La métaphysique
1. Philosophie et métaphysique : l'origine grecque
Une telle investigation rationnelle signale l'émergence du souci d'explication scientifique du monde, dans sa totalité comme dans ses parties. En ce sens, science et philosophie sont une seule et même activité, manifestant la puissance et l'autonomie de la raison humaine.
C'est dans ce sillage de la philosophie grecque des VIe et Ve siècles que se constitue la métaphysique. Platon (428-347 av. J.-C.), élève de Socrate (470-399 av. J.-C.), élabore par écrit la première grande pensée métaphysique occidentale. Toutes les métaphysiques ultérieures peuvent y être référées, comme à leur source originaire.
Ainsi le philosophe contemporain Heidegger (1889-1976) déclare que, depuis le Ve siècle av. J.-C., toute la philosophie occidentale est en son fond platonisme, c'est-à-dire pensée métaphysique modelée par la pensée platonicienne.
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Le plan sensible
C'est le plan des existences sensibles, soumises à la naissance, à la mort, au changement, au Temps. -
Le plan intelligible
C'est le plan des essences, c'est-à-dire des réalités immuables, intemporelles, éternelles.
Cette distinction va de pair avec la valorisation de l'activité rationnelle, autrement dit de l'activité de l'âme. La nature de l'âme et la nature du corps sont radicalement différentes ; en effet, seule l'âme est en mesure, du fait de sa nature divine, d'échapper à la mort.
Socrate, dans l'ouvrage de Platon intitulé le Phédon, explique à ses disciples que, l'âme étant immortelle, le philosophe n'a pas à redouter la mort.
Ainsi est décrit, pour les siècles à venir, le sage métaphysicien : il ne craint pas la mort physique, aspire à la liberté spirituelle, et lutte, pendant son existence d'homme, pour inscrire dans le monde humain la vérité philosophique.
Pour constituer la science, l'être humain doit s'élever jusqu'à la connaissance des essences. Cette élévation nécessite d'exercer l'âme à se libérer des entraves du corps et des préjugés liés aux impressions sensibles. L'activité philosophique met en évidence un tel effort.
La métaphysique implique donc non seulement une recherche de la science comme savoir vrai, mais aussi une volonté de perfectionnement moral, de maîtrise de soi.
Emmanuel Kant (1724-1804) dénoncera l'illusion d'une connaissance humaine par « raison pure » : raison qui, selon les métaphysiciens, serait capable, sans recours à l'expérience sensible, de connaître les essences. Il conteste l'idéal métaphysique issu du platonisme et effectue l'examen critique du pouvoir de la raison humaine.
Auguste Comte (1798-1857), impressionné par la puissance des sciences et par les réalisations qu'elles permettent, déclare que la métaphysique est dépassée, révolue. Connaître ne consiste pas à saisir les essences, mais à repérer, ordonner, et systématiser les lois qui régissent les faits. La connaissance scientifique remplit cette fonction. La philosophie ne disparaît pas pour autant : au philosophe métaphysicien se substitue le philosophe épistémologue. Il porte sa réflexion sur les principes, méthodes et concepts présents dans le champ scientifique.
Friedrich Nietzsche (1844-1900), faisant le procès de la rationalité tant grecque que chrétienne, contestera avec virulence toutes les valeurs spirituelles et morales léguées par la métaphysique. Sa dénonciation de tous les idéaux métaphysiques comme autant de préjugés au service d'une volonté de puissance maladive jettera la suspicion sur l'édifice entier de la culture occidentale. Il montre l'importance du langage dans l'édification du réseau des argumentations métaphysiques. Cette philosophie marque de son empreinte la pensée contemporaine.

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