Le Guépard : le pater familias
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
Tous les numéros de pages font
référence à l’édition «
Points ».
Selon la loi, la décision du pater familias était absolue et définitive. Si un enfant n'était pas désiré, sous la République romaine, le pater familias avait le pouvoir d'ordonner qu'il soit mis à mort (en le déposant par terre ; si, en revanche, il prend l'enfant dans ses bras c'est qu'il le reconnaît et l'accepte).
Seul un citoyen romain pouvait avoir le statut de pater familias. Il pouvait de même n'y avoir qu'une seule personne dans la maisonnée à ce poste. Même les enfants masculins adultes restaient sous l'autorité de leur père et ne pouvaient accéder aux droits d'un pater familias tant que ce dernier était encore vivant. Selon la loi, toutes leurs propriétés étaient acquises au nom de leur père, et il avait le droit d'en disposer à sa guise. Ceux qui vivaient dans leur propre domicile au moment de la mort de leur père lui succédaient au poste de pater familias dans leurs domiciles respectifs.
• C’est l’homme le plus âgé encore vivant de la descendance des Salina. Il est père de sept enfants dont des garçons qui n’ont aucun pouvoir de décision. Il contemple sa descendance avec la fierté du devoir accompli, ainsi « En fait il pensait ‘C’est une belle famille !’ » (p. 21) mais on ne devine guère l’amour paternel.
• Il règne en maître absolu sur sa famille et dirige cette dernière d’une main de fer. Ses fils ne contestent en aucune manière son autorité.
• Il refuse à sa propre fille, Conchetta, le mariage tant désiré avec Tancrède. Il décide donc en quelque sorte de la vie ou du moins d’une partie de la vie de sa fille en lui refusant sa vie de femme amoureuse et d’épouse dévouée. Cela est à rapprocher du vitae necisque potestas (pouvoir de vie et de mort).
• Le fait d’accepter Angélica dans la famille, jeune fille qui pendant l’Antiquité aurait été considérée comme une esclave et l’accepter comme épouse de Tancrède, c’est en quelque sorte l’affranchir de son statut de « servante ».
• un de ses fils a refusé son autorité et s’est installé en Angleterre « L’un d’eux, Giovanni, le deuxième, le plus aimé, le plus boudeur, était absent depuis deux ans. Un beau jour il avait disparu […] au milieu de l’aisance palermitaine. » (pp. 21-22).
• Il ne peut rien refuser à son neveu Tancrède qui incarne sans doute son héritier spirituel. Il introduit dans sa famille une jeune fille qui, sous l’antiquité, aurait été une esclave. Il n’y aura donc plus de « race pure » mais un métissage.
• Le déclin de la noblesse sicilienne au profit de la constitution du Royaume d’Italie met à mal cette autorité. En effet, refusant le changement et se murant dans l’immobilisme, le Guépard perd peu à peu de son prestige tout comme de son autorité.
1. Aux origines de l’expression
Le pater familias était l'homme le
plus vieux ou de plus haut rang dans une maisonnée
romaine. L'expression latine signifie
« père
de la famille ». Le pouvoir
détenu par le pater familias était
appellé patria potestas,
« pouvoir paternel ». La loi
des Douze Tables donnait au pater familias le
vitae necisque potestas, c'est-à-dire
le « pouvoir de vie et de
mort » sur ses enfants, sa femme et ses
esclaves qui étaient dits sub manu,
« sous sa main ». Pour qu'un esclave
devienne un homme libre, il devait être libéré
de la « main » du pater familias,
d'où les termes manussio et
emancipatio.Selon la loi, la décision du pater familias était absolue et définitive. Si un enfant n'était pas désiré, sous la République romaine, le pater familias avait le pouvoir d'ordonner qu'il soit mis à mort (en le déposant par terre ; si, en revanche, il prend l'enfant dans ses bras c'est qu'il le reconnaît et l'accepte).
Seul un citoyen romain pouvait avoir le statut de pater familias. Il pouvait de même n'y avoir qu'une seule personne dans la maisonnée à ce poste. Même les enfants masculins adultes restaient sous l'autorité de leur père et ne pouvaient accéder aux droits d'un pater familias tant que ce dernier était encore vivant. Selon la loi, toutes leurs propriétés étaient acquises au nom de leur père, et il avait le droit d'en disposer à sa guise. Ceux qui vivaient dans leur propre domicile au moment de la mort de leur père lui succédaient au poste de pater familias dans leurs domiciles respectifs.
2. Le guépard, un pater familias ?
En comparant les caractéristiques essentielles du
pater familias antique, il est intéressant de se
demander en quoi le guépard incarne et illustre ce
modèle du pater familias.• C’est l’homme le plus âgé encore vivant de la descendance des Salina. Il est père de sept enfants dont des garçons qui n’ont aucun pouvoir de décision. Il contemple sa descendance avec la fierté du devoir accompli, ainsi « En fait il pensait ‘C’est une belle famille !’ » (p. 21) mais on ne devine guère l’amour paternel.
• Il règne en maître absolu sur sa famille et dirige cette dernière d’une main de fer. Ses fils ne contestent en aucune manière son autorité.
• Il refuse à sa propre fille, Conchetta, le mariage tant désiré avec Tancrède. Il décide donc en quelque sorte de la vie ou du moins d’une partie de la vie de sa fille en lui refusant sa vie de femme amoureuse et d’épouse dévouée. Cela est à rapprocher du vitae necisque potestas (pouvoir de vie et de mort).
• Le fait d’accepter Angélica dans la famille, jeune fille qui pendant l’Antiquité aurait été considérée comme une esclave et l’accepter comme épouse de Tancrède, c’est en quelque sorte l’affranchir de son statut de « servante ».
3. La chute du pater familias comme déclin
du Guépard
Le roman annonce petit à petit la chute du
Guépard et nous pouvons voir dans la perte des pouvoirs du
pater familias le déclin du Guépard. Ce
déclin se manifeste de trois manières :• un de ses fils a refusé son autorité et s’est installé en Angleterre « L’un d’eux, Giovanni, le deuxième, le plus aimé, le plus boudeur, était absent depuis deux ans. Un beau jour il avait disparu […] au milieu de l’aisance palermitaine. » (pp. 21-22).
• Il ne peut rien refuser à son neveu Tancrède qui incarne sans doute son héritier spirituel. Il introduit dans sa famille une jeune fille qui, sous l’antiquité, aurait été une esclave. Il n’y aura donc plus de « race pure » mais un métissage.
• Le déclin de la noblesse sicilienne au profit de la constitution du Royaume d’Italie met à mal cette autorité. En effet, refusant le changement et se murant dans l’immobilisme, le Guépard perd peu à peu de son prestige tout comme de son autorité.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !