Les Chinois représentent 20% de l’humanité.
Puissance technologique et nucléaire émergente,
c’est aussi le pays du monde qui compte le plus de paysans.
Quel développement connaît la Chine
d’aujourd’hui ?
1. Evolution et répartition de la population chinoise
a. Un habitant sur cinq dans le monde est un Chinois
Avec environ 1,4 milliards d’habitants, la Chine est
le premier foyer de population du monde depuis
deux millénaires. Entre 1949 et 1980, elle a connu une
explosion démographique : sa population a doublé.
Cette croissance rapide représente un abondant
réservoir de main d’œuvre mais aussi une
population nombreuse à éduquer et à former.
Elle semble aujourd’hui maîtrisée grâce
à la politique antinataliste de
« l’enfant unique » instaurée
par le gouvernement en 1979. Cette mesure risque
d'avoir deux conséquences sur l’avenir :
- la prise en charge d’une population âgée par
des adultes actifs au moment où l’espérance
de vie augmente grâce aux progrés sanitaires
- un déséquilibre hommes/ femmes, puisque
l’enfant choisi est souvent un garçon.
Cette politique a eu du mal à s’imposer dans les
campagnes. Aujourd’hui, 60% de la population est encore
rurale. 56 ethnies peuplent la Chine. L’ethnie majoritaire
est le peuple Han, qui a imposé comme langue officielle le
Mandarin. Les 55 minorités éthniques (les Mongols,
les Tibétains, les Kazakhs…) ont du mal à
faire entendre leurs différences.
b. Une population inégalement répartie sur le
territoire
90% de la population se concentre à l’est du pays
sur 40% du territoire, avec des densités de population de
200 à 500 hab/km2. La Chine de l’ouest est vide
d’hommes avec des densités moyennes de 2 hab/km2.
Cette répartition s’explique en partie par des
raisons naturelles.
On estime que le taux d’urbanisation devrait passer de 36%
à 50% en 2020, et 70% en 2050. Cela signifie que chaque
année 10 à 12 millions de ruraux rejoignent les
grandes villes du littoral oriental (Pékin, Hong Kong,
Shanghai). C’est le plus grand exode rural du monde qui
entraîne 100 millions de paysans pauvres vers les villes
pour trouver du travail. A ces migrations internes, il faut
ajouter les 30 millions de Chinois qui ont choisi de quitter leur
pays, formant ainsi une diaspora active et
organisée : quartier chinois de New York, Paris, Singapour
…
2. Le développement économique de la Chine
a. Une croissance économique fulgurante
En 2003, la Chine était la sixième puissance
économique du monde. En 2007, elle arrive à la
troisième grâce notamment à une
croissance économique très forte
(10% par an depuis 10 ans, là où la France est
à moins de 2%). Cette croissance est due à une main
d’œuvre abondante et peu payée et à la
création de zones franches, surtout localisées sur
le littoral Est. Elle est due aussi au fait que les terres
agricoles ont été remises aux communautés
familiales après une période de dirigisme de
l’état.
La Chine est ainsi devenue une
partenaire commerciale
incontournable sur le marché mondial. Elle
exporte massivement : 70% des jouets, des textiles, 50 % des
téléviseurs, 25% des machines à laver...
Mais elle exporte aussi et de plus en plus de la haute
technologie : 60% des appareils photos numériques
et 50% des ordinateurs portables y sont fabriqués.
Pékin et Shanghai veulent montrer une Chine moderne pour
relever le défi des Jeux Olympiques de 2008 et de
l’exposition universelle de 2010.
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© PHOTOS.COM/Jupiterimages
Doc. Hong Kong
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b. Un développement qui renforce les
inégalités
Les ruraux restent à l’écart de ce
développement car les revenus des terres restent faibles,
ce qui entraîne chômage et exode
rural. L’inégalité au sein des
villes se renforce entre les nouveaux riches et les nouveaux
chômeurs. Le taux de chômage urbain
s’élève à 25%. en moyenne. De plus,
certaines régions connaissent une fragilisation de leur
environnement : fragilisation des sols, pollution de
l’atmosphère et de l’eau, dilapidation des
ressources.
3. Les conséquences spatiales de ce développement
a. La Chine littorale sort renforcée par cette ouverture
au monde
Berceau de la civilisation chinoise, fondée sur la culture
du riz, la Chine littorale, déjà très
peuplée, attire des paysans pauvres. Ses grands ensembles
urbains s’étendent, se modernisent et
s’industrialisent (Pékin- Tientsin, Shanghai,
Hong-Kong, Canton, Shenzhen). Cette région reçoit
60% des investissements étrangers et fournit 60% de la
production industrielle.
b. La Chine intérieure, cœur agricole du pays,
demeure rurale et peuplée
Une politique récente vise à désenclaver la
Chine intérieure en modernisant les moyens de transports
(notamment les chemins de fer) et en réalisant de grands
aménagements (barrage des Trois Gorges) afin de ne plus la
tenir à l’écart du progrès et de
limiter l’exode rural.
c. La Chine de l’ouest, à l’écart du
développement
Elle reste la Chine des grands espaces vierges que veulent mettre
en valeur les chinois pour ses ressources en fer et
pétrole, au mépris des minorités ethniques
et de leurs traditions.
L’essentiel
La Chine est devenue en peu de temps une puissance
économique, dont les succès sur les marchés
mondiaux impressionnent les Occidentaux. On dit pourtant souvent
qu’elle est un pays riche à la population pauvre. En
effet ce développement entraîne des
inégalités sociales et spatiales.