L'Empire romain
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- Connaitre l'évolution du régime politique dans la Rome antique
- Au Ier siècle avant J.-C., Rome glisse de l’oligarchie à la monarchie. Les imperatores cumulent toujours plus de pouvoirs, comme César, précurseur de l’Empire.
- Octave, l’héritier de César, fonde un nouveau régime, le principat, et devient Auguste. Derrière une façade républicaine, c’est une monarchie héréditaire.
- La naissance de Rome
- La république romaine
L'impérialisme romain est un phénomène ancien : Rome, cité du Latium en Italie, aurait été fondée en 753 avant J.-C.
Après avoir assuré sa domination sur toute la péninsule italienne au cours de ses premiers siècles d'existence, elle commence à s'étendre au-delà à partir de la fin du IIIe siècle avant J.-C. En moins de deux siècles, grâce à la supériorité de ses légions, tout le bassin méditerranéen est conquis, dont la Grèce.
Les dernières provinces à être conquises sont la Bretagne (à l'époque de Claude, dans les années 40 après J.-C.) et la Dacie (actuelle Roumanie) et l'Arabie à l'époque de Trajan (mort en 117 après J.-C.).
À l'époque de son apogée, au IIe siècle après J.-C., Rome domine l'intégralité du bassin méditerranéen et étend donc son empire sur trois continents (Afrique du Nord, Proche Orient asiatique et Europe). Les Romains appellent la Méditerranée Mare Nostrum (« notre mer »). La limite entre le monde romain (civilisé) et le monde barbare s'appelle le limes. Certaines parties de cette frontière sont fortifiées, comme en Bretagne (province romaine qui couvrait une partie de l'actuelle Grande Bretagne, où l'empereur Hadrien fit édifier un mur – le mur d'Hadrien ) ou en Germanie, lorsqu'elle met l'Empire en contact avec des populations indociles.
Vestiges du mur d'Hadrien, dans le comté de Northumberland, Angleterre ǀ © iStock - StockSolutions
La ville de Rome, l’Urbs, est la plus grande ville de cet Empire et atteint le million d'habitants au début de la période impériale.
Au cours des trois premiers siècles de son existence, entre le VIIIe et le VIe siècle avant J.-C. (de 753 à 509 avant J.-C.), Rome est une monarchie, dirigée par 7 rois légendaires dont on sait peu de choses. Depuis cette époque, les Romains ont en horreur la royauté, qu'il assimilent à la tyrannie.
Pendant 500 ans environ, entre 509 et 27 avant J.-C., Rome est une République, c'est à dire un régime politique dans lequel le pouvoir n'est pas détenu par un seul homme et dans lequel le renouvellement du personnel politique est fréquent (le pouvoir ne se transmet pas de manière héréditaire).
Attention, le mot « République » peut être trompeur. Les Romains parlent de Res publica (la chose publique), qui combine des éléments de plusieurs types de régimes : un peu de monarchie, un peu de démocratie, mais surtout beaucoup d’oligarchie.
Les citoyens, riches et pauvres, ne sont pas tous directement impliqués dans l'exercice du pouvoir (à la différence d'Athènes) et seule une infime minorité d'entre eux a accès aux fonctions politiques (les riches et les nobles). L'organe central n'est pas l'assemblée des citoyens (appelée les comices), mais le Sénat, formé d'anciens magistrats. C'est lui qui entre autres, contrôle les magistrats en exercice (consuls, prêteurs, édiles, questeurs, etc.).
Au fil des siècles, on y retrouve toujours les mêmes familles, les plus puissantes, qui forment le patriciat. Les Fabii, Cornelii, Claudii et les Iulii (dont est issu Jules César).
Les familles les plus puissantes, les familles patriciennes, s’arrangent pour maintenir entre elles un équilibre et empêcher un glissement vers la monarchie. Ainsi, il y a deux consuls (magistrature suprême) et une rotation fréquente des consuls.
À partir du IIe siècle avant J.-C., cet équilibre est toujours plus fragile. Le Sénat est de moins en moins capable de contrôler les ambitions des chefs militaires, soutenus par leurs soldats, qui acquièrent par leurs victoires un prestige et une fortune considérables. Tout le Ier siècle avant J.-C. est déchiré par les guerres civiles : les généraux (imperatores) accumulent toujours plus de pouvoirs et s'affrontent pour le contrôle de l'État. César affronte Pompée dans une guerre civile à l’échelle de la Méditerranée.
En 48 avant J.-C., César sort victorieux de cette guerre et concentre toujours plus de pouvoirs, à la fois politiques et religieux. Son pouvoir est tel que ses adversaires craignent un retour de la royauté.
César est dictateur. Mais ce mot-là est trompeur : les Romains, en période de crise, confiaient tous les pouvoirs à un homme, temporairement, le temps qu’il ramène l’ordre. Mais César se voit confier la dictature à vie et concentre tous les pouvoirs. Il est assassiné en 44 avant J.-C., par un complot mené par des aristocrates.
Mais les conjurés n’ont rien préparé, pensant qu’il suffirait d’éliminer César pour un retour à la « liberté », c’est-à-dire un retour du régime oligarchique. L’histoire se répète : Octave et Marc Antoine s’affrontent pour récupérer l’héritage politique de César. Octave l’emporte mais il a bien retenu la leçon de César : il ne doit jamais faire craindre un glissement vers la royauté. Il feint de restaurer la République. Il n’est que le princeps, le premier des citoyens.
Dans les faits, Octave concentre tous les pouvoirs : le principat (que nous appelons l’empire, du mot imperator, un des titres d’Octave) est une monarchie héréditaire.
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