La métaphysique
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Comprendre ce qu'est la métaphysique
- Platon élabore la première grande pensée métaphysique occidentale : le platonisme.
- Le platonisme consiste à faire des distinctions entre des concepts contraires (mondes sensible et intelligible, âme et corps, science et opinion).
- Aux XVIIIe et XIXe siècles, ces distinctions sont remises en cause.
La philosophie occidentale prend naissance en
Grèce aux VIe et Ve siècles avant
J.-C. Elle se définit comme investigation du
cosmos (qui désigne le monde comme
totalité ordonnée). Elle prend peu à
peu ses distances vis-à-vis des explications
mythiques de la tradition religieuse polythéiste
grecque, dont Homère et Hésiode sont les
éminents représentants.
Une telle investigation rationnelle coïncide avec
l'émergence du souci d'explication scientifique du
monde. Science et philosophie sont à ce titre une
seule et même activité, manifestant la
puissance et l'autonomie de la raison humaine.
C'est dans ce sillage de la philosophie grecque des
VIe et Ve siècles que
se constitue la métaphysique. Platon
(428-347 av. J.-C.), élève de Socrate
(470-399 av. J.-C.), élabore dans ses
Dialogues la première grande pensée
métaphysique occidentale. Toutes les
métaphysiques ultérieures peuvent y
être rapportées ; elle constitue leur source
originaire.
Platon, héritier des philosophes présocratiques (Héraclite, Parménide) d'une part, et, d'autre part, disciple de Socrate (mort en 399 av. J.-C.) est l'investigateur d'une nouvelle conception du monde.
Le monde sensible
Il désigne les existences sensibles, soumises
à la naissance, à la mort, au changement,
au temps.
Le monde intelligible
Il désigne les essences, c'est-à-dire des
réalités immuables, intemporelles,
éternelles.
Dans cette perspective, il y aurait, d'une part, une
réalité perçue par les
sens, c'est-à-dire par le corps, et,
d'autre part, une réalité perçue
par l'âme, c'est-à-dire saisie par
la raison seule.
Cette distinction va de pair avec la valorisation de
l'activité rationnelle, autrement dit de
l'activité de l'âme. La nature de
l'âme et la nature du corps sont radicalement
différentes ; en effet, seule l'âme
est en mesure, du fait de sa nature divine,
d'échapper à la mort.
Socrate, dans l'ouvrage de Platon intitulé le
Phédon, explique à ses disciples
que, l'âme étant immortelle, le philosophe
n'a pas à redouter la mort.
Ainsi est décrit, pour les siècles
à venir, le sage métaphysicien : il
ne craint pas la mort physique, aspire à la
liberté spirituelle, et lutte, pendant son
existence d'homme, pour inscrire dans le monde humain
la vérité philosophique.
Par l'entremise du corps et des jugements liés
au corps, l'homme n'accède jamais à la
vérité pleine et entière. Il
n'atteint que l'opinion : un savoir
instable, subjectif, approximatif, bref, relatif et
trompeur.
Pour constituer la science, l'être humain doit
s'élever jusqu'à la connaissance des
essences. Cette élévation
nécessite d'exercer l'âme à se
libérer des entraves du corps et des
préjugés liés aux impressions
sensibles. L'activité philosophique met en
évidence un tel effort.
Le métaphysicien contrôle ses
émotions et ses passions, met à distance
les désirs impérieux du corps, et
s'exerce, sa vie durant, à cultiver la puissance
de son âme : la raison doit l'emporter sur
les passions et le jugement vrai sur les
préjugés.
La métaphysique implique donc non seulement une
recherche de la science comme savoir vrai, mais aussi
une volonté de perfectionnement moral, de
maîtrise de soi.
Toutes ces distinctions métaphysiques seront
mises en cause, au sein même de la culture
occidentale, tant par des philosophes que par des hommes
de science. Notons particulièrement quelques
grandes contestations.
Emmanuel Kant (1724-1804), dans la Critique de la
raison pure (1781), dénoncera l'illusion d'une
connaissance humaine par « raison
pure » : raison qui, selon les
métaphysiciens, serait capable, sans recours
à l'expérience sensible, de connaître
les essences. Il conteste l'idéal
métaphysique issu du platonisme et effectue
l'examen critique du pouvoir de la raison humaine.
Auguste Comte (1798-1857), impressionné par la
puissance des sciences et par les réalisations
qu'elles permettent, déclare que la
métaphysique est dépassée,
révolue. Connaître ne consiste pas à
saisir les essences, mais à repérer,
ordonner, et systématiser les lois qui
régissent les faits. La connaissance scientifique
remplit cette fonction. La philosophie ne disparaît
pas pour autant : au philosophe métaphysicien
se substitue le philosophe épistémologue.
Il porte sa réflexion sur les principes,
méthodes et concepts présents dans le champ
scientifique.
Friedrich Nietzsche (1844-1900), faisant le procès
de la rationalité tant grecque que
chrétienne, contestera avec virulence toutes les
valeurs spirituelles et morales léguées par
la métaphysique. Sa dénonciation de tous
les idéaux métaphysiques comme autant de
préjugés au service d'une volonté de
puissance maladive jettera la suspicion sur
l'édifice entier de la culture occidentale. Il
montre l'importance du langage dans l'édification
du réseau des argumentations métaphysiques.
Cette philosophie marque de son empreinte la
pensée contemporaine.
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