Les inégalités sociales et territoriales
L’entrée dans la mondialisation et une politique économique tournée vers les échanges ont généré clivages et inégalités en Chine. Inégalités au sein de la population dont une partie ne profite pas de la croissance et dans l’espace car des régions entières restent à l’écart des transformations économiques.
Quelles inégalités sont à mettre
à l’actif et au passif de la mondialisation dans
cette Etat ou la ligne idéologique est fondée
sur l’égalité ?
Au début des années 80, la croissance économique s’était accompagnée d’une baisse de la pauvreté, en particulier dans les régions rurales. Mais depuis le début des années 90, avec la marche forcée vers le capitalisme, les écarts de niveau de vie se sont accrus de façon significative.
Ce mouvement s’est encore renforcé en 1997 avec la privatisation des entreprises nationalisées. Ainsi, en 1981, l’indice de Gini qui mesure les écarts de revenus à l’intérieur d’une population, était de 0,28 en 1981, puis de 0.38 en 1995 et de 0,45 en 2002 (0 représente une totale égalité, 1 l’inégalité absolue).
Ce chiffre place la Chine au 90e rang, sur 131 pays classés, loin derrière l’Inde (à 0,32). D’autres analyses montrent que les 20 % des Chinois les plus riches possèdent 55 % des richesses et que les 20 % les plus pauvres ne s’en partagent que 4,7 %.
Ces inégalités induisent un clivage
très net entre villes et campagnes mais
aussi à l’intérieur même des
villes où les migrants ruraux, les
mingongs, vivent dans des conditions de
grande précarité, largement
exploités par les entreprises notamment celles
du bâtiment.
Si aujourd’hui 230 millions de Chinois vivent avec moins d’un dollar par jour, dans les grandes villes, une classe de nouveaux riches étale sa richesse d’une façon ostentatoire, ce sont les gagnants du passage au libéralisme.
Globalement, c’est le passage à « la voie chinoise vers le socialisme » et le désengagement de l’Etat qui sont responsables de cet accroissement des inégalités. En effet, avant 1990, les ouvriers chinois qui travaillaient dans des entreprises d’Etat, majoritaires, bénéficiaient d’importantes prestations en nature : logement, santé et éducation très bon marché ou gratuits.
Le passage au capitalisme a fait disparaître ces avantages et a reporté sur les ménages des dépenses devenues souvent insupportables. Dans les campagnes les dépenses d’éducation peuvent atteindre un tiers du budget familial et un quart en ville.
En milieu rural, la disparition des communes
populaires et des coopératives, qui avaient
été mises en place par Mao Zedong, a
jeté vers les villes des centaines de milliers
de migrants, attirés par l’espoir
d’un travail mieux rémunéré,
mais qui forment un véritable
sous-prolétariat.
Elle s’étend de Sdaté henyang à Nanning, 3000 kilomètres de long sur une profondeur de deux à trois cents. Si l’on prend comme indicateur le Revenu National Brut (RNB) par habitant, exprimé en yuans, tout le littoral chinois est au-dessus de 6000 yuans et souvent bien au-delà, 26 000 yuans à Shanghai, presque 17 000 à Beijing.
Un rapport du PNUD (Programme de Nations Unies pour le Développement) daté de 2005 note qu’en Chine, l’écart de revenu entre villes et campagnes est « peut-être le plus élevé du monde ». Cette Chine maritime est le cœur économique du pays. Elle concentre un tiers des habitants soit 400 millions de Chinois dont 200 appartiennent à la classe moyenne.
C’est là que se côtoient une minorité enrichie par le passage à la libre entreprise et une masse de pauvres marginalisée. C’est là que se concentrent l’essentiel des activités industrielles, six des dix plus grands ports du monde, les centres de recherche, les technologies de pointe et c’est là qu’affluent les investissements de l’étranger (IDE).
S’y trouvent également les deux principales bourses (Hong Kong et Shanghai), les grandes réalisations urbanistiques et l’essentiel de l’activité culturelle. C’est là aussi que se développe un mode de vie occidental, la bourgeoisie entreprenariale, les jeunes cadres se retrouvent dans les « fast food » ou les restaurants de luxe et les night clubs.
Après les jeux olympiques à Beijing, Shanghai recevra l’Exposition Universelle en 2010.
A l’ouest de cette façade littorale qui cumule les atouts, existe une autre Chine plus rurale, avec une industrialisation plus ponctuelle et des densités plus faibles.
Le RNB par habitant s’y établit entre 4000 et 6000 yuans. Les provinces du Sichuan, du Jiangxi et du Hubei sont encore largement agricoles mais s’industrialisent assez rapidement grâce à une main-d’œuvre encore moins coûteuse que sur la façade maritime.
Cette Chine moyenne fait l’objet de grands travaux d’infrastructures comme le barrage des Trois Gorges, en chantier depuis 1993, sur le Yangzijiang et qui permettra de remonter le fleuve jusqu’à Chongqing au prix d’un désastre humain et écologique : 12 villes et 4500 villages noyés, 1,5 million de personnes déplacées.
Des villes nouvelles sont construites mais les logements sont hors de prix pour la plupart des expulsés. Grâce à des capitaux étrangers, d’anciennes villes industrielles se modernisent comme l’ancien centre sidérurgique de Wuhan choisi par le groupe français PSA pour y installer son usine.
A l’ouest de cette première périphérie, existe au-delà du 100e méridien, une troisième Chine, très largement à l’écart du processus de développement, avec de faibles, voire de très faibles densités (montagnes, déserts). Le RNB par habitant y chute en dessous de 3000 yuans excepté dans la région autonome du Xinjiang grâce à un plan de développement spécifique.
Le pouvoir s’intéresse de près à ces périphéries lointaines qui abritent des mouvements séparatistes car l’ethnie Han n’y est pas majoritaire comme partout ailleurs en Chine : au Xingjiang par exemple, elle ne représente que 50 % de la population.
C’est aussi dans ces régions
reculées qu’ont eu lieu les essais
atomiques, à LopNor, et que sont
implantés les camps de travaux forcés. Le
Tibet est considéré par la Chine comme
une région autonome stratégique,
nécessaire à sa sécurité,
ce qui lui vaut quelques avantages particuliers,
santé et éducation gratuites, mais aussi
une mainmise politique implacable.
Depuis la décennie 90, la Chine a connu un rapide développement économique. Mais toute la population n’a pas profité de cette embellie. Le passage à l’économie de marché et le désengagement relatif de l’Etat ont accentué les inégalités sociales qui étaient en régression jusque-là.
Une minorité de Chinois s’est enrichie et une classe moyenne, essentiellement urbaine, a bénéficié de la croissance. Mais à côté de ces groupes, une masse considérable de pauvres est laissée-pour-compte.
En outre, avec d’un côté une
façade littorale moderne et dynamique et de
l’autre une Chine moyenne encore très rurale,
le développement du territoire chinois
apparaît comme clairement inégal

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