Synthèse de l'uvre 1 : héritage et subversion
Tous les numéros de pages font
référence à l’édition Le Livre de
Poche, 1995.
Objectifs :
- acquérir une vision d’ensemble d’une œuvre romanesque complexe.
- Se préparer à la dissertation sur une œuvre au programme.
- acquérir une vision d’ensemble d’une œuvre romanesque complexe.
- Se préparer à la dissertation sur une œuvre au programme.
1. Héritages
a. Emprunts au genre narratif
• Le roman
picaresque
Le roman picaresque est un type de roman apparu en Espagne au 16e siècle.
Il désigne une œuvre construite sur une suite d’épisodes au fil plus ou moins décousu ; le héros est un personnage issu du peuple, un aventurier rusé, courageux et gai qui, au gré du hasard, sait se tirer des situations les plus critiques.
Or Jacques le Fataliste et son héros éponyme possèdent la totalité de ces caractéristiques. Par ailleurs, Don Quichotte, célèbre roman de Cervantès cité par Diderot, appartient à cette veine.
Autres références à la naissance du roman moderne : l’œuvre de Rabelais, ainsi que Tristram Shandy, de Sterne, dont l’une des conclusions de Jacques le Fataliste fait office de plagiat.
• Le conte populaire
Jacques le Fataliste renoue avec la tradition du conte populaire dont il utilise :
- l’oralité : l’auteur-narrateur adopte avec le lecteur le ton de la conversation ; Jacques et son maître passent leur temps à discourir ; les narrateurs occasionnels sont en réalité des conteurs.
- la mise en scène : le récit de l’hôtesse de l’auberge du Grand Cerf se déroule au soir, à la veillée.
Le roman picaresque est un type de roman apparu en Espagne au 16e siècle.
Il désigne une œuvre construite sur une suite d’épisodes au fil plus ou moins décousu ; le héros est un personnage issu du peuple, un aventurier rusé, courageux et gai qui, au gré du hasard, sait se tirer des situations les plus critiques.
Or Jacques le Fataliste et son héros éponyme possèdent la totalité de ces caractéristiques. Par ailleurs, Don Quichotte, célèbre roman de Cervantès cité par Diderot, appartient à cette veine.
Autres références à la naissance du roman moderne : l’œuvre de Rabelais, ainsi que Tristram Shandy, de Sterne, dont l’une des conclusions de Jacques le Fataliste fait office de plagiat.
• Le conte populaire
Jacques le Fataliste renoue avec la tradition du conte populaire dont il utilise :
- l’oralité : l’auteur-narrateur adopte avec le lecteur le ton de la conversation ; Jacques et son maître passent leur temps à discourir ; les narrateurs occasionnels sont en réalité des conteurs.
- la mise en scène : le récit de l’hôtesse de l’auberge du Grand Cerf se déroule au soir, à la veillée.
b. Emprunts au genre théâtral
• Références
explicites au
théâtre
La formule du mari de la paysanne qui a secouru Jacques (« que diable faisait-elle à sa porte ! ») fait référence à la célèbre réplique des Fourberies de Scapin : « Que diable allait-il faire dans cette galère ! ». Mais Molière est cité de mémoire, et contrairement à ce que dit le narrateur, la réplique n’est pas d’Harpagon, personnage de L’Avare, mais de Géronte, tout aussi avare.
• Dialogues de théâtre
Certains passages de l’œuvre ressemblent à de véritables scènes de comédie, où le dialogue est dynamisé par la vivacité des répliques.
Exemples :
- l’hôtesse de l’auberge du Grand Cerf sans cesse interrompue dans son récit ;
- la scène du bourru bienfaisant à l’auberge du Grand Cerf ;
- la dispute de Jacques et son maître (« Tu descendras. – Je ne descendrai pas. » p. 192-194).
La formule du mari de la paysanne qui a secouru Jacques (« que diable faisait-elle à sa porte ! ») fait référence à la célèbre réplique des Fourberies de Scapin : « Que diable allait-il faire dans cette galère ! ». Mais Molière est cité de mémoire, et contrairement à ce que dit le narrateur, la réplique n’est pas d’Harpagon, personnage de L’Avare, mais de Géronte, tout aussi avare.
• Dialogues de théâtre
Certains passages de l’œuvre ressemblent à de véritables scènes de comédie, où le dialogue est dynamisé par la vivacité des répliques.
Exemples :
- l’hôtesse de l’auberge du Grand Cerf sans cesse interrompue dans son récit ;
- la scène du bourru bienfaisant à l’auberge du Grand Cerf ;
- la dispute de Jacques et son maître (« Tu descendras. – Je ne descendrai pas. » p. 192-194).
c. Emprunts à la peinture
Diderot est sensible au genre pictural. Avec ses Salons et Essais
sur la peinture, il est l’un des créateurs de la
critique d’art.
• La scène de genre
La scène du carrosse renversé décrite par Jacques à son maître p. 218 n’a rien de postiche : le tableau relance ou complète les éléments du récit concernant le père Hudson. Elle constitue cependant une pause dans la narration et satisfait le sens esthétique du lecteur.
• Le portrait
Héritier du portrait pictural, le portrait littéraire :
- le portrait du père Hudson, p. 205 ;
- le portrait de la jeune veuve, maîtresse de Desglands, p. 286 ;
- haine de Jacques pour les portraits, p. 289.
• La scène de genre
La scène du carrosse renversé décrite par Jacques à son maître p. 218 n’a rien de postiche : le tableau relance ou complète les éléments du récit concernant le père Hudson. Elle constitue cependant une pause dans la narration et satisfait le sens esthétique du lecteur.
• Le portrait
Héritier du portrait pictural, le portrait littéraire :
- le portrait du père Hudson, p. 205 ;
- le portrait de la jeune veuve, maîtresse de Desglands, p. 286 ;
- haine de Jacques pour les portraits, p. 289.
2. Une œuvre subversive
a. Littérature et bienséance
• Scènes libres et
paillardes
Jacques et la perte de son pucelage :
Jacques : « A présent, je voudrais bien que vous m’apprissiez le but moral de cette impertinente histoire. » p. 235 ;
Le maître : « Quel que soit le récit que tu m’as promis après celui-ci, sois sûr qu’il ne sera vide d’instruction que pour un sot » p. 235.
• Obscénité et morale
« Si mon ouvrage est bon, il vous fera plaisir ; s’il est mauvais, il ne fera point de mal. Point de livre plus innocent qu’un mauvais livre. » p. 247 ;
« La licence de son style m’est presque un garant de la pureté de ses mœurs […] Lasciva est nobis pagina, vita proba. » p. 247.
• Sur l’inconstance
La fable de la gaine et du coutelet, p. 133 :
« Le premier serment que se firent deux êtres de chair, ce fut au pied d’un rocher qui tombait en poussière ; ils attestèrent de leur constance un ciel qui n’est pas un instant le même ; tout passait en eux et autour d’eux, et ils croyaient leurs cœurs affranchis de vicissitudes. Ô enfants ! toujours enfants ! » p. 133.
Jacques et la perte de son pucelage :
Jacques : « A présent, je voudrais bien que vous m’apprissiez le but moral de cette impertinente histoire. » p. 235 ;
Le maître : « Quel que soit le récit que tu m’as promis après celui-ci, sois sûr qu’il ne sera vide d’instruction que pour un sot » p. 235.
• Obscénité et morale
« Si mon ouvrage est bon, il vous fera plaisir ; s’il est mauvais, il ne fera point de mal. Point de livre plus innocent qu’un mauvais livre. » p. 247 ;
« La licence de son style m’est presque un garant de la pureté de ses mœurs […] Lasciva est nobis pagina, vita proba. » p. 247.
• Sur l’inconstance
La fable de la gaine et du coutelet, p. 133 :
« Le premier serment que se firent deux êtres de chair, ce fut au pied d’un rocher qui tombait en poussière ; ils attestèrent de leur constance un ciel qui n’est pas un instant le même ; tout passait en eux et autour d’eux, et ils croyaient leurs cœurs affranchis de vicissitudes. Ô enfants ! toujours enfants ! » p. 133.
b. Satire sociale
• La
justice
Le procès de Gousse.
L’héritage des deux orphelins.
• Les moines
Concupiscence : le père Hudson.
Ivrognerie et avarice des moines avant l’arrivée du père Hudson.
• Les médecins
Ivrognerie, voire incompétence et avarice.
• Les femmes
Concupiscence : Suzanne et Marguerite.
Escroquerie : Melle Agathe, Melle Bridoie.
Mais Melle Duquênoi s’amende, et Jeanne et Denise sont honnêtes.
Le procès de Gousse.
L’héritage des deux orphelins.
• Les moines
Concupiscence : le père Hudson.
Ivrognerie et avarice des moines avant l’arrivée du père Hudson.
• Les médecins
Ivrognerie, voire incompétence et avarice.
• Les femmes
Concupiscence : Suzanne et Marguerite.
Escroquerie : Melle Agathe, Melle Bridoie.
Mais Melle Duquênoi s’amende, et Jeanne et Denise sont honnêtes.
c. Remise en cause de l’ordre établi
• Le rapport maître /
valet
Relation qui correspond à une longue tradition littéraire, théâtrale (les servantes de Molière, l’Arlequin de Goldoni, et plus tard le Figaro de Beaumarchais) et romanesque (le couple Don Quichotte et Sancho Pança).
• La chute symbolique du maître
L’épisode des courroies de la selle cisaillées.
« Toutes nos querelles ne sont venues jusqu’à présent que parce que nous ne nous étions pas encore bien dit, vous, que vous vous appelleriez mon maître, et que c’est moi qui serait le vôtre », p. 197.
Relation qui correspond à une longue tradition littéraire, théâtrale (les servantes de Molière, l’Arlequin de Goldoni, et plus tard le Figaro de Beaumarchais) et romanesque (le couple Don Quichotte et Sancho Pança).
• La chute symbolique du maître
L’épisode des courroies de la selle cisaillées.
« Toutes nos querelles ne sont venues jusqu’à présent que parce que nous ne nous étions pas encore bien dit, vous, que vous vous appelleriez mon maître, et que c’est moi qui serait le vôtre », p. 197.
d. Amoralisme littéraire : la fascination pour les
grands caractères
Mme de La Pommeraye et le père Hudson sont
deux figures fascinantes pour les personnages qui en
écoutent l’histoire comme pour
l’auteur-narrateur.
Conclusion
Une œuvre de synthèse : l’œuvre se veut englobante, synthèse des genres (roman, théâtre, peinture), des discours (narratif, descriptif, discursif, argumentatif), des tons (comique, pathétique) et des registres (familier, soutenu).
Synthèse du passé et de la modernité, cette œuvre subversive ne manque pas de s’inscrire dans une lignée, celles des grandes œuvres subversives de la littérature européenne (Don Quichotte, Tristram Shandy, Molière, Goldoni…).
Une œuvre de synthèse : l’œuvre se veut englobante, synthèse des genres (roman, théâtre, peinture), des discours (narratif, descriptif, discursif, argumentatif), des tons (comique, pathétique) et des registres (familier, soutenu).
Synthèse du passé et de la modernité, cette œuvre subversive ne manque pas de s’inscrire dans une lignée, celles des grandes œuvres subversives de la littérature européenne (Don Quichotte, Tristram Shandy, Molière, Goldoni…).

Fiches de cours les plus recherchées
Découvrir le reste du programme


Des profs en ligne
- 6 j/7 de 17 h à 20 h
- Par chat, audio, vidéo
- Sur les matières principales

Des ressources riches
- Fiches, vidéos de cours
- Exercices & corrigés
- Modules de révisions Bac et Brevet

Des outils ludiques
- Coach virtuel
- Quiz interactifs
- Planning de révision

Des tableaux de bord
- Suivi de la progression
- Score d’assiduité
- Un compte Parent