Le thème de la peinture et de l'artiste maudit
Après la révolution de 1848, deux classes sociales se développent avec des aspirations contraires : la bourgeoisie devient la classe dominante et tend à imposer ses conceptions politiques et morales tandis que la classe ouvrière cherche à exprimer ses revendications. Dans un tel contexte socio-politique, les artistes s’éloignent d’une bourgeoisie qui refuse les formes nouvelles d’art. L’artiste novateur n’est plus au service des institutions et des pouvoirs en place mais il tend à s’isoler et à se marginaliser : après la Bohème, forme de vie précaire mais libre des artistes romantiques, la deuxième moitié du XIXe siècle voit se développer l’image de l’artiste maudit, celui qui rompt avec les valeurs dominantes de la société et qui n’est compris que par une petite élite intellectuelle et artistique. Ainsi se constitue une idéologie du peintre marginal, incompris (de Manet à Cézanne, en passant par Courbet).
Manet fut-il un peintre maudit ? On s’accorde à dire que Manet n'a pas eu de reconnaissance officielle pour son œuvre, même si le peintre maudit a reçu une "seconde médaille" au salon de 1881 et est fait chevalier de la Légion d'honneur, sur la proposition d'Antonin Proust, devenu Ministre des Arts le 30 décembre 1881, deux ans avant sa mort. Ainsi, même si Edouard Manet a vécu dans la polémique, il a reçu de son vivant une reconnaissance officielle.
Il faut aussi reconnaître à Edouard Manet des qualités de persévérance et de courage pour supporter des échecs successifs. Ses tableaux et en particulier l’Olympia furent la risée des Salons. Jusqu'à sa mort, il conserva chez lui cette toile invendable, maudite, fondant d’une certaine manière le mythe de l’artiste maudit.
Dans ce roman, Zola décrit un peintre, Claude Lantier, qui est en fait une synthèse de deux peintres : Manet et son ami d’enfance, Cézanne. Ce peintre est un génie raté qui se montre incapable de terminer une peinture, rectifiant continuellement son tableau, et qui plus est se révèle un mauvais amant, ne pouvant non plus subvenir aux besoins de sa famille. Il finit par se suicider après son dernier tableau, comprenant qu'il est un peintre maudit. Personne n'assiste à son enterrement. Ce roman marquera la fin de l’amitié entre Zola et Cézanne.
Courbet peint Un enterrement à Ornans entre 1849 et 1850, à une période charnière pour l’histoire de France comme pour l’histoire de l’art moderne, et ce après la révolution de 1848. Ce tableau, dans lequel une critique conformiste dénonce l’exaltation de la laideur, d’où le scandale, fait sensation au Salon. Néanmoins, Courbet ne peut pas être considéré totalement comme un artiste maudit dans la mesure où sa technique assez classique (Un enterrement à Ornans avait été accepté au Salon comme d’autres toiles de Courbet), tout comme son sens des relations publiques lui ont toujours permis de rencontrer un public lui assurant une indépendance financière. La carrière de Courbet se poursuit en alternant les succès et les luttes contre l’académisme ; en 1855, ses tableaux étant refusés par le jury de l'Exposition universelle, Courbet fait construire le «pavillon du Réalisme» où il présente ses œuvres dont L'Atelier. En même temps, il publie le Manifeste du Réalisme.
C’est à la fin de sa vie que les ennuis commencent : pendant la Commune de Paris, Courbet est accusé de complicité dans le renversement de la colonne Vendôme. Condamné à six mois de prison et au remboursement des frais de restauration de la colonne, il s'exile en Suisse en 1873. Peignant comme un forcené pour rembourser ses dettes, il meurt épuisé juste avant d’avoir remboursé le dernier franc, en 1877. L’ordre établi par la bourgeoisie a eu raison de cet artiste maudit.
Après la Révolution de 1848, les artistes s’éloignent d’une bourgeoisie qui refuse les formes nouvelles d’art. L’artiste novateur n’est plus au service des institutions et des pouvoirs en place mais il tend à s’isoler et à se marginaliser : après la Bohème, forme de vie précaire mais libre des artistes romantiques, la deuxième moitié du XIXe siècle voit se développer l’image de l’artiste maudit, celui qui rompt avec les valeurs dominantes de la société et qui n’est compris que par une petite élite intellectuelle et artistique. Ainsi se constitue une idéologie du peintre marginal, incompris (de Manet à Cézanne, en passant par Courbet).

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