Le surréalisme
En 1916, au cabaret Voltaire de Zurich, Tristan Tzara enthousiasme son entourage en adoptant un mot trouvé par hasard dans le dictionnaire : "dada", dont l'insignifiance est propre à représenter le mouvement qui est en train de naître.
Pour les dadaïstes, la révolte permanente et la provocation peuvent seules sortir le monde de sa léthargie. Toute échelle de valeur étant supprimée, on réhabilite le quotidien en en prélevant les objets qui vont servir à composer des œuvres : des tableaux résultent du collage de matériaux divers. La liberté et la spontanéité étant à la source de la création, la poésie s'écrit au hasard des mots rencontrés.
Mais, résolument nihiliste, le mouvement finit par s'autodétruire : sa dernière manifestation a lieu le 26 mai 1920.
Origine du
mot
En 1917, Guillaume
Apollinaire parle pour la première fois
de "sur-réalisme" à propos du ballet Parade, et
qualifie sa propre œuvre, Les Mamelles de
Tirésias, de "drame surréaliste".
André Breton va reprendre le terme
à son compte.
André Breton,
fondateur du mouvement
Médecin de formation, André Breton (1896-1966)
est au fait des théories de Freud et de Charcot. En
1919, il collabore à Dada, tout en dirigeant sa
revue, Littérature, avec Louis Aragon et
Philippe Soupault. Celle-ci, héritière des acquis
du dadaïsme, devient le laboratoire de
l'expérimentation surréaliste.
Évolution du
mouvement
1924-1929 : de la psychanalyse au marxisme
Breton, Soupault, Aragon et Paul Eluard forment le noyau dur du
surréalisme. En 1924, Breton en expose les principes
dans le Premier Manifeste du
surréalisme. Parallèlement, le "Bureau des
recherches surréalistes" est créé, et une
nouvelle revue paraît : la Révolution
surréaliste.
1929-1933 : durcissement idéologique
Le Second Manifeste du surréalisme est publié en
1929. Certains artistes ont déjà quitté le
mouvement, dont Soupault, tandis que Breton, Aragon et Eluard
adhèrent au parti
communiste. La revue de Breton devient le
Surréalisme au service de la
révolution.
1933-1945 : affirmation de l'indépendance de
l'artiste
Breton est exclu du parti communiste. De plus en plus
cosmopolite, le mouvement se développe à
l'étranger. Pendant la guerre, les surréalistes
se dispersent. En 1941, Breton se rend à New York,
où il publie ses Prolégomènes
à un troisième manifeste du surréalisme ou
non.
Après 1945 : intérêt pour
l'ésotérisme
Le mouvement voit dans l'occultisme
un moyen de connaissance de l'univers.
Après la mort de Breton, le 28 septembre
1966, malgré ses continuateurs, le mouvement s'éteindra progressivement.
Selon les surréalistes, il existe une surréalité, que masquent les conventions fixées par une civilisation utilitariste. Leur but est donc de libérer l'homme, afin qu'il puisse y accéder, et se réaliser dans son intégralité.
L'analyse de soi
Héritier du freudisme, le
surréalisme tend à prouver que nos actes, qui
semblent résulter du hasard, sont en
réalité l'expression de nos désirs
inconscients. Dans Nadja (1928), Breton donne des
exemples d'actes qui sont la réalisation d'un
désir annoncé par des rêves ou des actes
passés.
L'aliénation mentale
La paranoïa se sert des
éléments de la réalité
extérieure pour alimenter ses délires. En ce
sens, l'observer permet de comprendre le fonctionnement de
l'esprit, libéré de toute
censure. De même, les œuvres
d'aliénés sont l'expression pure de
l'inconscient. Il est donc profitable pour l'artiste de simuler
l'état psychique qui a prévalu à leur
réalisation, afin de libérer sa
créativité.
Est poète celui qui parvient à retranscrire les élans créatifs de son inconscient, en faisant abstraction de sa raison. Deux pratiques en favorisent le jaillissement.
√ L'écriture automatique : Elle consiste à noter, au rythme le plus rapide, le déroulement spontané de ses impressions. Elle permet ainsi de transcrire les messages de l'inconscient.
√ Le cadavre exquis : Il consiste à inscrire des mots sur un papier que l'on fait circuler, chaque participant écrivant en ignorant ce qui précède. La première phrase du premier texte de ce genre était : "Le cadavre - exquis - boira - le vin - nouveau".
En rendant son esprit perméable au rêve, en regardant le monde avec une acuité nouvelle, l'artiste peut percevoir le merveilleux dans le réel.
√ La femme pour guide
La femme aimée révèle à l'artiste
les affinités qu'il existe entre les êtres et les
choses. L'amour qu'elle lui inspire est facteur d'unification.
Dans Nadja, c'est la mystérieuse femme aux
"yeux de fougère" qui le conduit.
√ La correspondance
universelle
Dans le monde, tout fait écho
à tout. L'artiste, ayant perçu cette universelle
correspondance, révèle l'unité de
l'univers, dont ses collages sont la représentation :
poèmes formés de fragments d'affiches ou de
journaux, "collages verbaux", associations de mots ou
comparaisons insolites.
Le surréalisme a prétendu libérer l'homme pour lui permettre d'accéder à la surréalité, synthèse du monde des rêves et du réel, dont l'art reste la plus sûre expression.

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