La division du travail
Savoir ce qu'est la division du travail
- La division sociale du travail implique que les travaux soient répartis entre chaque individu, pour plus d'efficacité.
- Cette division permet de structurer la société et de développer la cohésion sociale.
- Cependant, certains aspects du travail peut conduire à la déshumanisation, à l'aliénation et accentuer les inégalités sociales.
Dans La République, Platon s'interroge sur la meilleure organisation du travail au sein de la société. Se nourrir, se loger, se vêtir sont, selon lui, les trois besoins élémentaires de tout homme. S'agit-il que chaque individu subvienne lui-même à ces trois besoins ou bien vaut-il mieux que les différentes tâches soient réparties entre les membres de sa communauté ?
Il est difficile sur un plan pratique qu'un même individu se fasse tour à tour agriculteur, maçon et couturier. Il est plus simple que chacun se consacre à une activité déterminée de façon exclusive. De cette façon, il pourra choisir le travail pour lequel il présente le plus de qualités et d'intérêt. C'est ce partage des tâches productives entre des groupes d'individus spécialisés qu'on appelle la division sociale du travail.
En outre, la division du travail favorise l'amélioration des produits. Platon écrit qu'ils « seront plus beaux, plus nombreux et plus aisément obtenus » (La République, livre II). En effet, le travailleur affine son savoir-faire en se spécialisant et il ne perd plus de temps en passant d'une activité à l'autre :
Une société où règne la division du travail sera donc plus prospère et plus riche qu'une autre.
Une telle organisation du travail a aussi la vertu de rendre les citoyens solidaires les uns des autres. Si l'on subvient seul à tous ses besoins, on n'a besoin de personne. En revanche, si l'on a besoin des autres pour les satisfaire alors on devient dépendant les uns des autres et par conséquent, nous sommes liés les uns aux autres. Aristote souligne le fait qu'une société est d'abord une communauté d'intérêts partagés (Politique).
Dans cette optique, on doit préciser que c'est donc sur le fondement de la division du travail qu'interviennent et se développent les échanges. De plus, dans la situation de devoir échanger des biens de nature différente (par exemple l'un a besoin de poisson et l'autre d'une paire de chaussures), on va inventer un « médiateur », un « équivalent universel » qui permettra d'évaluer comparativement chacun de ces biens et de définir leur valeur : la monnaie.
Cependant, cette division peut en droit se poursuivre indéfiniment et donner naissance à des travailleurs de plus en plus spécialisés. C'est ce phénomène qui s'est déployé dans les sociétés industrialisées et auquel Georges Friedmann, économiste, a consacré un ouvrage intitulé Le Travail en miettes (1956). Or ce processus emprisonne le travailleur dans des tâches de plus en plus parcellisées et répétitives.
Cette spécialisation extrême peut conduire à une forme de déshumanisation du travailleur. En effet, son travail l'obligera à n'user que d'une part réduite de ses capacités et à négliger ses autres ressources physiques ou intellectuelles. Son travail le réduit alors à une part infime de lui-même.
(Marx, Travail salarié et capital, 1848)
Et c'est pourquoi, finalement, « Ce n'est pas seulement le travail qui est divisé [...], c'est l'individu lui-même qui est morcelé » (Karl Marx, Le Capital, livre I, 1867).
C'est pour cette raison que cet individu finit par ne plus se reconnaître dans son travail. Son activité perd son sens et est absorbée dans son aspect mécanique et répétitif. L'exemple le plus frappant de cette dérive est celui du travail à la chaîne où l'ouvrier n'est plus qu'un « simple intermédiaire entre les machines et les pièces usinées [...] ; sous cette atteinte, la chair et la pensée se rétractent » (Simone Weil, La Condition ouvrière, 1951).
Le danger est que la division du travail ne corresponde plus à la diversité des talents, des intérêts et des besoins. Elle ne serait plus alors que le reflet des inégalités sociales et se contenterait de les reproduire dans le monde du travail comme dans les autres dimensions de la vie sociale. Loin de favoriser la solidarité des citoyens, elle traduirait une scission entre eux : d'une part, ceux qui ont eu la possibilité d'accéder à une activité digne, intéressante et bien rémunérée et, d'autre part, ceux qui se doivent se contenter de tâches dégradantes, inintéressantes et mal payées.

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