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L'art

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Objectif

Comprendre ce qu'est l'art

Points clés
  • L'art est généralement considéré comme une aptitude et une technique, avec une visée esthétique.
  • Une oeuvre d'art est considérée comme inutile, elle est cependant matérielle et possède de la valeur.
  • L'art ne consiste pas simplement à imiter la nature : il la sublime.
1. Définitions

L’art, en vertu de l’étymologie latine qui est la sienne, ars, s’apparente à un savoir-faire et en ce sens désigne une aptitude ou un talent ; parce qu’il tend vers une fin, il est assimilé à une technique.

Au Moyen Âge, sous l’appellation d’« arts libéraux » étaient regroupées certaines disciplines telles que la grammaire, la dialectique et la rhétorique d’une part, et l’arithmétique, l’astronomie, la géométrie et la musique d’autre part, disciplines considérées comme intellectuelles. Les arts libéraux se distinguaient des arts mécaniques.

Au sens où on le comprend aujourd’hui, l’art est intégré à ce que nous nommons les « Beaux-Arts ». Les Beaux-Arts regroupent notamment l’architecture, les arts plastiques et graphiques. Le cinéma, par exemple, est considéré comme le « septième art » (la télévision et la bande dessinée correspondent aux huitième et neuvième art). Il complète l’architecture, l’art décoratif, la gravure, la musique, la peinture et la sculpture.

Le terme d’« esthétique » (du grec aisthèsis, « sensation »), désigne tout ce qui s’apparente à la beauté. D’ailleurs, dans le langage courant, nous disons que ce qui n’est pas beau n’est pas « esthétique ». L’esthétique apparaît également, au XVIIIe siècle, comme une discipline à part entière, qui regroupe l’ensemble des théories et de la réflexion sur l’art. Baumgarten, dans son Aesthetica (1750) donne à l’« esthétique » sa signification moderne.

2. Le beau s'oppose à ce qui est utile
a. Le beau s'oppose à ce qui est utile

Nous considérons comme « utile » tout ce qui correspond à la satisfaction d’un besoin. C’est ainsi que sont, à proprement parler, « utiles » les outils, les machines, le commerce, l’argent. La chose belle, elle, ne sert à rien. Léonard De Vinci disait de l’art qu’il était une « cosa mentale », une chose mentale : l’art appartient au domaine de l’esprit. Il serait davantage spirituel que matériel.

b. La matérialité de l'art

Pourtant, une œuvre d’art est bien « matérielle », dans la mesure où elle existe comme objet. Le David de Michel-Ange ou la Pyramide de Khéops ont une existence avant tout physique et occupent un espace. L’architecte, le sculpteur ou le peintre se trouvent confrontés à des problèmes matériels, très concrets, dans la réalisation de leur œuvre. À ce titre, l’œuvre d’art n’est donc pas uniquement une « cosa mentale ». On raconte qu’Ingres aurait dit, du portefaix qui venait à son atelier prendre le portrait qu’il avait fait de Cherubini : « Cet imbécile, il n’a rien dit du tout ». Pour le portefaix, le portrait correspond à un simple objet à transporter, il est pareil à un meuble. Qu’aurait-il à en dire ? Pour Ingres, il s’agit évidemment d’une œuvre à contempler. Mais une réflexion sur l’œuvre d’art met surtout à jour le paradoxe suivant : si les œuvres d’art ne rentrent pas dans la catégorie des choses utiles, certaines d’entre elles ont une immense valeur. Dans la mesure où l’œuvre d’art possède une valeur économique, on peut admettre qu’elle rentre dans le domaine du commerce, et donc, indirectement, de l’utilité.

c. La valeur de l'art

En outre, à quoi reconnaît-on qu’une œuvre est belle ? Les critères esthétiques semblent être ceux des initiés, des « savants ». Lesquels savants et initiés n’ont toutefois pas repéré, chez Van Gogh, le talent ou le génie qu’on lui reconnaîtra plus tard. Il n'a vendu qu'un seul tableau de son vivant, dit-on, en 1890, par l’intermédiaire de son frère Théo. Si les œuvres sont essentiellement des choses de l’esprit, si elles échappent aux critères de ce qui fait d’un objet quelque chose d’utile, elles apparaissent toutefois comme ce à quoi nous pouvons apporter le plus de valeur. Pour la plupart d’entre nous, elles sont un luxe auquel nous ne pouvons accéder.

3. L'art ne consiste-t-il que dans une imitation de la nature ?
a. L'exemple des trois lits

Dans le cadre de la conception grecque antique l’art est perçu avant tout comme simple imitation. Platon (428-347 av. J.-C.) établit une analogie entre réalité et vérité. À ce titre, l’art (Platon prend l’exemple de la peinture), parce qu’il se contente d’imiter la réalité, consacre l’illusion qui est le contraire de la vérité. Dans La République (598 a – 599 b), Platon prend l’exemple du lit pour montrer qu’il existe trois sortes de lits : le lit « idéal », c’est-à-dire l’idée ou le concept du lit, le lit du menuisier, et le lit du peintre. Socrate demande ce que peut bien apporter le peintre à l’objet « lit », que l’artisan a produit. Il en conclut qu’il n’apporte rien : si le menuisier imite l’Idée du lit, le peintre, lui, se contente d’imiter une imitation. L’art est un mensonge, il donne naissance à des « fantômes », en lesquels ne peuvent croire que « les petits enfants et les ignorants ».

b. La beauté artistique est supérieure à la beauté naturelle

La question de la beauté, dans l’Antiquité, est liée essentiellement à beauté naturelle, qui représente l’idéal ou le modèle de la beauté. L’art, cherchant à rivaliser avec la nature, ne produit que des imitations, il est « artifice ». Hegel (1770-1831) explique en quoi l’imitation de la nature demeurait la principale finalité de l’art grec : Zeuxis peignait des raisins qui avaient une apparence tellement naturelle que les pigeons s’y trompaient et venaient les picorer, et Praxeas peignit un rideau qui trompa un homme, le peintre lui-même. On parle, dans ce cas, d’un « triomphe de l’art » (Esthétique I, 1829). Il ajoute :

« On peut dire d’une façon générale qu’en voulant rivaliser avec la nature par l’imitation, l’art restera toujours au-dessous de la nature et pourra être comparé à un ver faisant des efforts pour égaler un éléphant ».

S’établit avec Hegel et pour l’ensemble de la philosophie moderne un renversement total : c’est désormais par rapport à l’homme que la nature est pensée : « La beauté artistique, fruit de l’esprit, est supérieure à la beauté naturelle » (Esthétique, début de l’introduction). Oscar Wilde, écrivain irlandais, l’auteur du Portrait de Dorian Gray (1891), influencé par les écrits sur l’art de Baudelaire et de Théophile Gautier, va jusqu’à affirmer que ce sont la nature et la vie qui imitent l’art :

« Des jeunes hommes se sont suicidés parce que Rolla [héros de Musset dans le roman éponyme de 1833] et Werher [héros de Goethe dans le roman Les souffrances du jeune Werther de 1774] se sont suicidés ». Les personnages réels imitent des personnages de fiction. Et nous sommes, en peinture, au tout début du mouvement impressionniste. Il n’empêche que les appréciations d’Oscar Wilde peuvent sembler aujourd’hui critiquables : d’après la conception moderne de l’art, les Monet sont supérieurs aux Corot ; les couchers de soleil de Turner sont, écrit Wilde, « tout à fait passés de mode (…). Les admirer est un signe marquant de provincialisme. »

Nietzsche (1844-1900) va idéaliser l’artiste, et l’opposer au philosophe et à ce que nous appelons finalement, aujourd’hui, depuis Zola et l’affaire Dreyfus, l’intellectuel. Seule la vie de l’artiste mérite d’être vécue. Dans La Naissance de la Tragédie, Nietzsche renverse les valeurs établies par certains Grecs (Socrate est principalement visé) en expliquant que l’art est un remède contre toutes les maladies de la réalité. Nietzsche n’aime pas la réalité. Il défend au contraire le monde de l’apparence et de l’illusion, celui de la légèreté et de la superficialité. Nietzsche, qui n’aime pas non plus l’esprit de sérieux, est resté un enfant. L’artiste représente « l’homme vrai ». Il faut lire, écrit-il encore, « les livres qui vous apprennent à danser » (Humain, trop humain, I, § 206, 1878 et 1886).

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