La seigneurie au Moyen Âge
À partir de l'An Mil, en Occident, toutes les terres
étaient réparties entre les mains de seigneurs,
qu'ils soient laïcs (un membre de
l'aristocratie) ou religieux (un abbé
à la tête d'une abbaye par exemple). En France, le
roi était presque un seigneur comme un autre, qui
possédait sa seigneurie, que l'on appelait le domaine
royal. Le reste du pays était divisé en une
multitude de seigneuries, plus ou moins vastes, sur lesquelles
vivaient un seigneur (et sa famille) qui exerçait son
pouvoir sur des paysans et quelques artisans.
Quels étaient donc les liens entre ces seigneurs et ces paysans ?
Quels étaient donc les liens entre ces seigneurs et ces paysans ?
1. La seigneurie, territoire agricole
a. Un espace habité et vivant
La seigneurie s'organisait autour d'un
château-fort ou d'une abbaye. Elle était
constituée d'une terre, dont les dimensions
étaient variables. Elle réunissait sur le
même territoire un seigneur et sa famille, de
nombreux paysans ainsi que des artisans. Paysans et
artisans vivaient dans des villages ou des hameaux au
cœur desquels se dressaient une ou plusieurs
églises. Ces lieux de vie étaient
reliés par des routes, des chemins et des ponts
sur les rivières qui permettaient aux hommes de se
déplacer.
b. Un espace structuré
La terre de la seigneurie
était systématiquement divisée
en deux grandes parties :
- la réserve, la partie que le seigneur réservait à son usage propre et dont les revenus lui revenaient exclusivement ;
- la tenure, la partie qu'il accordait en location à des paysans (appelés tenanciers ou vilains).
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Doc. 1. Représentation d'une seigneurie, composée d'un château et de ses terres |
2. Le seigneur, maître de toutes choses
Le seigneur, qui était chef de la police et de la
garde, était tenu de protéger tous les
habitants vivant sur ses terres.
a. Une protection au coût élevé
« À la Saint-Jean (24 juin),
les paysans de Verson doivent faucher l'herbe
des prés du seigneur et porter le foin
au manoir. Après, ils doivent curer le
canal. En août, ils doivent moissonner
les blés du seigneur et les porter
à sa grange. Ils doivent le champart sur
leurs terres. Ils le chargent sur leurs
charrettes et le portent à la grange du
seigneur. Après, vient le début
septembre, où ils paient le
porçage : le vilain gardera deux
pourceaux sur trois. Et après vient la
Saint-Denis (9 octobre), où les vilains
sont tout étonnés qu'il leur
faille payer le cens. Après, ils doivent
encore la corvée : quand ils auront
labouré la terre du seigneur, ils iront
chercher le blé à son grenier et
ils devront le semer. À Noël, ils
doivent des poules. À Pâques, ils
doivent de nouveau la
corvée ».
(D'après la Complainte des Vilains de
Verson, 13e siècle).
|
Les paysans n'avaient pas le choix : toutes les terres appartenant à un seigneur, ils étaient bien obligés de vivre quelque part et de gagner leur vie en faisant ce qu'ils savaient faire : travailler la terre. Une terre qui ne leur appartenait pas et qu'ils n'étaient pas capables de protéger des attaques extérieures (soit venant d'une autre seigneurie, soit d'envahisseurs). Ils louaient donc une portion du territoire seigneurial pour avoir le droit de la cultiver et d'être protégés.
À cette époque, la société était divisée entre :
- ceux qui priaient, les clercs ;
- ceux qui combattaient, les nobles ;
-
ceux qui travaillaient.
En échange, les paysans devaient fournir des corvées (travaux non rémunérés et obligatoires qu'il s'agisse de travaux agricoles ou de l'entretien des bâtiments, des routes, des ponts, etc.) sur la réserve et payer des impôts à leurs seigneurs. Les taxes habituelles versées par les paysans étaient généralement le cens (payé en argent) et le champart (une partie de la récolte). Par exemple, le paysan de Verson devait donner un tiers des animaux qu'il élevait à son seigneur.
De plus, chaque seigneur avait un monopole sur l'utilisation d'équipements tels que le four à pain, le moulin à farine et le pressoir (à olive ou à raisin), ce qui signifiait que les paysans n'avaient pas le droit d'en posséder et qu'ils étaient obligés d'utiliser ceux fournis par le seigneur en échange de taxes appelées banalités.
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Doc. 2. Seigneurs contrôlant le travail des paysans sur leurs terres. |
b. « Comme des rois sur leurs terres »
Les seigneurs étaient donc des
propriétaires terriens qui tiraient un
grand bénéfice du travail des paysans qui
habitaient leurs territoires. Mais ils n'étaient
pas que cela. Lentement, ils s'étaient
emparés de pouvoirs qui, auparavant, revenaient au
roi seul et ils étaient devenus des chefs militaires et de police qui
possédaient également le droit de rendre la
justice sur leurs terres.
De plus, à chaque seigneurie étaient attachés un certain nombre de descendants d'esclaves, les serfs qui n'avaient pas d'identité juridique et étaient la propriété privée du seigneur. Ils pouvaient être vendus et ne pouvaient rien faire sans l'accord de leur maître. Par exemple, s'ils voulaient se marier hors de la seigneurie, ils devaient verser une taxe, appelée le formariage.
De plus, à chaque seigneurie étaient attachés un certain nombre de descendants d'esclaves, les serfs qui n'avaient pas d'identité juridique et étaient la propriété privée du seigneur. Ils pouvaient être vendus et ne pouvaient rien faire sans l'accord de leur maître. Par exemple, s'ils voulaient se marier hors de la seigneurie, ils devaient verser une taxe, appelée le formariage.
L'essentiel
Au Moyen Âge, la vie des paysans n'était pas
facile. En échange de la portion de terres que leur
concédait les seigneurs, ils étaient contraints
de payer un certain nombre de taxes, telles que le
champart (un impôt en
nature sur les récoltes et les productions agricoles)
et le cens (un impôt
en argent) et d'effectuer régulièrement un
certain nombre de corvées sur la partie des terres
réservée au seigneur, la réserve.
Les paysans fournissaient donc une main d'œuvre gratuite en échange de quoi, le seigneur s'engageait à assurer leur protection et celle de leurs familles. En cas de danger, ils pouvaient se réfugier dans la cour du château-fort ou derrière les murs de l'abbaye. En cas de mauvaise récolte, et malgré la faim, les redevances aux seigneurs ne diminuaient pas forcément. Tout dépendait du bon vouloir et de la bienveillance du seigneur.
Les paysans fournissaient donc une main d'œuvre gratuite en échange de quoi, le seigneur s'engageait à assurer leur protection et celle de leurs familles. En cas de danger, ils pouvaient se réfugier dans la cour du château-fort ou derrière les murs de l'abbaye. En cas de mauvaise récolte, et malgré la faim, les redevances aux seigneurs ne diminuaient pas forcément. Tout dépendait du bon vouloir et de la bienveillance du seigneur.

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