Le personnage face à l'Histoire
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Des épopées héroïques aux romans
contemporains, de nombreux romanciers ont mis en scène des
personnages qui souhaitaient agir sur le
cours de l’Histoire et laisser une trace dans la
mémoire collective.
En voici quelques exemples :
La Chanson de Roland, écrite au XIe siècle, met en scène le combat fatal de Roland, neveu de Charlemagne, contre les maures à la bataille de Roncevaux (IXe siècle). L’épopée idéalise la bravoure du héros qui se bat pour une cause sacrée. Quant à la mort de Roland, elle le fait entrer dans la légende.
Ils tentent de s’opposer au cours de
l’Histoire.
- Hugo, dans Quatrevingt-treize (1874), met en
scène la révolte du marquis de Lantenac, qui prend
la tête des contre-révolutionnaires
vendéens.
- Balzac, dans Les Chouans (1829), se penche sur la
révolte des paysans bretons royalistes qui prirent les
armes contre la troupe républicaine en 1799.
- Malraux s’intéresse à la révolution,
mais cette fois à la révolution communiste en
Chine, en 1927. Dans La Condition humaine (1933), il
décrit un groupe de révolutionnaires dont le combat
ne se fait plus au nom de Dieu ou du roi, mais au nom d’un
idéal communiste. Si les révolutionnaires sont
finalement arrêtés, le livre s’achève
sur le triomphe de la fraternité qui donne un sens
à la lutte révolutionnaire.
A ces hommes qui se battent pour un idéal, on peut opposer l’attitude passive ou dépassée de personnages, comme Fabrice del Dongo, Frédéric Moreau ou Aurélien.
a) Fabrice et la chute de l’empire napoléonien
Fabrice, le héros de Stendhal, aurait aimé devenir un héros aux côtés de l’empereur. Mais quand il le rejoint sur le champ de bataille à Waterloo, il est à la fois trop tard pour la carrière de l’empereur et trop tôt pour celle de ce jeune homme inexpérimenté. Son héroïsme se limite donc au rôle de spectateur décalé et ridicule qui rappelle celui de Candide contemplant naïvement « le théâtre de la guerre ».
Frédéric, dans L’Education sentimentale de Flaubert, ne fait que constater l’échec de la révolution de 1848, anéantie par le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851.
Jamais remis de son expérience de la première guerre mondiale, Aurélien - le héros qui donne son titre au roman d’Aragon (1945) - se désintéresse de la politique de l’entre-deux- guerres. Son irrésolution le conduit à accepter la défaite de 1940 et à se ranger aux côtés du maréchal Pétain.
Traumatisés par l’expérience de la guerre, de
nombreux personnages, porte-paroles de leur auteur, choisissent
la parole comme arme de combat et de
témoignage.
Céline, à travers Bardamu, héros du
Voyage au bout de la nuit (1932), imagine un langage
déstructuré pour traduire l’absurdité
de la guerre.
Cette difficulté à trouver un langage satisfaisant
se pose à tous les rescapés des camps de la
deuxième guerre mondiale, qui désirent
témoigner de l’innommable (Semprun,
L’Ecriture ou la vie).
L’essentiel
Tantôt, acteur, spectateur ou victime de l’Histoire, les personnages romanesques véhiculent une certaine vision de l’Histoire.
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