Les conflits au Moyen-Orient : la guerre du Golfe (1991)
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Le 2 août 1990, l'Irak,
dirigé par Saddam
Hussein, envahit le Koweït, petit État
pétrolier du Golfe arabo-persique. Dès novembre
1990, l'ONU autorise une coalition de pays menée par les
États-Unis à intervenir au Koweït si l'Irak
ne se retire pas. Dès janvier 1991, la guerre commence :
c'est l'opération « Tempête du
désert ».
Problématique : Pourquoi peut-on considérer que la guerre du Golfe de 1991 inaugure un nouvel ordre mondial ?
Problématique : Pourquoi peut-on considérer que la guerre du Golfe de 1991 inaugure un nouvel ordre mondial ?
1. Le pétrole au cœur des causes de cette
guerre
a. L'Irak et sa politique expansionniste
L’Irak a deux buts en envahissant le
Koweït :
- L'Irak est un pays relativement grand, mais qui bénéficie d'un petit accès à la mer sur le littoral du Golfe arabo-persique. Avec cette invasion, il agrandit son littoral.
- L'Irak est déjà un pays exportateur de pétrole, mais le Koweït est lui aussi très riche en hydrocarbures. S'il envahit ce pays, il augmenterait donc sa production et ses ressources.
Saddam Hussein renoue ainsi avec sa politique expansionniste : il a déjà cherché à conquérir des territoires au détriment de ses voisins, notamment de l'Iran à travers une guerre très meurtrière de 1980 à 1988. Cette guerre s'était soldée par un échec.
- L'Irak est un pays relativement grand, mais qui bénéficie d'un petit accès à la mer sur le littoral du Golfe arabo-persique. Avec cette invasion, il agrandit son littoral.
- L'Irak est déjà un pays exportateur de pétrole, mais le Koweït est lui aussi très riche en hydrocarbures. S'il envahit ce pays, il augmenterait donc sa production et ses ressources.
Saddam Hussein renoue ainsi avec sa politique expansionniste : il a déjà cherché à conquérir des territoires au détriment de ses voisins, notamment de l'Iran à travers une guerre très meurtrière de 1980 à 1988. Cette guerre s'était soldée par un échec.
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Doc. 1. Saddam Hussein priant à Karbala en Irak, 1985. |
b. La coalition : le champion des droits
La coalition menée par les États-Unis a des
buts bien définis aussi : dans le contexte de la
chute du bloc communiste (commencée en 1989), et
des difficultés rencontrées par l'URSS (qui
disparaît fin 1991), les États-Unis
entendent passer pour la seule grande
puissance.
En revanche, les autres pays alliés des États-Unis en profitent pour rappeler leur attachement aux valeurs de liberté et de démocratie : l'invasion d'un petit pays par un pays plus fort est pour eux inadmissible. C'est toute une conception des relations internationales qui est en jeu.
En revanche, les autres pays alliés des États-Unis en profitent pour rappeler leur attachement aux valeurs de liberté et de démocratie : l'invasion d'un petit pays par un pays plus fort est pour eux inadmissible. C'est toute une conception des relations internationales qui est en jeu.
2. Une guerre rapide
a. La mise en place de la coalition sous
l'égide de l'ONU
Dès le 2 août
1990, l'ONU condamne l'invasion du
Koweït, et exige le retrait des troupes
irakiennes.
Comme Saddam Hussein refuse de coopérer, l'ONU pose un ultimatum au régime en novembre 1990, et le menace de « l'utilisation de tous les moyens nécessaires pour faire appliquer la résolution de l'ONU ». Ainsi, une coalition se met rapidement en place, très largement dominée par les États-Unis : ils mettent à disposition plus de la moitié des chars, des militaires et près des 3/4 des avions de combat.
Comme Saddam Hussein refuse de coopérer, l'ONU pose un ultimatum au régime en novembre 1990, et le menace de « l'utilisation de tous les moyens nécessaires pour faire appliquer la résolution de l'ONU ». Ainsi, une coalition se met rapidement en place, très largement dominée par les États-Unis : ils mettent à disposition plus de la moitié des chars, des militaires et près des 3/4 des avions de combat.
b. Une guerre d'un mois et demi
La coalition, qui
regroupe 29 pays dont la France, mobilise une
armée très nombreuse (près d'un
million d'hommes contre 540 000 pour l'Irak) et
très bien équipée (1 800 avions
contre 240 pour l'Irak). Cette suprématie a
rapidement raison des forces irakiennes. La
défaite de l'Irak est complète fin
février 1991. On peut parler d'une guerre-éclair.
Cependant, cela ne signifie pas une guerre sans morts : 240 soldats alliés sont décédés (dont 150 américains) et près de 150 000 Irakiens meurent, soldats comme civils. C'est donc une guerre très meurtrière, dont l'intensité a été très brutale.
Cependant, cela ne signifie pas une guerre sans morts : 240 soldats alliés sont décédés (dont 150 américains) et près de 150 000 Irakiens meurent, soldats comme civils. C'est donc une guerre très meurtrière, dont l'intensité a été très brutale.
3. Un monde profondément changé
a. Les États-Unis gagnent leur pari
L'Irak est battu. Cette défaite fait ressortir
plusieurs choses :
- La force militaire des États-Unis, qui ont largement dominé la guerre ;
- leur force politique, car ils ont su imposer leur conception du droit international à une coalition de 28 pays, dont beaucoup de pays arabes (qui auraient pu être solidaires de l'Irak) ;
- cela accentue la marginalisation de l'URSS qui n'a rien pesé dans ce conflit (l'URSS ne survit que quelques mois à la fin de cette guerre).
Les États-Unis apparaissent alors comme la superpuissance incontestée.
- La force militaire des États-Unis, qui ont largement dominé la guerre ;
- leur force politique, car ils ont su imposer leur conception du droit international à une coalition de 28 pays, dont beaucoup de pays arabes (qui auraient pu être solidaires de l'Irak) ;
- cela accentue la marginalisation de l'URSS qui n'a rien pesé dans ce conflit (l'URSS ne survit que quelques mois à la fin de cette guerre).
Les États-Unis apparaissent alors comme la superpuissance incontestée.
b. Un nouvel ordre mondial
Ce nouvel ordre mondial répond aux aspirations des
États-Unis :
- Le Moyen-Orient devient un enjeu central de la géopolitique mondiale, notamment à cause des hydrocarbures dont il faut sécuriser la production et le transport. Le pétrole devient un enjeu légitime de conflits ;
- Il apparaît alors important de tout faire pour y assurer la paix ;
- Les armes de destructions massives doivent être surveillées, et leur prolifération contrôlée.
Derrière ces mots d'ordre apparemment légitimes, c'est la mainmise des États-Unis sur la région qui est affirmée, et les germes de la seconde guerre du Golfe posés, entrainant une situation qui se révèle particulièrement chaotique.
- Le Moyen-Orient devient un enjeu central de la géopolitique mondiale, notamment à cause des hydrocarbures dont il faut sécuriser la production et le transport. Le pétrole devient un enjeu légitime de conflits ;
- Il apparaît alors important de tout faire pour y assurer la paix ;
- Les armes de destructions massives doivent être surveillées, et leur prolifération contrôlée.
Derrière ces mots d'ordre apparemment légitimes, c'est la mainmise des États-Unis sur la région qui est affirmée, et les germes de la seconde guerre du Golfe posés, entrainant une situation qui se révèle particulièrement chaotique.
L'essentiel
La guerre du Golfe est
importante pour plusieurs raisons :
- Elle représente le moment où les États-unis apparaissent comme la seule superpuissance.
- Elle place le Moyen-Orient, région déjà stratégique, au cœur de la géopolitique mondiale.
- Elle fait du pétrole un enjeu légitime des interventions militaires.
Un peu plus de 10 ans après, une seconde guerre du Golfe éclate, sur les mêmes bases idéologiques, mais les États-Unis agissent cette fois seuls, preuve de leur affaiblissement.
- Elle représente le moment où les États-unis apparaissent comme la seule superpuissance.
- Elle place le Moyen-Orient, région déjà stratégique, au cœur de la géopolitique mondiale.
- Elle fait du pétrole un enjeu légitime des interventions militaires.
Un peu plus de 10 ans après, une seconde guerre du Golfe éclate, sur les mêmes bases idéologiques, mais les États-Unis agissent cette fois seuls, preuve de leur affaiblissement.
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