Aristophane

Des Acharniens à La Paix, qui se succèdent d'année en année, et datent de la guerre d'Archidamos, l'actualité politique et sociale tient une grande place.
On peut voir dans Les Acharniens un Athénien, Dicéopolis, conclure à son seul avantage une trêve avec les Lacédémoniens et y défendre la cause de la paix.

Dans Les Cavaliers, Aristophane peint les mœurs politiques de son temps. Il y met en scène Cléon, intendant de Démos (le Peuple), aux prises avec les esclaves Démosthène et Nicias, qui arrivent à le faire supplanter par un charcutier dont la friponnerie qui dépasse la sienne emporte la faveur du maître. La satire, qui fait allusion à un fait historique précis, dénonce aussi cruellement la naïveté du peuple que les démagogues qui en font leur proie.

Les Nuées sont une virulente satire contre les Sophistes, dont Aristophane fait de Socrate l'incarnation, ce qui lui valut d'ailleurs de n'obtenir que la troisième place (la dernière) au concours cette année-là.
On y voit Strepsiade, un paysan, désireux de s'instruire au Pensoir, école de sophisme où il recevra un enseignement fait d'un tissu d'inepties, se faire battre par son fils qui, enseigné à la même école, lui prouvera qu'il a raison de le battre.

Les Guêpes sont une satire de l'organisation juridique d'Athènes qui, en octroyant de l'argent aux juges (les héliastes), les poussaient à juger le plus de causes possibles. Au moment de la représentation des Guêpes, Cléon, chef des démocrates partisans de la guerre, se sert plus que jamais des héliastes pour asseoir son pouvoir politique. Aristophane n'hésite pas à défendre ouvertement et courageusement ses convictions politiques.

Dans La Paix, dont la représentation précède de quelques jours la « paix de Nicias », sorte de guerre froide, le héros Trygée, un vigneron, s'envole sur le dos d'un bousier jusqu'à l'Olympe afin de se plaindre aux dieux des maux engendrés par la guerre et de délivrer la déesse Paix de la caverne où Polémos l'a enfermée.

Les pièces écrites par Aristophane entre -421 et -414 ne nous sont vraisemblablement pas parvenues.
Nous le retrouvons avec Les oiseaux en -414, pièce dans laquelle deux Athéniens, à l'instar de Trygée, partent fonder une cité dans les nuées.

Lysistrata met en scène les Athéniennes qui, lasses de la guerre, imposent à leurs époux une abstinence propre à leur faire désirer la paix.

Avec les Thesmophories, c'est à Euripide qu'Aristophane s'en prend.

Enfin dans Les Grenouilles, Dionysos descend aux Enfers pour en ramener le meilleur auteur de tragédies, ce qui permet une fois de plus à Aristophane de ridiculiser Euripide.

L'Assemblée des femmes et Le Ploutos tiennent une place un peu à part dans la production d'Aristophane. Elles appartiennent au genre de la comédie moyenne. Le chœur n'y a plus l'importance qu'il a dans la comédie ancienne, il devient un intermède musical.