L'homme et son uvre
Objectifs :
- connaître l’auteur d’une des œuvres les plus célèbres du 17e siècle,
- découvrir l’origine de la vogue des contes.
- connaître l’auteur d’une des œuvres les plus célèbres du 17e siècle,
- découvrir l’origine de la vogue des contes.
1. La loi et les lettres
a. Le membre d’une famille de la bourgeoisie parlementaire
Charles Perrault est né le 12 janvier 1628
à Paris, où il décède,
le 16 mai 1703.
Dernier enfant des quatre fils d’un parlementaire parisien, il appartient à une puissante famille janséniste.
Il étudie au collège de Beauvais, fréquenté par de nombreux enfants de la bourgeoisie d’offices, et l’un des hauts lieux du jansénisme au 17e siècle. Il y montre déjà du goût pour la littérature.
Dernier enfant des quatre fils d’un parlementaire parisien, il appartient à une puissante famille janséniste.
Il étudie au collège de Beauvais, fréquenté par de nombreux enfants de la bourgeoisie d’offices, et l’un des hauts lieux du jansénisme au 17e siècle. Il y montre déjà du goût pour la littérature.
b. Un protégé de Colbert
D’abord avocat au barreau de Paris
en 1651, il exercera ensuite différentes
charges administratives.
Pendant dix ans (de 1654 à 1664) notamment, il sera commis dans l’Administration de la Recette générale des Finances que dirige son frère Pierre, premier commis du ministre Colbert, protecteur des Perrault.
Toujours au service de Colbert, il développera la politique artistique et littéraire de Louis XIV. Il sera contrôleur général de la Surintendance des Bâtiments du roi, dont Colbert est l’intendant, puis membre de la commission chargée de rédiger des inscriptions pour les monuments publics, future Académie des Inscriptions et Belles-lettres fondée par Colbert.
Enfin, il sera élu membre de l’Académie française en 1671.
Pendant dix ans (de 1654 à 1664) notamment, il sera commis dans l’Administration de la Recette générale des Finances que dirige son frère Pierre, premier commis du ministre Colbert, protecteur des Perrault.
Toujours au service de Colbert, il développera la politique artistique et littéraire de Louis XIV. Il sera contrôleur général de la Surintendance des Bâtiments du roi, dont Colbert est l’intendant, puis membre de la commission chargée de rédiger des inscriptions pour les monuments publics, future Académie des Inscriptions et Belles-lettres fondée par Colbert.
Enfin, il sera élu membre de l’Académie française en 1671.
c. Un académicien réformiste
A la demande de Colbert, il travaille notamment à
réorganiser le recrutement des académiciens et
obtient, à partir de 1672, que les séances de
l’Académie soient publiques. C’est au sein de
l’Académie qu’il provoque la querelle
des Anciens et des Modernes.
2. Un Moderne résolu
a. Préhistoire d’une querelle
Depuis la Renaissance, la littérature française
était convaincue de la supériorité
des auteurs de l’Antiquité grecque et
latine. Au 17e siècle,
l’idéal classique se fondait sur
l’imitation de ces modèles
indépassables.
• Une idée du progrès
Descartes et Pascal, en établissant la souveraineté de la raison au détriment de la révérence aveugle des anciens, ont introduit dans les sciences la notion de progrès de l’humanité. Cette idée de progrès pourra s’étendre au domaine des arts.
• La réhabilitation du merveilleux
A partir de 1650, en réaction contre la généralisation de l’utilisation dans les arts de la mythologie antique, certains poètes défendent l’usage du merveilleux chrétien, jugé plus vraisemblable que le merveilleux païen, dans la poésie épique. D’autres répondent alors en s’insurgeant contre l’impiété (mépris de la religion)qu’il y aurait à encombrer d’ornements littéraires les mystères des Écritures, tout en considérant que le merveilleux païen est mieux adapté à la littérature en tant que divertissement.
• Le français, une langue moderne
Vers 1670, la question se pose de choisir entre le latin et le français pour les inscriptions et les médailles à la gloire du roi. En 1683, l’érudit Charpentier rédige les inscriptions de tableaux de Versailles en français et non en latin, affirmant « l’excellence de la langue française » et prenant ainsi le parti de la modernité.
• Une idée du progrès
Descartes et Pascal, en établissant la souveraineté de la raison au détriment de la révérence aveugle des anciens, ont introduit dans les sciences la notion de progrès de l’humanité. Cette idée de progrès pourra s’étendre au domaine des arts.
• La réhabilitation du merveilleux
A partir de 1650, en réaction contre la généralisation de l’utilisation dans les arts de la mythologie antique, certains poètes défendent l’usage du merveilleux chrétien, jugé plus vraisemblable que le merveilleux païen, dans la poésie épique. D’autres répondent alors en s’insurgeant contre l’impiété (mépris de la religion)qu’il y aurait à encombrer d’ornements littéraires les mystères des Écritures, tout en considérant que le merveilleux païen est mieux adapté à la littérature en tant que divertissement.
• Le français, une langue moderne
Vers 1670, la question se pose de choisir entre le latin et le français pour les inscriptions et les médailles à la gloire du roi. En 1683, l’érudit Charpentier rédige les inscriptions de tableaux de Versailles en français et non en latin, affirmant « l’excellence de la langue française » et prenant ainsi le parti de la modernité.
b. Un hommage à Louis XIV
C’est cependant Charles Perrault qui
déclenche la querelle.
Charles Perrault fréquente les salons où l’on apprécie son esprit et son amabilité. Il y apprend le goût des mondains, en particulier celui des femmes à qui l’on enseigne ni le latin ni le grec mais qui possèdent une culture moderne chrétienne, fuyant la pédanterie et prisant la simplicité et le naturel. Charles Perrault va se faire le défenseur de cette culture.
Le 27 janvier 1687, il lit à l’Académie française son poème intitulé Le Siècle de Louis le Grand, composé à la gloire du roi, dans lequel il montre la supériorité des auteurs modernes sur les anciens, et déclare « Que l’on peut comparer, sans crainte d’être injuste, / Le siècle de Louis, au beau siècle d’Auguste ».
Soutenu par les académiciens, il est brocardé par les partisans des Anciens.
Charles Perrault fréquente les salons où l’on apprécie son esprit et son amabilité. Il y apprend le goût des mondains, en particulier celui des femmes à qui l’on enseigne ni le latin ni le grec mais qui possèdent une culture moderne chrétienne, fuyant la pédanterie et prisant la simplicité et le naturel. Charles Perrault va se faire le défenseur de cette culture.
Le 27 janvier 1687, il lit à l’Académie française son poème intitulé Le Siècle de Louis le Grand, composé à la gloire du roi, dans lequel il montre la supériorité des auteurs modernes sur les anciens, et déclare « Que l’on peut comparer, sans crainte d’être injuste, / Le siècle de Louis, au beau siècle d’Auguste ».
Soutenu par les académiciens, il est brocardé par les partisans des Anciens.
c. Le cœur de la querelle des Anciens et des Modernes
Pour répondre aux Anciens qui comptent, à leur
tête, Boileau et
La Fontaine, Perrault développe ses
arguments en faveur des Modernes dans Parallèles des
Anciens et des Modernes (1688-1696).
Perrault demande à la littérature de tenir compte de la nouveauté des mœurs ainsi que des goûts du public, de se faire le reflet des qualités d’esprit et de la délicatesse contemporaines que l’on ne rencontre pas chez les Anciens, et introduit l’idée de progrès en art.
Boileau réplique notamment dans ses Réflexions sur Longin où il défend une esthétique du sublime fondée sur le modèle antique. Perrault lui répond encore dans son Apologie des femmes avant que la réconciliation des deux hommes ne soit officielle en 1694.
Perrault demande à la littérature de tenir compte de la nouveauté des mœurs ainsi que des goûts du public, de se faire le reflet des qualités d’esprit et de la délicatesse contemporaines que l’on ne rencontre pas chez les Anciens, et introduit l’idée de progrès en art.
Boileau réplique notamment dans ses Réflexions sur Longin où il défend une esthétique du sublime fondée sur le modèle antique. Perrault lui répond encore dans son Apologie des femmes avant que la réconciliation des deux hommes ne soit officielle en 1694.
3. Un chef d’œuvre de la modernité : les
contes
Auteur de diverses pièces littéraires, Charles
Perrault doit cependant sa postérité
à une œuvre tardive
(1697) : Histoire et contes du temps passé
avec des moralités, plus connus sous le nom de
Contes de ma mère l’Oye,
publiés sous le nom du fils de Charles Perrault, Pierre
Perrault d’Armancour, alors âgé
de dix ans.
a. Un genre littéraire nouveau : le conte de
fées
• La soif de
merveilleux
Le genre romanesque s’oriente de plus en plus vers la prose et le réalisme, dépouillé depuis longtemps du merveilleux que l’on trouvait dans les romans du Moyen Âge. Au contraire, le public, influencé par la littérature italienne du Tasse et de l’Arioste, est de plus en plus sensible au merveilleux. Les Contes de Perrault vont répondre au goût du public et initier une véritable vogue des contes.
• Une littérature en marge de la tradition antique
Les Contes sont les héritiers d’histoires relevant d’un fonds culturel populaire composite. Transmises généralement par des conteuses, ces histoires du folklore sont inspirées du merveilleux des légendes médiévales et des romans de chevalerie, défenseurs de l’idéal courtois ou de récits venus d’Italie sous la Renaissance.
Les Contes, en tant que transcriptions littéraires de ces histoires folkloriques, ne doivent donc rien à la culture antique, et cette rupture avec la tradition séduit un public avide de modernité.
Le genre romanesque s’oriente de plus en plus vers la prose et le réalisme, dépouillé depuis longtemps du merveilleux que l’on trouvait dans les romans du Moyen Âge. Au contraire, le public, influencé par la littérature italienne du Tasse et de l’Arioste, est de plus en plus sensible au merveilleux. Les Contes de Perrault vont répondre au goût du public et initier une véritable vogue des contes.
• Une littérature en marge de la tradition antique
Les Contes sont les héritiers d’histoires relevant d’un fonds culturel populaire composite. Transmises généralement par des conteuses, ces histoires du folklore sont inspirées du merveilleux des légendes médiévales et des romans de chevalerie, défenseurs de l’idéal courtois ou de récits venus d’Italie sous la Renaissance.
Les Contes, en tant que transcriptions littéraires de ces histoires folkloriques, ne doivent donc rien à la culture antique, et cette rupture avec la tradition séduit un public avide de modernité.
b. Le style des contes de fées
Charles Perrault a élaboré une forme de
récit dont les caractéristiques se rencontrent
invariablement d’un conte à l’autre.
• Oralité
Les contes de fées comportent de nombreuses marques d’oralité (adresses au lecteur, questions…). Non seulement celles-ci servent à tenir en éveil l’attention du lecteur, mais elles maintiennent aussi la filiation du conte avec le folklore. Mimétique, l’écriture récrée ainsi l’atmosphère dans laquelle les histoires étaient racontées, au soir, à la veillée.
• Un schéma narratif immuable
Le conte propose une situation initiale qui débute par une formule conventionnelle (« Il était une fois ») et offrant un cadre spatio-temporel flou (l’histoire renvoie à des temps immémoriaux, et se déroule aux abords d’une maison ou d’un château).
Cette situation de départ est aussitôt bouleversée par un élément perturbateur qui engendre diverses péripéties.
Un élément de réconciliation interrompt l’enchaînement des péripéties et conduit à une situation finale (généralement, un mariage).
• Un schéma actanciel identique
Un héros doit triompher d’épreuves pour s’accomplir. Certains personnages vont l’aider dans sa démarche (les adjuvants), tandis que d’autres vont l’entraver (les opposants).
• Le merveilleux
Il permet l’irruption de la magie dans le réel. Il efface temporairement les frontières entre réalité et imagination. Il met en évidence une autre ambivalence, la coexistence du bien et du mal, à travers la présence de sorcières et de fées, de monstres ou de phénomènes maléfiques ou bénéfiques. Enfin, il rend possible l’existence d’un idéal (perfection de la beauté, de la morale…).
• La morale
Le conte débute ou se termine par une morale. Celle-ci correspond à la visée didactique du conte.
• Oralité
Les contes de fées comportent de nombreuses marques d’oralité (adresses au lecteur, questions…). Non seulement celles-ci servent à tenir en éveil l’attention du lecteur, mais elles maintiennent aussi la filiation du conte avec le folklore. Mimétique, l’écriture récrée ainsi l’atmosphère dans laquelle les histoires étaient racontées, au soir, à la veillée.
• Un schéma narratif immuable
Le conte propose une situation initiale qui débute par une formule conventionnelle (« Il était une fois ») et offrant un cadre spatio-temporel flou (l’histoire renvoie à des temps immémoriaux, et se déroule aux abords d’une maison ou d’un château).
Cette situation de départ est aussitôt bouleversée par un élément perturbateur qui engendre diverses péripéties.
Un élément de réconciliation interrompt l’enchaînement des péripéties et conduit à une situation finale (généralement, un mariage).
• Un schéma actanciel identique
Un héros doit triompher d’épreuves pour s’accomplir. Certains personnages vont l’aider dans sa démarche (les adjuvants), tandis que d’autres vont l’entraver (les opposants).
• Le merveilleux
Il permet l’irruption de la magie dans le réel. Il efface temporairement les frontières entre réalité et imagination. Il met en évidence une autre ambivalence, la coexistence du bien et du mal, à travers la présence de sorcières et de fées, de monstres ou de phénomènes maléfiques ou bénéfiques. Enfin, il rend possible l’existence d’un idéal (perfection de la beauté, de la morale…).
• La morale
Le conte débute ou se termine par une morale. Celle-ci correspond à la visée didactique du conte.
c. Une littérature faussement ingénue
En signant du nom de son fils, jugeant son œuvre trop peu
sérieuse, Charles Perrault a placé le conte de
fées du côté de la littérature
enfantine.
• Un genre littéraire adapté aux enfants
Le récit en prose, est prononcé en français, la langue maternelle du lecteur par opposition au latin, ou encore la langue des nourrices, empreinte de douceur. Perrault dit d’ailleurs de Peau d’âne qu’il est « conté tous les jours à des enfants par leurs gouvernantes et leurs grand’mères. »
Il possède une structure, un vocabulaire et une morale simple. Il offre le spectacle du merveilleux.
Toutes ces caractéristiques en font un récit d’accès facile, divertissant et aux vertus pédagogiques, parfaitement adapté à un jeune lectorat.
• Une visée idéologique
Les Contes incarnent la modernité littéraire prônée par Charles Perrault.
Le choix de la tradition orale, populaire et folklorique, est un moyen de flatter le sentiment national à travers une littérature nationale.
L’adaptation et la modernisation de contes anciens est aussi un moyen de proposer une vision nouvelle de la société et des mœurs des contemporains de Charles Perrault.
• Un genre littéraire adapté aux enfants
Le récit en prose, est prononcé en français, la langue maternelle du lecteur par opposition au latin, ou encore la langue des nourrices, empreinte de douceur. Perrault dit d’ailleurs de Peau d’âne qu’il est « conté tous les jours à des enfants par leurs gouvernantes et leurs grand’mères. »
Il possède une structure, un vocabulaire et une morale simple. Il offre le spectacle du merveilleux.
Toutes ces caractéristiques en font un récit d’accès facile, divertissant et aux vertus pédagogiques, parfaitement adapté à un jeune lectorat.
• Une visée idéologique
Les Contes incarnent la modernité littéraire prônée par Charles Perrault.
Le choix de la tradition orale, populaire et folklorique, est un moyen de flatter le sentiment national à travers une littérature nationale.
L’adaptation et la modernisation de contes anciens est aussi un moyen de proposer une vision nouvelle de la société et des mœurs des contemporains de Charles Perrault.
Conclusion
Issu d’une famille puissante et protégé de Colbert, Charles Perrault se devait nécessairement d’être le défenseur de la gloire et de l’autorité royales.
Prenant une part active à la politique artistique de son temps, il fit définitivement basculer la littérature du côté de la modernité, ce dont ses Contes sont l’illustration.
Issu d’une famille puissante et protégé de Colbert, Charles Perrault se devait nécessairement d’être le défenseur de la gloire et de l’autorité royales.
Prenant une part active à la politique artistique de son temps, il fit définitivement basculer la littérature du côté de la modernité, ce dont ses Contes sont l’illustration.

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