La civilisation du Mali
Les Européens ont durant très longtemps
considéré l'Afrique comme un continent sans
Histoire, dépourvu, contrairement à
l'Occident ou à l'Orient, de civilisations dignes de ce
nom. Pourtant, l'Afrique possède un grand
passé. Au Moyen âge, quatre grands Empires, riches
et puissants, y ont vu le jour dans un espace que les
Arabo-musulmans, présents depuis le 7e
siècle au
Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie),
appelèrent le Bilal-al-Sudan, c'est-à-dire
« le pays des Noirs ».
L'Empire du Mali fut l'un de ces Empires qui firent la grandeur et la fierté du continent africain au Moyen âge. Aujourd'hui encore, les griots continuent de chanter la gloire et la grandeur de certains de ses chefs.
Problématique : À quoi pouvait bien ressembler cet Empire et, surtout, quelles furent donc les raisons qui en firent alors un État aussi puissant et admiré du monde occidental ?
L'Empire du Mali fut l'un de ces Empires qui firent la grandeur et la fierté du continent africain au Moyen âge. Aujourd'hui encore, les griots continuent de chanter la gloire et la grandeur de certains de ses chefs.
Problématique : À quoi pouvait bien ressembler cet Empire et, surtout, quelles furent donc les raisons qui en firent alors un État aussi puissant et admiré du monde occidental ?
1. Le mansa, fondateur et symbole de la puissance de
l'Empire
a. Sundiata Keïta, fondateur de cet Empire
Sundiata Keïta,
personnage à la fois historique et
légendaire dont l'épopée demeure
aujourd'hui encore l'un des grands classiques des
griots, fut à l'origine de la création
de cet Empire du Mali.
Il faut savoir que la zone sur laquelle il allait fonder cet Empire, était divisée en plusieurs royaumes, parfois alliés, parfois rivaux, peuplés par de nombreux peuples qui ne s'entendaient pas toujours entre eux et se faisaient régulièrement la guerre. Sundiata, qui appartenait au peuple des Malinkés, parvint à battre le roi du Sosso en 1235 à la bataille de Kirina et unifia plusieurs de ces royaumes par la force, fondant ainsi l'Empire du Mali.
Il se fit alors appeler « Mansa », ce qui signifie « roi des rois » et établit sa capitale à Niani où il vécut dans un palais, entouré de courtisans et de griots.
Griots : Ce sont des conteurs et des chroniqueurs, des gardiens de la tradition orale par qui se transmet, de génération en génération l'histoire et la mémoire des peuples africains.
Il faut savoir que la zone sur laquelle il allait fonder cet Empire, était divisée en plusieurs royaumes, parfois alliés, parfois rivaux, peuplés par de nombreux peuples qui ne s'entendaient pas toujours entre eux et se faisaient régulièrement la guerre. Sundiata, qui appartenait au peuple des Malinkés, parvint à battre le roi du Sosso en 1235 à la bataille de Kirina et unifia plusieurs de ces royaumes par la force, fondant ainsi l'Empire du Mali.
Il se fit alors appeler « Mansa », ce qui signifie « roi des rois » et établit sa capitale à Niani où il vécut dans un palais, entouré de courtisans et de griots.
Griots : Ce sont des conteurs et des chroniqueurs, des gardiens de la tradition orale par qui se transmet, de génération en génération l'histoire et la mémoire des peuples africains.
b. Mansa Moussa
La dynastie des
Keïta régna sans interruption
jusqu'en 1389.
Mansa Moussa fut le
10e empereur du Mali. Il régna
de 1312 à 1332.
Il établit des relations diplomatiques
régulières avec le Portugal, le Maroc, la
Tunisie et l’Égypte, ce qui était
important à l'époque, car il s'agissait de
nations puissantes.
Mansa Moussa est aujourd'hui considéré comme l'un des souverains les plus riches de son époque (du fait, en grande partie de son monopole sur l'or produit dans son Empire). C'est autant le dire, son pèlerinage à la Mecque (1324-1325) qui le rendit célèbre au Maghreb et au Proche-Orient (qui découvrit alors son extraordinaire richesse). Certains témoins musulmans de l'époque racontèrent qu'il partit pour l'Arabie, escorté d'une suite de 60 000 hommes, 12 000 esclaves... Impossible de savoir si ces témoins exagéraient, mais ce dont nous pouvons être certains, c'est que cet empereur était richissime et que sa richesse éblouit tous ceux qu'il rencontra au cours de son long voyage.
Mansa Moussa est aujourd'hui considéré comme l'un des souverains les plus riches de son époque (du fait, en grande partie de son monopole sur l'or produit dans son Empire). C'est autant le dire, son pèlerinage à la Mecque (1324-1325) qui le rendit célèbre au Maghreb et au Proche-Orient (qui découvrit alors son extraordinaire richesse). Certains témoins musulmans de l'époque racontèrent qu'il partit pour l'Arabie, escorté d'une suite de 60 000 hommes, 12 000 esclaves... Impossible de savoir si ces témoins exagéraient, mais ce dont nous pouvons être certains, c'est que cet empereur était richissime et que sa richesse éblouit tous ceux qu'il rencontra au cours de son long voyage.
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Doc. 1. Représentation du roi Kanka Moussa (dit Mansa Moussa), un globe d'or à la main |
2. Un Empire organisé autour de la personne du
Mansa
L'administration de ce vaste Empire était
réputée pour son efficacité. Par
exemple, les ministres avaient de réelles
compétences en rapport avec leurs ministères.
De plus, même si la tradition orale avait
été jusque-là la seule connue des
peuples qui y vivaient, le Mansa fit former et recruter des
secrétaires chargés de s'occuper des
relations écrites avec le monde musulman.
C'était très important puisque la plus grande
partie du commerce de l'Empire se faisait avec le Maghreb ou avec l'Orient musulman. Les
décisions importantes étaient prises en
conseil, avec les sages (les Anciens), le chef des griots,
le cadi (le juge musulman de la ville) et certains grands
dignitaires civils et militaires. Le compte rendu de ces
décisions se faisait en arabe.
L'Empire était divisé en douze provinces, dirigées par des gouverneurs (appelés farins) représentants le Mansa et chargés de lever les impôts en son nom tout en lui garantissant le respect de son monopole sur les pépites d'or. Les royaumes qui avaient été conquis et intégrés à l'Empire par la guerre étaient gardés et surveillés par des garnisons de soldats totalement fidèles à l'empereur qui y maintenaient l'ordre. Celui-ci avait du reste à sa disposition une armée de 100 000 hommes composée de chevaliers (qui étaient des aristocrates), d'archers et de lanciers.
De plus, convertis à l'islam depuis le 11e siècle, les empereurs disposaient d'un pouvoir considéré comme divin. Il était salué comme un dieu.
L'Empire était divisé en douze provinces, dirigées par des gouverneurs (appelés farins) représentants le Mansa et chargés de lever les impôts en son nom tout en lui garantissant le respect de son monopole sur les pépites d'or. Les royaumes qui avaient été conquis et intégrés à l'Empire par la guerre étaient gardés et surveillés par des garnisons de soldats totalement fidèles à l'empereur qui y maintenaient l'ordre. Celui-ci avait du reste à sa disposition une armée de 100 000 hommes composée de chevaliers (qui étaient des aristocrates), d'archers et de lanciers.
De plus, convertis à l'islam depuis le 11e siècle, les empereurs disposaient d'un pouvoir considéré comme divin. Il était salué comme un dieu.
3. Un Empereur et un Empire riches
a. Une situation de carrefour commercial
Cet Empire possédait un rôle idéal de
carrefour qui permettait le contrôle des routes
commerciales entre le Nord du Sahara et les
régions aurifères du Sud. L'empire
disposait de ressources variées : or, sel,
produits agricoles, ivoire et esclaves qui, de tous
temps, étaient exploités et
échangés entre régions,
c'est-à-dire vendus aux Etats voisins. En
effet, cette vaste région d'Afrique
était structurée par deux grands fleuves
(le fleuve
Sénégal et le fleuve Niger) sur lesquels des
pirogues assuraient le transport et les
échanges des marchandises.
À partir du 8e siècle cependant, ces échanges commerciaux se dirigèrent également vers le Nord du Sahara, plus précisément vers le Maghreb et vers le Moyen-Orient où s'installèrent des marchands arabo-musulmans. Ces derniers mirent en place des caravanes qui permirent de très fructueux échanges commerciaux entre l'Afrique du Nord et l'Afrique sub-saharienne.
Les griots et certains auteurs arabes du début du 14e siècle, racontent comment Aboubakri II, le successeur de Mansa Moussa, partit tenter de traverser l'Atlantique en 1303 accompagné d'une impressionnante expédition (2 000 bateaux, dont la moitié étaient chargés d'eau douce et de vivres). Il fallait être extrêmement riche et posséder de grandes connaissances géographiques pour se lancer dans une telle aventure.
À partir du 8e siècle cependant, ces échanges commerciaux se dirigèrent également vers le Nord du Sahara, plus précisément vers le Maghreb et vers le Moyen-Orient où s'installèrent des marchands arabo-musulmans. Ces derniers mirent en place des caravanes qui permirent de très fructueux échanges commerciaux entre l'Afrique du Nord et l'Afrique sub-saharienne.
Les griots et certains auteurs arabes du début du 14e siècle, racontent comment Aboubakri II, le successeur de Mansa Moussa, partit tenter de traverser l'Atlantique en 1303 accompagné d'une impressionnante expédition (2 000 bateaux, dont la moitié étaient chargés d'eau douce et de vivres). Il fallait être extrêmement riche et posséder de grandes connaissances géographiques pour se lancer dans une telle aventure.
b. Un Mansa richissime
Pour assoir son autorité sur ses nombreux sujets,
le Mansa avait besoin d'être très riche. Il
percevait des tributs
relevés sur les peuples soumis, des taxes sur les marchés, le
fruit de razzias
organisées par ses troupes (souvent pour enlever
des hommes et des femmes destinés à
être vendus en tant qu'esclaves), une part des
récoltes et des productions artisanales et les
bénéfices du commerce à longue
distance (il possédait par exemple le monopole de
la production et de la vente de l'or du Mali et en
maîtrisait le commerce).
c. Un Empire soumis aux influences musulmanes par le
biais du commerce
Les couches dirigeantes de l'Empire étaient
islamisées, ce
qui facilitait le commerce avec le Maghreb et le
Moyen-Orient. Le peuple, en revanche, demeurait
fidèle aux croyances
animistes, mais baignait tout de même
dans une culture qui s'imprégnait de la
tradition musulmane. Par exemple, à cause
de l'interdiction faite à l'islam de
représenter des personnes et des animaux, les
textiles et les objets produits par l'artisanat furent de
plus en plus agrémentés de conceptions
géométriques (ce n'est pas l'islam qui a
apporté les formes géométrique dans
le domaine de l'art dans l'Empire du Mali, mais il a
contribué à développer ce
goût).
De même, les mosquées en banco construite à Bamako sont une production artistique des plus originales, le fruit d'un syncrétisme (=mélange d'influences) entre l'art africain et l'art musulman.
Tombouctou était une ville-carrefour pour le Grand commerce, mais également pour les idées et la culture, un phare de l'enseignement religieux, philosophique et culturel musulman.
De même, les mosquées en banco construite à Bamako sont une production artistique des plus originales, le fruit d'un syncrétisme (=mélange d'influences) entre l'art africain et l'art musulman.
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Doc. 2. Mosquée de la ville Doc. 3. Mosquée de Djenné en banco |
Tombouctou était une ville-carrefour pour le Grand commerce, mais également pour les idées et la culture, un phare de l'enseignement religieux, philosophique et culturel musulman.
L'essentiel
« Le chasseur gagne toujours, car le lion ne raconte
jamais l'histoire », raconte un proverbe africain. Et
il en va de même pour l'Empire du
Mali dont bien des Européens ignorent
l'existence passée. Pourtant, né avec
Soundjata Keïta, au 13e siècle, cet
Empire fut à la fois richissime, puissant et
prospère.
Considérablement enrichi grâce à sa situation de carrefour géographique et commercial entre le Nord de l'Afrique (au-delà du Sahara) et les régions situées plus au Sud du continent, l'Empire connu une période d'apogée au 14e siècle avec le « roi des rois » Mansa Moussa qui, en bon musulman, accomplit un pèlerinage à la Mecque qui montra au monde, ou tout au moins au Maghreb et au Proche-Orient, à quel point il était riche.
Les liens entre l'Empire du Mali et les commerçants arabo-musulmans firent que, lentement, sa population s'imprégna de la culture musulmane et qu'une bonne partie d'entre elle se convertit à l'islam.
Considérablement enrichi grâce à sa situation de carrefour géographique et commercial entre le Nord de l'Afrique (au-delà du Sahara) et les régions situées plus au Sud du continent, l'Empire connu une période d'apogée au 14e siècle avec le « roi des rois » Mansa Moussa qui, en bon musulman, accomplit un pèlerinage à la Mecque qui montra au monde, ou tout au moins au Maghreb et au Proche-Orient, à quel point il était riche.
Les liens entre l'Empire du Mali et les commerçants arabo-musulmans firent que, lentement, sa population s'imprégna de la culture musulmane et qu'une bonne partie d'entre elle se convertit à l'islam.

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