Utopie et contre-utopie
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
Objectif
Montrer comment toute utopie porte en elle ses limites.
1. Définition
a. Étymologie
Utopie vient du grec (o)u : non et topos :
lieu. Ce terme désigne un lieu qui n’existe
pas, un lieu imaginaire. L’utopie
est donc la description d’une
société parfaite qui n’existe pas
dans la réalité.
b. Caractéristiques communes
Lieu souvent insulaire, clos et difficile
d’accès, l’utopie propose un
modèle de société et
d’organisation politique. Il s’agit
généralement d’une
société collectiviste qui ignore la
propriété privée.
Ce modèle imaginaire qui est avant tout une critique du monde réel : l’utopie apparaît comme une sorte de miroir inversé de la réalité.
L’utopie propose très souvent une organisation qui entre en contradiction avec la liberté individuelle. En voulant imposer un modèle de perfection et de bonheur identique pour tous, elle risque de se transformer en un univers cauchemardesque, assez proche des univers totalitaires. Ainsi, l’utopie n’est jamais loin de son contraire : la dystopie (ou contre-utopie).
Ce modèle imaginaire qui est avant tout une critique du monde réel : l’utopie apparaît comme une sorte de miroir inversé de la réalité.
L’utopie propose très souvent une organisation qui entre en contradiction avec la liberté individuelle. En voulant imposer un modèle de perfection et de bonheur identique pour tous, elle risque de se transformer en un univers cauchemardesque, assez proche des univers totalitaires. Ainsi, l’utopie n’est jamais loin de son contraire : la dystopie (ou contre-utopie).
2. Les principales étapes du genre
a. Les précurseurs
Les mythes de l’Antiquité, et plus
particulièrement le mythe de l’Age
d’or développé par Hésiode et
repris par Ovide ; Platon et sa description de la
cité idéale dans La
République.
b. Le fondateur
Thomas More est le premier à utiliser le
terme avec son ouvrage Utopia (1516). Dans ce
texte, la description d’une société
idéale, située dans une île
imaginaire, doit se lire aussi comme une critique de
l’Angleterre du 16e siècle.
c. Les utopies au 18e siècle (raisons et
applications)
À l’époque de la Renaissance, les
découvertes de contrées nouvelles, et en
particulier du Nouveau Monde, contribuent à
remettre en question le modèle occidental. Les
explorations se poursuivent au 18e
siècle, grâce aux grandes expéditions
menées entre autres par Bougainville. Ainsi
Diderot écrit Le Supplément au voyage de
Bougainville et décrit les bienfaits de
l’état naturel.
L’utopie est souvent un moyen détourné d’échapper à la censure et de critiquer les abus de la société actuelle. Ainsi, Marivaux imagine dans L’île des esclaves, une île dans laquelle les valets deviendraient les maîtres et réciproquement.
La notion de progrès prônée par les philosophes des Lumières s’illustre dans la description de mondes utopiques. Ainsi, Voltaire décrit dans Candide, le pays de l’Eldorado qui apparaît comme une synthèse idéalisée des progrès scientifiques, culturels et humains.
L’utopie est souvent un moyen détourné d’échapper à la censure et de critiquer les abus de la société actuelle. Ainsi, Marivaux imagine dans L’île des esclaves, une île dans laquelle les valets deviendraient les maîtres et réciproquement.
La notion de progrès prônée par les philosophes des Lumières s’illustre dans la description de mondes utopiques. Ainsi, Voltaire décrit dans Candide, le pays de l’Eldorado qui apparaît comme une synthèse idéalisée des progrès scientifiques, culturels et humains.
3. De l’utopie à la contre-utopie au 20e
siècle
a. Les raisons
Au 20e siècle, l’utopie
est soudain devenue réalisable tant sur le plan
politique (les idéologies communistes proposaient
un modèle de société collectiviste
et égalitaire), que sur le plan
scientifique (les progrès de la science
permettaient de tendre vers le bonheur).
Mais ses réalisations ont vite tourné au cauchemar : le 20e siècle fut le siècle des totalitarismes et les progrès scientifiques ont montré leurs limites.
Mais ses réalisations ont vite tourné au cauchemar : le 20e siècle fut le siècle des totalitarismes et les progrès scientifiques ont montré leurs limites.
b. Deux exemples significatifs
• Huxley
décrit, dans Le meilleur des mondes
(1932), une société dans laquelle les
individus sont conditionnés dès leur
naissance et répartis en cinq classes : en haut de
l’échelle on trouve les alphas,
destinés à diriger la société
; en bas les epsilons, voués aux basses
tâches. Le bonheur consiste à prendre des
pilules pour réguler les différentes
humeurs. Toute vie culturelle et affective est
supprimée et remplacé par un confort
matériel. Finalement ce meilleur des mondes
ressemble à un enfer.
• Orwell dans 1984 (1948) dénonce le totalitarisme stalinien : les libertés individuelles sont toutes supprimées et chacun vit sous le regard menaçant de Big Brother, démultiplié par les télécrans qui envahissent la sphère privée. Toute révolte et pensée critique est impossible et l’endoctrinement, imposé par la terreur et la torture, triomphe de manière terrifiante.
• Orwell dans 1984 (1948) dénonce le totalitarisme stalinien : les libertés individuelles sont toutes supprimées et chacun vit sous le regard menaçant de Big Brother, démultiplié par les télécrans qui envahissent la sphère privée. Toute révolte et pensée critique est impossible et l’endoctrinement, imposé par la terreur et la torture, triomphe de manière terrifiante.
L’essentiel
L’utopie est la description d’un monde parfait
où tout le monde serait heureux. Mais imposer le
bonheur à tous n’est-il pas voué
d’emblée à l’échec, comme
l’ont prouvé les applications de modèles
utopiques dans la réalité ?
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !