La Chrétienté médiévale
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- Connaitre le fonctionnement de l’Église catholique et de son clergé au XIe siècle.
- Comprendre le rôle de l’Église au sein de l’Occident.
- La réforme grégorienne du XIe siècle contribue à l’affirmation du pouvoir de l’Église catholique en Europe.
- L’assainissement des règles de fonctionnement du clergé et son organisation rigoureuse permettent un encadrement des fidèles qui s’unissent autour de règles communes.
- Les grandes écoles et les universités achèvent d’assurer la diffusion de cette culture chrétienne.
Christianisation et répression des oppositions
Le Xe siècle est marqué par une période de crises (développement des hérésies, peurs engendrées par la fin du millénaire, etc.) et par les difficultés vécues par l’institution ecclésiastique : récurrence de la simonie (c'est-à-dire la vente de charges, de fonctions au sein de l’Église), du nicolaïsme (le mariage ou concubinage des prêtres).
Il s’agit pour l’Église catholique, qui se sépare de l’Église orthodoxe en 1054 lors du Grand Schisme, de faire face à ces difficultés, d’assurer l’unité des Chrétiens et d’affirmer son autorité.
L’état inquiétant de
l’Église suscite une réaction qui
commence sous le pontificat de Nicolas II et se
poursuit sous celui de Grégoire VII.
Grégoire VII, pape entre 1073 et 1085, est
l’un des souverains pontifes les plus importants
de l’histoire. Né en Toscane en 1020 il
étudie à Rome, devient moine, puis entre
au service de Grégoire VI. Il succède
à Alexandre II en 1073. Il entame
dès lors une réforme essentielle
nommée réforme
grégorienne.
La priorité est donnée au
rétablissement d’une vie digne dans le
Clergé. Il prend ainsi des mesures contre le
nicolaïsme et la simonie.
Les oppositions à l’institution, les croyances jugées hérétiques, sont réprimées.
L’autre enjeu de cette réforme est politique : il s’agit de s’affranchir du pouvoir des princes, du pouvoir temporel, pour imposer en Europe le pouvoir de l’Église de Rome. Ainsi Grégoire VII interdit l’investiture des évêques par des laïcs. Il s’oppose alors à l’empereur Henri IV.
Cette querelle des investitures avec l’empereur germanique a pour enjeu l’indépendance et la prééminence du siège apostolique.
Il faut distinguer deux clergés, qui dépendent tous deux du pape :
Le Clergé séculier vit « dans le siècle », au contact permanent des fidèles. Il s’organise de façon pyramidale : la hiérarchie est dominée par le pape qui dirige l’Église. L’espace de la Chrétienté est ensuite divisé en circonscriptions plus ou moins importantes qui sont sous l’autorité de religieux spécifiques. L’archevêque dirige un groupe de diocèses, l’évêque est à la tête du diocèse qui lui-même est divisé en paroisses, divisions de base, sous l’autorité d’un prêtre.
Tous demeurent sous l’autorité du souverain pontife, qui contrôle l’ensemble du Clergé grâce à ses envoyés : les légats. Ce pape est élu par les cardinaux dès 1059. Il fait connaître ses décisions par lettres : les bulles.
Le Clergé régulier, quant à lui, vit « en dehors du temps », du siècle et selon la règle d’un Saint. Retirés de la communauté des hommes mais pouvant garder des contacts avec eux, les réguliers vivent dans des monastères et des abbayes. Les abbés dirigent ces communautés de moines.
Ce mode de vie religieuse, le monachisme, se développe sur cette période. L’abbaye la plus prestigieuse est celle de Cluny, fondée en 909 par le Duc d’Aquitaine Guillaume le Pieux. La vie de ses moines se centre sur la prière, le souci des pauvres. À la fin du XIe siècle, cette abbaye bénédictine compte près de 1 500 établissements qui sont sous son autorité. Mais à mesure que l’abbaye s’enrichit, elle suscite des critiques.
Abbaye de Cluny, dans la
région
Bourgogne-Franche-Comté ǀ ©
iStock – lucentius
Robert de Molesme, à la fin du XIe, fonde l’abbaye de Cîteaux : l’ordre des cisterciens exigent de ses moines une discipline de fer et une grande austérité. L’ordre se développe rapidement au XIIe, jusqu’aux marges de la chrétienté, en particulier grâce aux efforts et à l’influence de Bernard de Clairvaux.
L’Occident médiéval est marqué par le morcellement politique.
L’appartenance à une même religion n’empêche nullement les rivalités politiques entre les États, ni même les guerres. Mais l’Église tente d’unifier l’Occident, tandis que les papes successifs tentent d’affirmer leur autorité.
Le rôle de la réforme grégorienne est là encore essentiel : alors qu’auparavant, les conciles provinciaux suivaient des règles parfois différentes pour la liturgie, la papauté impose des règles semblables pour tous les chrétiens, dans une logique centralisatrice.
Le chant romain s’impose et contribue à la cohérence religieuse. L’unité est aussi assurée par les sacrements distribués aux fidèles. Ces sacrements sont les actes par lesquels le chrétien se voit attribuer une grâce divine. Ils leur donnent par ailleurs des cadres rituels communs :
- le baptême marque l’entrée dans la communauté des croyants. À partir du XIIIe siècle, il est célébré dans l’Église ;
- le mariage est introduit par l’Église médiévale ;
- la communion devient obligatoire une fois par an à partir de 1215 ;
- l’extrême-onction devient au XIIe siècle le dernier sacrement attribué au mourant.
Le clergé encadre donc le fidèle, du berceau au tombeau, pour préparer son âme au Jugement dernier et augmenter ses chances d’obtenir le salut.
La vie est rythmée, dans les villes et campagnes, par le son des cloches qui fixe les temps de la journée ou bien encore par le calendrier qui célèbre les moments forts de la vie de Jésus et qui permet d’inculquer une éducation chrétienne.
Ces pèlerinages permettent tout d’abord de
découvrir l’espace de l’Europe, ils
contribuent ensuite aux rencontres, à la
découverte de l’autre, au partage des
idées, des connaissances et des techniques. Ils
contribuent donc à l’unité de
l’espace chrétien européen.
Les lieux de pèlerinage sont nombreux en Europe.
Parmi les plus connus et les plus
fréquentés, il y a Rome, Saint Jacques de
Compostelle, Rocamadour, Tours ou encore le Mont Saint
Michel.
La circulation des idées et du message chrétien sont aussi assurés grâce aux écoles monastiques. Jusqu’au XIe siècle, ces écoles situées dans les monastères sont particulièrement brillantes. Ce sont des lieux de transmission mais aussi de conservation du savoir grâce à leurs bibliothèques et scriptoriums : les abbayes de Cluny, du Bec Hellouin sont reconnues.
La renommée de ces écoles s’efface au XIIe siècle au profit des écoles situées en ville, près de la cathédrale : ce sont les écoles épiscopales ou cathédrales comme Chartres, Paris, Oxford, etc.
S’il est difficile de dater la naissance des premières universités, le XIIIe siècle voit leur nombre augmenter et leur succès s’affirmer grâce à des maitres illustres tels que saint Thomas d’Aquin qui diffuse la philosophie d’Aristote.
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