La conquête de la Syrie et de la Palestine - Maxicours

La conquête de la Syrie et de la Palestine

Entre 622 et 633, Mahomet fit la conquête de l’Arabie et parvint à unir toutes les tribus arabes polythéistes autour d’une nouvelle religion monothéiste, l’islam. Il transforma l’Arabie en un État musulman dont il devint le chef unique. Un siècle plus tard, le monde arabo-musulman s’étendait tout autour du monde méditerranéen et même jusqu’en Inde, formant l’un des plus grands empires que les hommes aient connu.
Aujourd’hui encore, on se demande comment une conquête aussi fulgurante de territoires aussi vastes a pu être possible et ce qui a bien pu favoriser une pénétration si rapide et si lointaine de la religion et de la culture musulmane. L’exemple de la conquête de la Syrie et de la Palestine peut apporter des éléments de réponses à ces questions.
1. La Syrie et la Palestine avant la conquête arabo-musulmane
Avant la conquête des Arabes, la Syrie et la Palestine formaient une très vaste région dominée par l’Empire byzantin. Les principales villes en étaient Damas et Jérusalem. Deux religions y prédominaient, le christianisme, largement majoritaire, et le judaïsme. Mais on trouvait également, vivant aux côtés des chrétiens et des juifs, des communautés d’Arabes polythéistes non encore islamisés. La situation de carrefour commercial de cette région (dont les routes étaient parcourues de caravanes transportant toutes sortes de luxueux produits orientaux), en faisait une province riche et particulièrement convoitée de ses proches voisins.
2. Les Arabo-musulmans s'emparent de la Syrie et de la Palestine au 7e siècle
a. Les conquêtes avaient trois objectifs majeurs
• Des objectifs religieux :
Après la mort de Mahomet (632), ses successeurs, les califes, décidèrent de poursuivre la conquête qu’il avait entamée afin de propager l’islam et de convertir le plus grand nombre de personnes possible. Ils prirent cette décision au nom de l’esprit du Jihad qui les animait. Mahomet leur avait en effet annoncé que le Jihad était une guerre sainte qu’il convenait d’accomplir, mais pas uniquement par des moyens guerriers, afin de diffuser l'islam à la surface de la terre. 

• Des objectifs politiques et économiques :
L’idée de conquête religieuse s’accompagna d’un réel intérêt politique, car le fait de s’emparer de nouveaux territoires et de les dominer accroissait grandement la puissance et la renommée des vainqueurs. Et, sur le plan économique, le calcul était également particulièrement intéressant : qui dit territoires soumis, dit butin, rentrées régulières de nouveaux impôts et donc, possibilité d’accroître la richesse arabo-musulmane. Et la Syrie, comme la Palestine, étaient riches.
b. Le cavalier arabe, outil de la conquête
Les califes se lancèrent donc à la conquête des terres voisines de l’Arabie, les Empires perses et byzantins. Leurs soldats, pas toujours disciplinés, étaient cependant d’excellents cavaliers dont l’équipement (cheval ou chameau, arc, sabre et harnachement léger) leur permettait de se déplacer avec rapidité, légèreté et puissance. Face à eux, les fantassins, qui combattaient à pieds, ne possédaient pas les mêmes atouts.

 
Doc. 1. Représentation d'un soldat bédouin

c. Une conquête extrêmement rapide (634-639)
Entre 634 et 636, le général Khalid ibn al-Walid, entreprit la conquête de la Syrie et de la Palestine. Il finit par battre les troupes de l’empereur byzantin, Héraclius, lors de la bataille de Yarmouk (2 août 636) en Syrie. Peu de temps après, Damas tomba à son tour. Deux ans plus tard, le calife Umar (ou Omar) acheva d’annexer les territoires de Syrie et de Judée. Jérusalem, elle aussi, capitula. La Palestine, à son tour, était conquise.

 
Doc. 2. Entrée du calife Umar dans Jérusalem
3. La Syrie et la Palestine sous domination arabe
a. Une tolérance étonnante pour l'époque
Les habitants de ces deux provinces se soumirent à la domination des Arabo-musulmans d’assez bonne grâce car ils n’étaient pas très bien traités par les Byzantins dont ils considéraient l’empereur comme un tyran. De plus, le sort réservé aux vaincus par conquérants fut loin d’être terrible. En effet, la nouvelle puissance dominante se montra relativement tolérante et ne chercha pas à convertir les populations par la force.
b. Un statut qui garantissait aux non-musulmans des droits et des devoirs
Les conquérants donnèrent aux chrétiens et aux juifs un statut, celui de dhimmis (ce qui signifie « gens du Livre » car, comme eux, les chrétiens et les juifs avaient un livre saint de référence, la Bible) qui leur permit de continuer à pratiquer leur religion à la condition qu’ils paient un impôt par tête, la djezya. En échange les dhimmis obtinrent la protection de leurs personnes, de leurs biens, de leurs maisons et de leurs églises.
c. Damas, ancienne cité chrétienne, capitale du nouvel Empire
Khalid ibn al-Wâlid exigea que les Arabes préservent le tombeau chrétien de Saint Jean-Baptiste lorsqu’ils édifièrent leur Grande Mosquée sur son site. Ce qu’ils firent : ils construisirent leur mosquée tout autour. Ainsi, de nombreux chrétiens purent continuer de se rendre en pèlerinage sur le tombeau du saint.

C’est cette tolérance, ainsi que la fulgurante expansion des Arabes (nombreux furent les habitants des pays conquis qui pensèrent qu’une telle rapidité, une telle puissance, ne pouvaient qu’être la preuve que Dieu était musulman) qui permit que très rapidement, une bonne partie des hommes et des femmes de Syrie et de Palestine, qui avaient largement refusé l’influence culturelle et religieuse byzantine, se convertirent à l’islam et adoptèrent un mode de vie nettement arabisé.

 
Doc. 3. Carte représentant le monde arabe à la suite de ses conquêtes
L'essentiel
Au 7e siècle, les Arabes, récemment convertis à l’islam par Mahomet, se sont lancés, au nom du Jihad, dans la conquête de territoires appartenant aux Empires perse et byzantin. À partir de 634, ils entreprirent de s’emparer de la Syrie et de la Palestine, une région tout particulièrement riche et dynamique sur le plan commercial.
Un général, Khalid ibn al-Wâlid lança les cavaliers arabo-musulmans dans la bataille de Yarmouk en 636. Les Byzantins furent défaits et, en quelques années, la Syrie et la Palestine passèrent sous domination musulmane. Les vainqueurs se montrèrent tolérants puisqu’ils laissèrent aux chrétiens et aux juifs qui vivaient là, la liberté de conscience et, en échange du paiement d’un impôt par tête, leur offrirent leur protection. Cette tolérance, rare pour l’époque, fit que de nombreux chrétiens finirent par se convertir à l’islam.

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