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Juger les crimes nazis après Nuremberg

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Objectifs
  • Comprendre pourquoi de nombreux criminels nazis ont réussi à échapper à la justice.
  • Connaitre les principaux procès des acteurs du génocide depuis 1946.
  • Comprendre le réveil de la mémoire et la condamnation tardive dans la France des années 1980 et 1990.
Points clés
  • Après les procès de Nuremberg, situés dans l’ancienne capitale des nazis et qui amènent à la condamnation des principaux ministres et responsables survivants du IIIe Reich se met en place une série de procès de continuation entre 1946 et 1948. Mais certains criminels échappent à la justice et fuient à l'étranger.
  • À partir de 1960, la justice se réveille avec le procès retentissant d'Adolf Eichman exfiltré par les services secrets israéliens à Jérusalem.
  • Le travail des historiens sur les mémoires et la traque des criminels vont amener les États à intensifier leurs actions pour arrêter et juger les responsables de la politique génocidaire.
1. La justice face aux criminels nazis entre 1947 et 1960
a. Les procès de continuation

Après les procès de Nuremberg, situés dans l’ancienne capitale des nazis et qui amènent à la condamnation des principaux ministres et responsables survivants du IIIe Reich se met en place une série de procès de continuation entre 1946 et 1948.

En 1947 se déroule en zone américaine le procès des médecins nazis. Des scientifiques se sont livrés à d’atroces expérimentations sur des cobayes humains principalement dans les camps de concentration. Sur les 23 accusés, 16 sont reconnus coupables dont 7 condamnés à mort et exécutés dans la prison de Landsberg, là où Hitler incarcéré après le coup d’État manqué de Munich y rédigea Mein Kampf. La justice est plutôt clémente avec certains de ces bourreaux, le docteur Gerhard Rose à Dachau qui inocule des maladies mortelles à des milliers de détenus est condamné à la prison à vie en 1947 puis finalement libéré en 1955.
Quant à Herta Oberheuser, qui pratique des injections mortelles sur des femmes et des enfants et prélève des organes, elle sera libérée pour bonne conduite en 1952 et retrouvera son poste de médecin en Allemagne…

À Nuremberg en 1947, Herta Oberheuser est condamnée pour ses activités criminelles au camp de femmes de Ravensbrück (procès des médecins) ǀ © Tallandier / Bridgeman Images

La même année le responsable du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, la plus grande usine de mort nazi, Rudolf Hoess, est condamné et pendu sur le lieu de ses crimes à quelques mètres de la maison qu’il occupait avec sa famille au centre du camp. En 1947, a lieu le procès d’Auschwitz, 40 responsables sont jugés et plus de la moitié d’entre eux sont condamnés à mort. C’est une part infime des criminels qui ont administré le camp qui a fait plus d’un million de morts. On estime que plus de 3 000 SS sont passés par Auschwitz et plus de 85 % d’entre eux échapperont à la justice.

b. Des criminels en fuite et une justice trop clémente

À partir de 1948 avec l’entrée dans la Guerre froide, l’Allemagne fait face à de nouvelles menaces et à la division de son territoire dans le cadre du conflit américano-soviétique. Elle souhaite donc tourner rapidement la page du nazisme et rassembler la nation pour affronter les nouveaux périls qui pèsent sur le pays dès la sortie de la Seconde Guerre mondiale.

C’est dans ce contexte que des amnisties massives d’anciens nazis sont prononcées à partir de 1947, selon le chancelier Adenauer « il faut laisser passer le passé », au risque de ne pas rendre justice aux millions de victimes et à leur descendance. De nombreux criminels échappent donc à la justice et profitent de la confusion des années d’après-guerre pour fuir à l’étranger grâce à des réseaux d’entraide nazis. C’est ainsi que le docteur Mengele, le médecin bourreau d’Auschwitz, qui pratique des expériences médicales sur les enfants (des jumeaux) et sélectionne les prisonniers qui seront dirigés vers les chambres à gaz, s’enfuit en 1949 en Argentine. Il ne sera jamais retrouvé, il meurt au Brésil en 1979.

2. Le réveil de la justice dans les années 1960 et 1970

Au début des années 1960, un procès retentissant a lieu. Les services secrets israéliens du Mossad exfiltre dans la clandestinité, au Brésil, le criminel de masse Adolf Eichman, un des architectes de la Shoah. Son procès a lieu à Jérusalem, il est fortement médiatisé, le monde entier peut suivre les grandes étapes de la procédure, des centaines de témoins sont appelés à la barre. La condamnation à mort de ce haut responsable nazi libère les mémoires et de nombreux témoignages affluent sur les persécutions et les souffrances juives pendant la Shoah.

Procès Eichmann à Jérusalem en 1961. Adolf Eichmann, dans une cabine de verre, comparait face à la justice israélienne. Il sera pendu | © Bridgeman Images

Dans ce contexte a lieu en Allemagne un second procès d’Auschwitz, celui des surveillants à Frankfort en 1963-1965. Une fois de plus, c’est la clémence qui l’emporte avec 6 condamnations à la prison à vie sur les 22 inculpés. De nombreux prévenus se cachent derrière leur hiérarchie, se présentant comme un simple maillon de la chaine de commandement.

La lenteur de la justice à rechercher les nazis en fuite et la clémence des gouvernements incitent certains individus à se lancer dans la traque internationale des criminels. Simon Wiesenthal surnommé le Chasseur de nazis, ancien déporté, traque les criminels en fuite en collaboration avec la justice et les autorités. Il participe aux enquêtes qui conduisent à l’arrestation de Eichmann, recherche activement Joseph Mengele. En France, les époux Serge et Beate Klarsfeld s’engagent dans la reconnaissance de la Shoah et la traque des anciens nazis qui ont échappé à la justice. C’est le cas d’Alois Brunner, responsable de la déportation de nombreux juifs français, qui s’est réfugié en Syrie et reçoit le soutien de Hafez el Assad, le président syrien.

3. La traque des derniers criminels : une course contre la montre
a. Les procès des années 1980 et 1990 en France

Le travail des historiens sur les mémoires et la traque des criminels amènent les États à intensifier leurs actions pour arrêter et juger les responsables de la politique génocidaire. Plus de 40 ans après la guerre, une vague de procès très médiatiques a lieu en France dans les années 1980 et 1990.

Le procès de Klaus Barbie, en 1987, à Lyon, a été intégralement filmé | © Picture Alliance / Bridgeman Images

Après des décennies de traque, l’ancien nazi Klaus Barbie est démasqué en Bolivie, il est extradé en France puis jugé en 1987. Surnommé le Boucher de Lyon, cet Allemand, chef de la Gestapo, a organisé des rafles et des arrestations notamment d’enfants juifs qui seront déportés et assassinés à Auschwitz. Il est condamné pour crimes contre l’humanité, c’est la première fois que ce chef d’inculpation est utilisé en France. Il meurt en prison.

Paul Touvier est arrêté en 1989 au sein d’une abbaye de la mouvance chrétienne intégriste. Il est le premier français condamné pour crimes contre l’humanité en 1994, cet ultra de la collaboration a organisé la traque et la déportation de juifs dans le cadre de ces activités dans la milice. Il meurt en prison.

En 1998, Maurice Papon est condamné pour son rôle dans la déportation de juifs français vers les centres de mise à mort en Pologne. Il avait jusqu’alors pu échapper à la justice et occupait de haute fonction au sein de la République française ; il a été préfet de Paris (il est le responsable de la répression d’octobre 1961 à Paris), mais aussi député et ministre entre 1978 et 1981. Il est libéré en 2002 pour raisons de santé.

b. L’ultime traque

La poursuite des criminels nazis et de leur collaborateur étant imprescriptible, la justice de différents pays poursuit les derniers survivants jusqu’à leur mort. Alors que les derniers témoins de la Seconde Guerre mondiale disparaissent les uns après les autres, d’ultimes procès se déroulent au début des années 2000.

Le procès de John Demjanjuk, un garde ukrainien surnommé Ivan le Terrible, qui a participé à des actions criminelles aux camps de Sobibor et de Treblinka, a connu de nombreux rebondissements. Après la guerre il devient américain, mais est rattrapé par la justice des États-Unis. Extradé en Israël pour être jugé, il est finalement acquitté par manque de preuves. De retour aux États-Unis il est à nouveau extradé, cette fois-ci à la demande de l’Allemagne Une nouvelle fois, ce grand manipulateur réussit à berner la justice en mentant sur son état de santé pour échapper à l’incarcération. Il y parvient et meurt en 2002 dans une maison de retraite alors que son procès est toujours en cours.

Oscar Groning, un ancien comptable du camp d’Auschwitz a été condamné par la justice allemande en 2015 pour complicité dans l’assassinat de 300 000 juifs, soit 70 ans après les faits. Enfin Bruno Dey clôture certainement les actions de la justice contre les nazis, il est condamné en juillet 2020 à 2 ans de prison en tant qu’ancien garde SS au camp du Stutthof, à l’âge de 94 ans, alors qu’il avait 17 ans au moment des faits.

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