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Une Nature au service de l'Homme

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Objectifs
  • Analyser les différents services écosystémiques rendus par les écosystèmes et la biodiversité.
  • Prendre conscience de l’importance de ces services pour le fonctionnement des sociétés humaines.
  • Comprendre les débats existants sur la possible marchandisation de la nature.
Points clés
  • Les processus écologiques des écosystèmes produisent des biens et des services utiles à l’Homme. On nomme cela les services écosystémiques.
  • Ces services écosystémiques sont de plusieurs sortes : approvisionnement de biens et de produits, régulation de l’environnement et des risques naturels, rôle culturel.
  • Ces services écosystémiques dépendent des processus biologiques. Ils sont donc altérés lorsque les écosystèmes sont dégradés.
  • Ces services étant gratuits par essence, ils sont mal protégés car non pris en compte dans les arbitrages économiques.
  • Il se met en place dans le monde des mécanismes législatifs et économiques pour donner un prix à ces services, afin de mieux protéger les écosystèmes.
  • Il existe un débat sur le risque à terme d’une marchandisation de la nature par ces mécanismes.
Pour bien comprendre
  • Structure et dynamique des écosystèmes
  • Perturbation et résilience des écosystèmes
  • Des écosystèmes qui incluent l’Homme
1. Les services rendus par la nature
a. Les services écosystémiques

À partir des années 1970 s’est développée l’idée que les sociétés humaines reçoivent des services économiques résultant du fonctionnement des écosystèmes. Bien qu’indispensables, ces services ne sont pas considérés à leur juste mesure car ils sont gratuits, personne ne « payant » la nature pour ses services rendus. En conséquence, les services rendus par la nature à l’humanité ne sont pas pris en compte dans les arbitrages économiques, pas plus que le coût économique de la dégradation des écosystèmes. Il est donc économiquement plus rentable de dégrader la nature que de la protéger.

C’est pour répondre à ce constat que s’est développé le concept de service écosystémique. Ce concept permet de prendre en compte le rôle des écosystèmes dans le fonctionnement des sociétés humaines pour mieux protéger la nature.

En 2005 est publiée par l’ONU la première évaluation internationale des services rendus par la nature : l'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire (Millennium Ecosystems Assessment). Dans ses conclusions, ce rapport note que « la biodiversité contribue directement ou indirectement à de nombreux aspects du bien-être humain, par exemple en fournissant des matières premières et en influant sur la santé ». La valeur totale des écosystèmes et de la biodiversité a été évaluée par les Nations Unies à plus de 125 000 milliards de dollars américains (source : FAO), pour un PIB mondial de 60 000 milliards à l’époque.

Les services écosystémiques sont classés en différentes catégories qui font débat. Le ministère de l’environnement français en a reconnu trois : les services d’approvisionnement, les services de régulation et les services socio-culturels (source : Stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020).

b. Les services d’approvisionnement

Il s’agit de tous les biens et les produits que les sociétés humaines tirent du fonctionnement des écosystèmes. Cela comprend :

  • des ressources alimentaires : des fruits et légumes, de l’alimentation animale, des produits de la pêche ;
  • des matières premières : du bois de chauffage et de construction, des fibres végétales et animales, des biocarburants, de l’eau potable ;
  • des molécules naturelles utilisées dans la fabrication des médicaments.
Exemple
Les forêts favorisent le bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques et sont des sources d'approvisionnement fiables en eau douce propre. Les forêts filtrent et purifient l'eau et, de plus, limitent l'érosion des sols, la sédimentation dans les réservoirs, les inondations... Le recul du couvert forestier peut compromettre l'approvisionnement en eau douce.

Les forêts permettent un bon approvisionnement des nappes phréatiques en eau potable.
c. Les services de régulation

Les services de régulation sont tous les services qui permettent aux écosystèmes de réguler notre environnement et diminuer l’aléa des risques naturels : prévention des avalanches par certaines forêts, régulation des crues des cours d’eau, atténuation des variations climatiques, diminution de la chaleur en ville lors des épisodes de canicule, auxiliaires biologiques des cultures…

Exemple
La pollinisation est un service rendu par la nature qui est extrêmement important pour la production agricole. Plus de 70 % des cultures dépendent fortement ou totalement d'une pollinisation animale. Cela représente presque tous les arbres fruitiers, les légumes, les plantes oléagineuses et protéagineuses, les épices, le café et le cacao, soit 35 % de la biomasse de ce que nous mangeons. Au niveau mondial, le service de pollinisation a été évalué à plus de 150 milliards de dollars américains. (Source : FAO).

Abeille sauvage volant près d’une fleur. On peut voir les grains de pollen accrochés sur l’animal.

 

d. Les services culturels et esthétiques

Les écosystèmes ont aussi une valeur du fait des activités culturelles (et sportives) qu’ils permettent : promenades, randonnées, chasse... Certains environnements peuvent avoir une importance patrimoniale ou spirituelle. La beauté de la nature et l’amélioration esthétique de l’environnement qu’elle permet sont également des services apportés par les écosystèmes. Enfin, la nature peut être une source d’inspiration pour les artistes, mais aussi pour les ingénieurs, par le biomimétisme.

Exemple
Les environnements naturels permettent de nombreuses activités touristiques et sportives. Elles représentent une économie en croissance et une part de plus en plus importante du tourisme mondial.

Groupe de randonneurs au Grand Canyon, États-Unis.
e. L’équilibre entre les services écosystémiques

L’ONU ajoute à cette liste les services de soutien, c’est-à-dire tous les processus réalisés par la nature et sans lesquels la vie sur Terre est impossible : production primaire de matière organique, production d’oxygène, formation du sol…

Un même écosystème peut fournir des services différents en fonction de la manière dont il est géré : tous les services écosystémiques ne peuvent pas être produits en même temps au même endroit et des compromis doivent être trouvés selon les objectifs que les humains se donnent. Par exemple il n’est pas toujours possible d’obtenir à la fois une forte production agricole, une riche biodiversité et un approvisionnement en eau potable optimal.


2. La question du « prix de la nature »
a. Les paiements pour service écosystémique

Afin de mieux inclure le coût de la dégradation des écosystèmes dans les prises de décisions économiques, et ainsi de mieux les protéger, les paiements pour services écosystémiques (PPSE) ont été mis en place. L’idée est de rémunérer certains acteurs économiques (agriculteurs, bûcherons, apiculteurs, etc.) afin de les inciter à maintenir dans un état optimal les écosystèmes sur la base des services écosystémiques qu’ils produisent (biodiversité, eau potable, pollinisation…). Il existe dans le monde plusieurs exemples de PPSE, dont le plus célèbre est sans conteste le programme de préservation de l’eau mis en place aux États-Unis dans les montagnes Catskill.

Exemple : les montagnes Catskill et la préservation de l’eau de New York.
Dès le XIXe siècle, l’agglomération de New York fait de choix de puiser son eau dans les montagnes Catskill, une région rurale située à plusieurs centaines de kilomètres au nord de la ville. New York jouira ainsi d’une eau d’une qualité exceptionnelle pour une ville de cette taille tout au long du XIXe et XXe siècle.
La situation se dégrade au tournant des années 1980, à cause de l’industrialisation de l’agriculture dans la région des Catskills. L’eau de New York est de plus en plus polluée (notamment à cause des nitrates) et la ville envisage la construction d’une usine de filtrage dont le coût total est évalué à plus de 7 milliards de dollars, sans compter les 200 millions de dollars annuels d’exploitation.
Au lieu de construire l’usine, la municipalité choisit une solution très originale pour l’époque : contacter les agriculteurs situés dans les montagnes Catskill, responsables de la pollution de l’eau, et les inciter à préserver l’environnement en échange d’une rémunération de la part de la Ville. Ainsi, New York a investi pour la conservation d’un modèle agricole limitant au maximum la pollution des nappes phréatiques. Ce projet a été un succès, car il a permis à la ville d’améliorer fortement la qualité de son eau sans devoir construire d’infrastructures importantes.
Le coût total du programme a été évalué au début des années 2000 à 500 millions de dollars, c’est-à-dire une somme très inférieure à celle nécessaire à la construction d’une usine de filtrage de l’eau.
De plus, l’environnement de la région a été préservé, elle est aujourd’hui très prisée par les touristes pour la beauté de ses paysages.

Les paiements pour services écosystémiques permettent ainsi d’envisager les problèmes environnementaux dans une perspective globale. Le but est d’inclure tous les acteurs (par exemple, les agriculteurs et les consommateurs d’eau) afin de préserver les services rendus par la nature.

b. Un risque de monétarisation de la nature ?

Il est très difficile d’évaluer l’importance économique des services écosystémiques. Cette évaluation dépend très souvent de la vision subjective des acteurs en jeu : agriculteurs, touristes, protecteurs de la nature, chasseurs… qui n’ont pas forcément toujours les mêmes intérêts.

Des voix se sont élevées pour critiquer une vision trop économique et financière de l’environnement : si évaluer l’apport de la nature à l’économie est intéressant, est-il pertinent de donner un prix à la nature ?

Les écosystèmes sont à la base du processus rendant la vie sur Terre possible : production du dioxygène, de la nourriture, des sols... Sans les écosystèmes, la vie humaine serait impossible. Le prix réel de la nature pour l’Homme serait donc tout simplement infini, si l’on prend en compte toute son importance.

De plus, certains scientifiques pointent du doigt le risque d’une privatisation de la nature, d’une privatisation des écosystèmes et de la biodiversité, privant tous ceux qui n’auraient pas les moyens financiers suffisants de profiter des services de la nature. La question plus générale qui est ici posée est donc : à qui appartient la nature et qui a le droit d’en recevoir les services ?

Par exemple, de très nombreuses plantes sont connues et utilisées pour leurs vertus médicales par des populations autochtones. Grâce à ces savoirs traditionnels, il est possible pour les scientifiques de travailler sur ces plantes et de découvrir de nouvelles molécules prometteuses. Se pose alors la question de la propriété intellectuelle. Qui est le propriétaire de la molécule ? Qui peut décider de son utilisation ? Et qui profitera des éventuelles retombées économiques ? On nomme biopiraterie l’exploitation de telles molécules sans que les populations locales, à l’origine de leur découverte, soient associées aux utilisations ou aux profits générés.

En 2010 a été signé le protocole de Nagoya, qui mit en place un cadre légal pour une exploitation juste et équitable des ressources génétiques entre les différents acteurs concernés.

Exemple
Stevia rebaudiana est une plante originaire d’Amérique du Sud. Elle est utilisée massivement depuis une quinzaine d’années par les firmes alimentaires du monde entier, dont des marques de soda célèbres, pour son pouvoir sucrant (édulcorant). Elle a l’avantage d’avoir un pouvoir sucrant puissant, 300 fois celui du saccharose, tout en étant une molécule d’origine naturelle, ne souffrant pas auprès du public de l’image négative des édulcorants de synthèse.
La Stévia est utilisée depuis la période précolombienne par les populations amérindiennes locales. Des critiques se sont fait entendre pour défendre les droits de propriété de ces populations amérindiennes sur cette plante, dans le but de les associer aux profits générés par celle-ci.
Cet exemple illustre la problématique de l’utilisation et des droits de propriétés des ressources génétiques extraites des écosystèmes.

Stevia rebaudiana, une plante utilisée par les populations amérindiennes depuis des siècles.

Une molécule de stéviol, extraite de la stevia, au puissant pouvoir édulcorant.

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