Le rôle de l'innovation
- Expliquer le lien entre innovation et progrès technique.
- Comprendre comment les institutions influent sur la croissance en incitant les entrepreneurs à innover.
- Savoir que l’innovation s’accompagne d'un processus de destruction créatrice.
- L’innovation est l'introduction dans le processus de production et sur un marché d’une invention.
- Les institutions sont des règles de protection et d’encadrement des innovations afin de permettre leur diffusion.
- L’État encourage les innovations car elles sont sources de croissance.
- Les innovations en créant ou améliorant de nouveaux produits provoquent une phase d’expansion suivie d’une phase de récession lorsque l’invention devient obsolète ou remplacée par une autre.
- Savoir que le progrès technique correspond au processus de diffusion de l’ensemble des inventions appliquées sous formes d’innovations.
- Savoir que le progrès technique est facteur de croissance car il améliore la productivité du capital et du travail.
- Savoir que le progrès technique est endogène à la croissance économique du fait des externalités positives qu’il crée.
On distingue trois stade dans le processus du progrès technique :
- l’invention est la production de connaissance nouvelle ;
- l’innovation est un dispositif nouveau effectivement distribué ;
- le progrès technique consiste en la diffusion de ce dispositif technique à grande échelle.
Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950) distinguait cinq types d’innovations :
- un nouveau produit ;
- une nouvelle méthode de production ou de vente ;
- une nouvelle organisation de l’entreprise ;
- un nouveau marché pour un produit existant ;
- un nouveau composant intermédiaire pour un produit.
Parmi les innovations de produit, on a pris l’habitude de distinguer :
- les innovations radicales ou majeures présentant des différences significatives par rapport aux produits antérieurs ;
- les innovations incrémentales ou progressives ou mineures ne font qu’améliorer les performances, la composition et l’utilisation d’un produit existant.
Ainsi, l’innovation correspond à l’application d’une invention dans la sphère économique.
1) Les institutions protègent les inventions pour favoriser l’innovation
L’État doit donc favoriser l’innovation en mettant en place des institutions, mais il doit aussi protéger les entrepreneurs qui prennent des risques en innovant. Le droit de propriété est la première règle du marché. Pour que l’échange ait lieu, il faut être certain que la propriété du bien acheté ne sera pas contestée par une autre personne et que les droits du propriétaire seront reconnus (lutte contre la contrefaçon par exemple). Le brevet est un bon exemple de droit de propriété.
Ce titre a une durée limitée, généralement 20 ans, voire 25 ans dans le cas de certains produits pharmaceutiques. Le brevet n'est valable que sur un territoire déterminé (en général un pays unique, dans certains cas un groupe de pays, cas du brevet européen).
De ce fait, les innovations étant protégées de la copie, elles procurent des rentes maximales aux entrepreneurs grâce au monopole temporaire légal du brevet. Ainsi, en protégeant légalement les innovateurs, l’État les pousse à poursuivre leur démarche et leurs investissements.
2) L’État encourage les innovations pour diffuser les externalités positives qu’elles créent
Le stock des connaissances scientifiques et techniques permettent d’accroitre la productivité globale des facteurs ou de créer de nouveaux produits, ce qui est source de croissance.
On peut considérer ce stock de connaissances comme un bien public ou bien collectif pur pour deux raisons :
- il y a non-rivalité : l’utilisation d’une idée par un producteur pour accroitre son efficacité n’empêche pas les autres de l’utiliser.
- il y a non exclusion : une fois que le bien public est produit, tout le monde peut en bénéficier.
De ce fait, c’est aux collectivités qu’il revient la charge de protéger les innovations en tant que bien public.
L’accumulation du stock de connaissances dégage des externalités positives. Les « externalités positives » ne sont pas prises en compte par le marché puisqu’elles n’ont pas de prix, aucun agent privé n’est donc prêt à prendre en charge les dépenses de recherche, d’éducation ou d’infrastructures non rentables puisqu’elles vont profiter à tous sans qu’il en retire un profit.
Donc c’est à l’État d’intervenir, en menant une politique structurelle à long terme, pour développer et accumuler des innovations créatrices de croissance et de bien-être.
On constate une corrélation positive entre la croissance des dépenses de recherche-développement et la croissance du PIB.
La croissance de la R&D a une influence positive sur la croissance de la production en augmentant le nombre de produits vendus (nouveaux biens ou services) et la productivité des facteurs de production (nouveaux procédés).
La croissance de la production peut augmenter les sommes disponibles au financement de la R&D (hausse des profits, hausse des recettes fiscales qui seront consacrés à la recherche).
Les innovations de procédé influencent favorablement les gains de productivité, c’est-à-dire la hausse de la productivité du travail.
Les investissements dans du capital fixe qui incorpore du progrès technique augmentent l’efficacité du capital et du travail.
Les innovations organisationnelles affinent la division technique du travail, c’est-à-dire la spécialisation des salariés dans des tâches particulières, ce qui accroit la productivité grâce à :
- l’effet d'apprentissage (le « learning by doing » : apprendre en pratiquant) ;
- la réduction des temps morts ;
- la mécanisation.
De ce fait, il existe une corrélation entre le niveau du capital humain et le niveau du PIB par tête :
- plus, un pays est riche, plus il peut consacrer de ressources et de temps à l’éducation ;
- plus, le niveau du capital humain est élevé, plus le niveau de richesse est élevé.
Ainsi, l'investissement en capital humain devient donc un axe privilégié de la politique publique car il permet un retour sur investissement pour les pouvoirs publics grâce à la croissance.
Pour Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950), le progrès technique est au coeur de la croissance économique.
Il considère que les grandes inventions ont été le moteur des grands cycles économiques. Selon lui, une invention va créer une « grappe d’innovations » de nouveaux produits et de nouveaux procédés. Attirés par des profits élevés et le monopole temporaire de l’innovateur, les investisseurs vont abonder sur le marché de financement, poussant les entrepreneurs à encore plus innover. Les nouveaux produits vont ainsi inonder le marché et même parfois créer leur propre demande. De ce fait, une innovation va créer une longue phase d’expansion.
Cependant, lorsque l’innovation se sera diffusée à l’ensemble des autres activités économiques, que les nouveaux procédés ou organisations auront été adoptés, que les consommateurs détiendront dans leur majorité, le nouveau produit, la phase d’expansion va ralentir fortement car les gains de productivité ou la nouvelle rente vont baisser.
Il faut donc que les entrepreneurs ne cessent d’innover pour faire face à la disparition de leurs innovations dans la sphère économique.
De plus, les innovations sont aussi destructrices car en créant de nouveaux produits elles rendent inutiles ou obsolètes des activités vieillissantes pouvant ainsi détruire un marché tout entier.
En conséquent, on peut dire que les innovations créent une processus de destructions créatrices et rythment ainsi les cycles économiques par des phases d’expansion puis de récession.
En conclusion, les innovations, car elles jouent un rôle important dans le développement économique d’un État, doivent être protégées et encouragées par les pouvoirs publics.

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