de commercer entre eux, parfois même en pleine croisade.
Les limites des ensembles de civilisation sont mouvantes : la Sicile a ainsi été grecque, romaine, byzantine. Sous domination musulmane à partir du IXe siècle, elle est conquise par les chevaliers normands dans la seconde moitié du XIe siècle.
Les chefs normands, devenus rois, construisent un royaume original au centre de la Méditerranée. Le roi Roger II de Sicile, notamment, confie des postes importants à des musulmans.
La péninsule ibérique (Al-Andalous) est un lieu d’affrontements entre chrétiens et musulmans du VIIIe au XVe siècle. À partir du milieu du XIe siècle, les petits royaumes chrétiens du nord de l’Espagne se lancent dans la reconquête des territoires passés sous domination musulmane : la Reconquista s’étale sur plusieurs siècles, jusqu’à la prise de Grenade en 1492.
Les zones méridionales et orientales de l’Empire byzantin sont des zones d’affrontements avec les musulmans : les Arabes au sud, et les Turcs seldjoukides à l’est.
Pour mettre fin à leurs raids, l’empereur Romain IV Diogène les affronte lors de la bataille de Manzikert en 1071. C’est une lourde défaite pour l’Empire byzantin. Ces affrontements provoquent l’affaiblissement de l’Empire byzantin et même sa perte.
En 1453, les Turcs prennent Constantinople : c’est la fin de l’Empire byzantin.
Avec l’expansion des turcs musulmans en Orient, les chrétiens craignent de ne plus pouvoir se rendre en pèlerinage en Terre sainte. Jérusalem est une ville d’une importance capitale : c’est en effet la ville où aurait vécu et où serait mort Jésus-Christ.
Pour délivrer le tombeau du Christ, le pape Urbain II lance en 1095 la première croisade. Les croisés s’emparent de Jérusalem en 1099 et s’installent en Syrie-Palestine, où ils créent les États latins d’Orient. Mais ces états sont fragiles et encerclés d’états musulmans qui visent à les détruire.
En 1187, le chef de guerre musulman Saladin reprend Jérusalem. De nombreuses croisades sont organisées pour tenter de venir au secours des États latins d’Orient. Elles échouent toutes.
En 1291, le dernier État latin d’Orient tombe avec la prise d’Acre par les musulmans. C’est la fin des croisades.
La Méditerranée médiévale est aussi marquée par des tensions entre les deux chrétientés. Le fossé entre catholiques et orthodoxes, né du schisme de 1054, se creuse au fil des siècles, rendant plus complexe la scène politique méditerranéenne.
Face à
l’ennemi musulman, catholiques et orthodoxes sont
censés s’entre-aider. Pourtant, les basileus
byzantins sont toujours inquiets de voir des foules de
croisés occidentaux traverser leur territoire.
Ceux-ci sont tellement difficiles à gérer que le basileus Manuel Comnène, lors de la deuxième croisade, préfère signer une trêve avec les Turcs musulmans, jugés moins dangereux que les croisés, qu’il souhaite voir partir le plus vite possible.
Après le fiasco de la deuxième croisade nait en Occident un projet de croisade contre Byzance, qui n’aboutira pas. Mais la méfiance enfle des deux côtés. En 1204, la quatrième croisade est détournée de son but initial et finit en pillage de Constantinople par les croisés, portant un coup terrible à l’Empire byzantin et marquant le divorce définitif entre catholiques et orthodoxes.
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