La crise de mai 1968
Objectif : Eclatant brusquement au
printemps 1968, la crise touche d’abord
l’université et finit par menacer le pouvoir. Elle
ne peut donc être résumée à la simple
révolte étudiante car elle remet en cause la
société de consommation florissante depuis 1945.
Quels sont les différents aspects de cette poussée
de fièvre sociale ?
1. La crise universitaire
a. Des étudiants nombreux
Issus du baby-boom de
l’après-guerre (les enfants
nés en 1945 ont 21 ans en 1968),
les étudiants
arrivent très nombreux dans des
locaux universitaires peu préparés à les
recevoir en masse. Les effectifs étudiants ont ainsi plus
que doublé entre 1958 et 1968, sans que les moyens
matériels soient prévus. Les conditions
d’étude se détériorent donc.
b. La politisation de la jeunesse
Des mouvements politiques se
développent parmi les
étudiants dans les
années 60. Certaines figures communistes
(Mao Zedong, Che Guevara) y sont très
populaires. Les idées et valeurs de l’extrême
gauche se transmettent par le biais de nombreux clubs et
associations (comme les comités Vietnam). Les
« gauchistes » remettent en cause la
société de consommation et le modèle
capitaliste. Ils espèrent une révolution
mondiale.
Parallèlement, les esprits et les mœurs évoluent (la pillule contraceptive est légalisée en 1967), s’opposant de façon de plus en plus brutale à la rigidité morale de la société d’alors.
Parallèlement, les esprits et les mœurs évoluent (la pillule contraceptive est légalisée en 1967), s’opposant de façon de plus en plus brutale à la rigidité morale de la société d’alors.
c. L’explosion du quartier latin
Au printemps, le « mouvement du
22 mars » dirigé par Daniel Cohn-Bendit
(« Dany le rouge », étudiant et militant
anarchiste révolutionnaire), occupe la faculté de
lettres de Nanterre. Le reste des étudiants rejoint
rapidement ce mouvement. Le 2 mai, la fermeture de Nanterre
est décidée. Alors que les manifestants se sont
repliés sur la Sorbonne, celle-ci est fermée
à son tour le 3 mai.
Les affrontements avec les forces de l’ordre deviennent plus violents et des barricades se dressent dans le quartier latin. Les étudiants s’opposent aux CRS (des pavés sont lancés, des voitures incendiées, etc.). Les slogans qui apparaissent alors dans les universités (« Il est interdit d’interdire », « Sous les pavés la plage », « Non au métro, boulot, dodo ») témoignent d’une volonté révolutionnaire de changer la société.
La société française et ses intellectuels (dont Jean-Paul Sartre) soutiennent globalement et avec sympathie le mouvement étudiant face à un pouvoir politique pris au dépourvu. Spontanément, des grèves éclatent, entraînant la seconde phase de la crise.
Les affrontements avec les forces de l’ordre deviennent plus violents et des barricades se dressent dans le quartier latin. Les étudiants s’opposent aux CRS (des pavés sont lancés, des voitures incendiées, etc.). Les slogans qui apparaissent alors dans les universités (« Il est interdit d’interdire », « Sous les pavés la plage », « Non au métro, boulot, dodo ») témoignent d’une volonté révolutionnaire de changer la société.
La société française et ses intellectuels (dont Jean-Paul Sartre) soutiennent globalement et avec sympathie le mouvement étudiant face à un pouvoir politique pris au dépourvu. Spontanément, des grèves éclatent, entraînant la seconde phase de la crise.
2. La crise sociale
a. La France en grève
A partir du 13 mai (date symbolique correspondant à
l’arrivée au pouvoir du général),
des grèves
éclatent dans tout le pays. Le
15 mai, les occupations d’usine commencent.
Progressivement, le pays est paralysé par une grève
générale. Le 24 mai, la France compte
9 millions de grévistes. Les syndicats et les
étudiants gauchistes encadrent ces grèves et
manifestations.
b. Les accords de Grenelle
Le 25 mai, George Pompidou, Premier ministre, entame des
négociations avec les syndicats (CGT, CFDT, FO et le
syndicat patronal, CNPF) pour mettre un terme à cette
agitation sociale. Les
accords de Grenelle sont signés le
27 mai mais rejetés par la
rue. Le soir même, une manifestation des opposants est
organisée au stade Charléty. Elle accueille des
personnalités de gauche, qui réclament un
changement de régime.
3. La crise politique
a. La gauche, un recours ?
Pierre Mendès-France fait partie des hommes politiques
présents à Charléty. La gauche non-communiste demande le
départ du général de Gaulle et la
constitution d’un gouvernement
provisoire. François Mitterrand
se pose en candidat à la présidence en cas de
vacance du pouvoir. Le 29 mai, le président s'absente de
l’Elysée. Personne ne sait où il s’est
rendu.
b. La reprise en main par le général de Gaulle
En fait, le général est allé en Allemagne,
à Baden-Baden, rencontrer le général Massu
pour s’assurer du soutien de l’armée. Cette
courte absence a fait craindre aux Français un vide dans
le fonctionnement politique.
Le 30 mai, dans un discours radiodiffusé, de Gaulle annonce la dissolution de l’Assemblée et demande un soutien civique des Français. Une heure après, 500 000 personnes défilent sur les Champs-Élysées pour le soutenir. La population inquiète des débordements et des conséquences de cette crise, se rallie donc au pouvoir en place.
Progressivement en juin, les occupations d’usine et les grèves cessent. Aux élections des 23 et 30 juin, le parti gaulliste, rebaptisé UDR (Union pour la Défense de la République) emporte une large majorité. C’est un échec pour la gauche qui n’a pas su exploiter politiquement les événements.
Pour tenir compte des aspirations de réforme, de Gaulle, qui a remplacé Pompidou par Couve de Murville, propose des réformes de l’université et des régions. Il engage son mandat par référendum sur la question de la régionalisation. Une majorité de Français ayant voté « non » (53 %), le général de Gaulle quitte le pouvoir le 28 avril 1969.
Le 30 mai, dans un discours radiodiffusé, de Gaulle annonce la dissolution de l’Assemblée et demande un soutien civique des Français. Une heure après, 500 000 personnes défilent sur les Champs-Élysées pour le soutenir. La population inquiète des débordements et des conséquences de cette crise, se rallie donc au pouvoir en place.
Progressivement en juin, les occupations d’usine et les grèves cessent. Aux élections des 23 et 30 juin, le parti gaulliste, rebaptisé UDR (Union pour la Défense de la République) emporte une large majorité. C’est un échec pour la gauche qui n’a pas su exploiter politiquement les événements.
Pour tenir compte des aspirations de réforme, de Gaulle, qui a remplacé Pompidou par Couve de Murville, propose des réformes de l’université et des régions. Il engage son mandat par référendum sur la question de la régionalisation. Une majorité de Français ayant voté « non » (53 %), le général de Gaulle quitte le pouvoir le 28 avril 1969.
L’essentiel
Crise multiforme, mai 1968 illustre l’usure du pouvoir du général de Gaulle. Les étudiants, issus du baby-boom, politisés et trop nombreux pour les structures universitaires, dénoncent la société de consommation. Les occupations d’université et les affrontements dans le quartier latin sont un signe de la radicalisation du mouvement. Les salariés les soutiennent en se mettant en grève par millions. Le pays est bloqué. La gauche réclame un nouveau régime et se pose en recours possible.
Le général De Gaulle finit par reprendre la situation en main par un discours à la Nation. Aux élections de juin 1968, la droite gaulliste l’emporte, illustrant la division de la gauche et ses difficultés à exploiter les événements de mai.
Crise multiforme, mai 1968 illustre l’usure du pouvoir du général de Gaulle. Les étudiants, issus du baby-boom, politisés et trop nombreux pour les structures universitaires, dénoncent la société de consommation. Les occupations d’université et les affrontements dans le quartier latin sont un signe de la radicalisation du mouvement. Les salariés les soutiennent en se mettant en grève par millions. Le pays est bloqué. La gauche réclame un nouveau régime et se pose en recours possible.
Le général De Gaulle finit par reprendre la situation en main par un discours à la Nation. Aux élections de juin 1968, la droite gaulliste l’emporte, illustrant la division de la gauche et ses difficultés à exploiter les événements de mai.

Fiches de cours les plus recherchées


Des profs en ligne
- 6 j/7 de 17 h à 20 h
- Par chat, audio, vidéo
- Sur les matières principales

Des ressources riches
- Fiches, vidéos de cours
- Exercices & corrigés
- Modules de révisions Bac et Brevet

Des outils ludiques
- Coach virtuel
- Quiz interactifs
- Planning de révision

Des tableaux de bord
- Suivi de la progression
- Score d’assiduité
- Un compte Parent