Le 19e siècle ou l'âge d'or du roman
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Le roman reprend les ambitions du romantisme. Il se caractérise par son lyrisme, par un profond intérêt pour l’Histoire et pour les classes populaires de l’époque.
Si le lyrisme trouve dans la poésie une expression privilégiée, le roman permet également l'épanchement du moi à travers des récits écrits à la première personne, proches de l'autobiographie. Le roman se fait ainsi l’écho de la mélancolie de l’auteur : Volupté (1834) de Sainte-Beuve ou La Confession d’un enfant du siècle (1836) de Musset décrivent ainsi le désarroi d’une jeunesse désenchantée, après la fin de l’épopée napoléonienne.
Les écrivains romantiques manifestent un
intérêt particulier pour
l'Histoire. Cet intérêt est
largement partagé par le public. Les raisons d'un tel
engouement sont multiples :
- volonté de réhabiliter une
époque méprisée (Victor Hugo
ressuscite le Paris du 15e siècle dans
Notre-Dame de Paris) ;
- tentative d'éclairer le présent
à la lumière du passé (Victor Hugo
dans Quatre-vingt treize revient sur la période
de la Révolution française) ;
- peinture nostalgique d'un passé
révolu (Vigny fait revivre l'époque de
Louis XIII dans Cinq-Mars).
Victor Hugo dresse, dans Les Misérables (1862), un réquisitoire contre les injustices sociales ; Eugène Sue dans Les Mystères de Paris (1842), s’intéresse aux classes populaires. Ce livre, qui paraît dans un quotidien de juin 1842 à octobre 1843, connut auprès du public, et en particulier des classes populaires, un véritable triomphe. Celui-ci s'explique par la peinture à la fois pathétique et rocambolesque du monde ouvrier, en plein essor à cette époque.
• Les
causes
La révolution de 1848 entraîne un
désenchantement qui met fin à
l’idéalisme romantique.
• Les
caractéristiques
L’art se veut
une photographie exacte du réel ou
plutôt, selon l’expression de Maupassant, une
« illusion de la
réalité ».
Pour cela, le romancier appuie son travail sur une
documentation précise (Balzac
développe une typographie exacte des lieux, Flaubert
consulte des ouvrages médicaux pour décrire
l’empoisonnement d’Emma Bovary).
Le romancier choisit aussi de s’effacer afin de donner une
vision objective de la
réalité.
• Les
représentants
-Stendhal (1783-1842) : il
s’attache à peindre la société
de son temps (le sous-titre du Rouge et le Noir
est « Chronique de 1830 » ; La
Chartreuse de Parme (1839) décrit la situation
politique en Italie après 1815). Stendhal travaille
à dépeindre de la manière la plus
vraisemblable les émotions et sentiments de ses
héros (on parle de réalisme psychologique).
- Balzac (1799-1850) : avec
La Comédie humaine, Balzac veut faire «
concurrence à l’état civil et être le
secrétaire… de la société
française ». Avec près d'une quarantaine de
romans, il peint un gigantesque tableau de la
société, dans lequel on retrouve des
personnages types (l’Ambitieux : Eugène de
Rastignac, l’Avare : le, père Grandet).
Sa vie se confond avec son œuvre, réalisée
grâce à un rythme de travail effréné.
Il pouvait écrire jusqu’à vingt heures par
jour, avec un minimum de sommeil et un maximum de café
!
- Flaubert (1821-1880) : il
a le culte de la forme et ne cesse de retravailler ses phrases
jusqu’à atteindre la perfection recherchée.
Alors que Stendhal écrit La Chartreuse de Parme
en 53 jours, Flaubert mettra cinq ans à écrire
Madame Bovary.
Le naturalisme prolonge le réalisme en y ajoutant un parti pris scientifique. Il s’agit de montrer l’influence du milieu et le poids de l’hérédité sur les individus. Ce mouvement se fait l’écho des développements scientifiques de l’époque. Zola veut ainsi appliquer à la littérature la méthode expérimentale de Claude Bernard et nourrit son œuvre des recherches sur la génétique. Avec la série des Rougon-Macquart, il choisit d’écrire l’histoire une famille sous le second Empire.
À la fin du siècle, certains rejettent le
réalisme et les préoccupations scientifiques du
naturalisme en se réfugiant dans le
mysticisme (Huysmans, A Rebours).
D’autres optent pour le surnaturel (Barbey
d’Aurevilly, Les Diaboliques).
L’essentiel
Le roman bénéficie au 19e siècle d’une diffusion de plus en plus large grâce au développement de la presse qui permet la publication des romans sous la forme de feuilletons. Son évolution suit celle des grands mouvements littéraires de l’époque (romantisme, réalisme et naturalisme, puis symbolisme). Après avoir été longtemps méprisé, le roman acquiert enfin ses lettres de noblesse.
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