La désillusion républicaine - Maxicours

La désillusion républicaine

Objectif
  • Connaitre les causes de l'échec de la Deuxième République.
  • Connaitre les circonstances du passage au Second Empire.
Points clés
  • La nouvelle République établie en 1848 se voulait universelle, regroupant autour d'un projet démocratique l'ensemble de la population française.
  • Cependant, le problème ouvrier déstabilise la jeune République, avant que les conservateurs ne lui donnent le coup de grâce après 4 ans d'existence.
  • La victoire de la réaction en 1849 puis le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte en décembre 1851 marquent en effet la fin de la République née en 1848, même si celle-ci ne disparaît vraiment qu'un an plus tard.
1. La République désavouée
a. Les journées de juin 1848

La République a accepté d'aider les chômeurs en s'inspirant des ateliers sociaux du théoricien socialiste Louis Blanc, membre du gouvernement provisoire.

Des ateliers nationaux ont donc été créés. Ils attirent près de 100 000 ouvriers sur Paris pour travailler sur des chantiers publics (Champ-de-Mars). Cependant, les libéraux du gouvernement contestent cette décision et la fermeture des ateliers est annoncée le 21 juin 1848.

Les ouvriers dressent alors des barricades dans l'Est de Paris et manifestent lors des journées révolutionnaires du 23 au 26 juin. Le gouvernement de Thiers décide alors de réprimer cette révolte et envoie l'armée (le général Cavaignac) qui écrase la révolte dans le sang (3 000 morts).

La rupture entre la République et les ouvriers est désormais consommée.

b. Le parti de l'Ordre

La France, apeurée par les journées révolutionnaires, se rallie alors à une conception plus conservatrice de la République. Deux moments vont sceller le sort de la République et de son projet social.

1. Louis-Napoléon Bonaparte

Le premier moment est l'élection triomphale du neveu de Napoléon Ier, Louis-Napoléon Bonaparte, à la présidence de la République le 10 décembre 1848.

Dans son programme, celui-ci avait mis en avant « l'ordre et la sécurité » pour profiter de l'inquiétude causée par les journées de juin. En outre, si sa thématique est conservatrice (famille, religion, etc.), il tend cependant aussi la main aux ouvriers en promettant des réductions d'impôts et du travail pour tous. Ses adversaires sont déconsidérés, soit par leur soutien à la gauche la plus activiste (Ledru-Rollin, Raspail), soit par la répression orchestrée en juin 1848 (Cavaignac perd ainsi les voix ouvrières).

2. Le parti de l'Ordre

Dans le droit fil de cette victoire, lors des législatives de mai 1849, le parti de l'Ordre dirigé par Thiers remporte la majorité absolue avec 500 sièges, contre 100 pour les républicains modérés et 200 pour la « Montagne », composée des républicains les plus radicaux dirigés par Ledru-Rollin.
La majorité conservatrice, qui s'appuie sur les campagnes et les notables, développe alors une politique de réaction (retour en arrière) :

  • liberté de la presse contrôlée,
  • limitation du suffrage universel (loi du 31 mai 1850) à ceux qui peuvent justifier d'un domicile fixe durant 3 ans, ce qui empêche les ouvriers encore souvent itinérants de voter,
  • loi Falloux qui libéralise l'éducation, permettant à une Église catholique opposée à la République et au progrès de développer son influence sur les jeunes consciences (mars 1850).

Quelques personnalités républicaines fortes comme Victor Hugo ou Carnot s'opposent à cette évolution et réclament la laïcité, mais sans succès.

2. La République subjuguée
a. Louis-Napoléon Bonaparte

Entre Louis-Napoléon Bonaparte et le parti de l'Ordre naît cependant une opposition masquée durant l'année 1849 par leur alliance de circonstance.

Si Bonaparte était en effet plutôt favorable lui aussi à la religion, à l'ordre et au conservatisme social, il symbolisait aussi une tradition impériale désireuse de faire des conquêtes révolutionnaires. Son parcours l'a d'ailleurs conduit à participer au mouvement nationaliste italien contre le pape et les Autrichiens et à oeuvrer contre la monarchie de Juillet dans les années 1830.

De plus, ses écrits montraient un souci des pauvres et des ouvriers et prônaient un rôle économique actif pour l'État. Il a d'ailleurs visité, dans sa jeunesse, les régions industrielles anglaises et a été influencé par les Saint-Simoniens. 

Les Saint-Simoniens sont des socialistes désirant regrouper les travailleurs dans des collectivités – les phalanstères.

Beaucoup de points l'opposent donc aux bourgeois conservateurs du parti de l'Ordre, et s'il s'est servi d'eux pour arriver au pouvoir, la volonté de conserver celui-ci marque une rupture.

b. La fin de la République

D'après la constitution républicaine, le président de la République ne peut exercer qu'un mandat de 4 ans. Bonaparte souhaite pourtant conserver le pouvoir. Il va donc entrer en conflit avec l'Assemblée, garante de la légalité républicaine, qui refuse en juillet 1851 de lui accorder une révision de la constitution. Il va donc préparer et mettre en oeuvre un coup d'État.

Dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851 (anniversaire de la bataille d'Austerlitz), s'appuyant sur l'armée, il fait arrêter une partie des députés, dissout l'Assemblée et déclare le couvre-feu, tout en rétablissant le suffrage universel pour se rallier au peuple. Des barricades apparaissent sporadiquement dans les grandes villes comme Paris, mais les ouvriers refusent de défendre la République qui a réprimé les journées révolutionnaires de juin 1848.

La répression contre les Républicains fait plus de 300 morts dans la capitale.

De nombreux républicains comme Victor Hugo partent en exil.

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