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L'inconscient

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Objectif

Comprendre la notion d'inconscient

Points clés
  • L'inconscient met en évidence la baisse de la vigilance, contrairement à la conscience.
  • Chez l'homme, certains comportements sont en effet automatiques, résultant d'habitudes.
  • L'inconscience implique également l'irresponsabilité morale.
  • Cependant, l'inconscient pose débat sur la souveraineté ou non de la conscience.
1. De l'inconscience animale à la conscience humaine
a. Inconscience et vigilance

Les animaux et les hommes ont des perceptions, éprouvent des sensations et manifestent des comportements liés à leur survie. Ils sont dotés de conscience, au sens de vigilance psychique. L'inconscience met en évidence la baisse de la vigilance : c'est un état physique et mental lié au fonctionnement du corps. Ainsi le sommeil est-il un état inconscient.

La conscience culmine chez l'homme : en effet, l'homme est un être vivant qui ne se borne pas à sentir, percevoir et agir ; il sait qu'il sent, perçoit et agit. L'être humain s'avère capable de réflexion sur soi. La conscience réfléchie n'appartient qu'au sujet pensant doté de raison.
Dans cette perspective, ne serait-il pas tentant d'attribuer le plus haut degré de conscience à l'homme ? L'inconscience ne serait-elle pas liée aux êtres les plus instinctifs, alors que la conscience réfléchie, liée à l'intelligence et à la pensée, caractériserait les êtres capables d'hésiter entre plusieurs actions possibles et de délibérer avec lui-même avant de choisir ? Bergson (1859-1941) souligne l'intensité de la conscience humaine au moment du choix :

« Quels sont [...] les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre [...] ? Si conscience signifie mémoire et anticipation, c'est que conscience est synonyme de choix. »
(L'Énergie spirituelle, 1919)

C'est pourquoi, « il est douteux », comme le dit encore Bergson, « qu'on rencontre la conscience dans des organismes [...] qui n'ont pas de décisions à prendre ».

b. Inconscience et habitude

On observe chez l'homme certains comportements instinctifs, résultant d'habitudes acquises. La plupart de ces comportements, dans la vie quotidienne, sont machinaux : nous n'avons pas besoin, pour accomplir certaines actions, de réfléchir. L'apprentissage de la conduite automobile, par exemple, semble fastidieuse, mais une fois que nous maîtrisons cette conduite, nous n'y pensons plus. Il en va de même pour l'apprentissage d'un sport, voir d'un instrument de musique. N'y a-t-il pas, dans ces automatismes de la vie quotidienne, une forme d'inconscience ?
Il y a, en tout homme, un ensemble d'automatismes, facilitant l'adaptation au milieu naturel et à l'environnement social. La pensée consciente aurait, en somme, pour auxiliaires des activités inconscientes fort utiles, ayant une fonction pratique.

2. L'inconscience morale : une inconscience typiquement humaine

L'inconscience n'est pas seulement un état propre à un organisme vivant, mettant en évidence une défaillance, une baisse ou une interruption de la vigilance. C'est aussi un état d'esprit accompagnant un certain type de conduite humaine.

On dit d'un homme qu'il est inconscient lorsque sa conduite est irresponsable ou légère, s'avère blâmable, et porte préjudice tant à lui-même qu'à autrui. Il ne mesure pas les conséquences de ses actes et ne prend pas en considération la personne d'autrui. Ses désirs et ses passions l'emportent sur sa raison, il semble être indifférent aux valeurs morales. Les philosophes, dès l'Antiquité grecque, dénoncent ce type d'inconscience, caractérisée par la non-maîtrise de soi. Socrate (470-399 av. J.-C.) est un modèle de maîtrise de soi et de dignité morale, que les écoles philosophiques postérieures au platonisme ne cesseront de célébrer. La sagesse socratique porte la conscience morale à son plus haut degré de perfection.

3. Le sujet pensant est-il conscient de tout ce qu'il pense, conçoit et ressent ?
a. Les activités inconscientes ne mettent pas en cause la souveraineté de la conscience

Les philosophes n'ont pas manqué de signaler, au sein du sujet conscient, la présence d'opérations et d'états inconscients. Ainsi, comme l'explique Leibniz (1646-1716), les hommes ne perçoivent pas toutes les impressions qu'ils ressentent. Certaines perceptions sont insensibles : ce sont des perceptions qui affectent le sujet, mais dont il ne se rend pas compte. Ainsi en est-il du bruit de la mer :

« Pour entendre le bruit de la mer, il faut bien qu'on entende les parties qui composent ce tout, c'est-à-dire le bruit de chaque vague, quoique chacun de ces petits bruits ne se fasse que dans l'assemblage confus de tous les autres ensemble, et qu'il ne se remarquerait pas si cette vague qui le fait était seule »
(Nouveaux essais sur l'entendement humain, 1704)

Leibniz montre donc qu'il existe des perceptions de l'âme dont nous ne sommes pas conscients.
Mais, tout en signalant cette part d'inconscient en l'homme, la plupart des philosophes ne cessent de célébrer la souveraineté du sujet conscient.

Spinoza, dans La Lettre à Shuller (1674-1675), compare la liberté humaine à celle de la pierre :

« Une pierre reçoit d'une cause extérieure qui la pousse à une certaine quantité de mouvement, par laquelle elle continuera certainement de se mouvoir après l'arrêt de l'impulsion externe. [...] Cette pierre, assurément, puisqu'elle n'est consciente que de son effort, et qu'elle n'est pas indifférente, croira être libre et ne persévérer dans son mouvement que par la seule raison qu'elle le désire. Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent ».

Cette lettre, restée célèbre dans l'histoire de la philosophie, montre que Spinoza ne croit pas à la liberté humaine. Toutefois, il serait faux de dire que Spinoza renonce à l'idée de liberté : sachant que la liberté est une illusion, dira-t-il en substance dans L'Éthique (1677), l'homme pourra apprendre à devenir libre. Autrement dit, la conscience de ne pas être libre donne accès à la liberté.

b. La contestation de la souveraineté de la pensée consciente

Au XIXe siècle, l'idée que la conscience est transparente à elle-même est radicalement remise en cause. Nietzsche (1844-1900) dénonce la superficialité de l'activité consciente. La pensée consciente ne serait qu'un aspect minime, voire dérisoire, de l'activité de l'esprit. Ce qu'il y a de meilleur en l'homme échapperait à la juridiction du « moi »  conscient. Le sujet conscient et volontaire, un et unifié, serait une illusion, engendrée la tradition grecque et chrétienne.

La contestation vient ensuite de la psychanalyse. Freud (1856-1939), partant de l'étude des souffrances psychologiques, pose l'activité d'un inconscient, parallèlement à celle de la conscience et opérant, donc, à l'insu du sujet réfléchi. La pensée consciente n'aurait pas la toute puissance que la tradition philosophique, morale, et religieuse, lui prête. Il y aurait, en tout homme, dès l'enfance, des images, des souvenirs et des pensées, écartés et maintenus hors de la conscience : cette opération, que Freud nomme « le refoulement », serait liée à la pulsion sexuelle.
Selon Freud, trois instances structurent le psychisme : le « moi », le « ça », le « surmoi ». Le « moi » est l'équivalent de ce que nous appelons « la conscience ». Notre moi s'exprime, par exemple, lorsque nous disons « je ». Le « ça » correspond à l'inconscient, et plus particulièrement aux pulsions et aux désirs dont nous n'avons pas conscience - et dont le « surmoi » empêche la réalisation. Le surmoi correspond essentiellement à l'instance morale : Freud le compare à la loi, aux interdits, mais aussi à l'image du père.
La « seconde topique », qui correspond à la tentative de décrire la structure du psychisme (divisée en un moi, un ça et un surmoi) a été élaborée par Freud en 1920. La psychanalyse marque profondément la pensée philosophique car elle met en cause l'idée traditionnelle de la conscience, par essence rationnelle. L'hypothèse de l'inconscient ruine l'idée selon laquelle le « moi » serait « maître en sa maison », selon les propres termes de Freud. Le « moi » n'est désormais plus transparent à lui-même.

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