Lecture méthodique : La Belle au bois dormant - Maxicours

Lecture méthodique : La Belle au bois dormant

Objectifs : dans le conte de La Belle au bois dormant, de Perrault, il s’agit de raconter le parcours initiatique d’une princesse qui traverse toutes les grandes étapes de la vie non sans certaines difficultés. Dans quelle mesure ce texte s’inscrit dans le genre des contes de fées ? Quelle est la dimension initiatique et morale de ce texte ?

Publié pour la première fois en 1696 dans le Mercure Galant, puis en 1697 dans Histoires ou contes du temps passé avec des moralités, le conte de La Belle au bois dormant a été repris tel quel dans l’édition Hetzel. Il s’agit d’un conte en prose dont les deux sources principales sont le roman médiéval de Perceforest (XIVe siècle) et le conte Soleil, Lune et Thalie tiré du Pentamerone de l’italien Giambattista Basile.

Les frères Grimm ont aussi publié une version de ce conte, Dornröschen mais elle s’arrête au mariage. Chez Perrault, en revanche, il s’agit d’un conte en deux étapes bien distinctes : avant et après le mariage.

1. Personnages, lieux, époque et thèmes
a. Les personnages
Les personnages humains

« un Roi et une Reine […] fâchés de n'avoir point d'enfants », « la princesse » « Une bonne vieille », « gouvernantes, filles d'honneur, femmes de chambre, gentilshommes, officier, maîtres d'hôtel, cuisiniers, marmitons, galopins, gardes, suisses, pages, valets de pied » ; « le Fils du Roi qui régnait alors, et qui était d'une autre famille que la Princesse endormie ».

On a changé de dynastie après la mort du père de la Belle. « Le Roi son père, qui était bon homme » (mais qui meurt deux ans après le mariage), la mère du Prince « de race ogresse » son Maître d'Hôtel ; les enfants « l’Aurore » et « le Jour », l'Empereur Cantalabutte voisin du prince. « La petite Pouffe, petite chienne de la Princesse ».

Les personnages féeriques

Huit fées : les sept bonnes fées (dont la dernière, la plus jeune, « la bonne fée ») et « la vieille fée », « un petit Nain, qui avait des bottes de sept lieues », la bonne fée sur « un chariot tout de feu, traîné par des dragons ».

b. Lieux et époque
Le royaume : le Prince et la Princesse endormie sont du même pays. Le palais de la belle, la forêt qui croît « en un quart d’heure » autour du palais, la « Ville Capitale de ce royaume », « une maison de campagne dans les bois ».
« Le Royaume de Mataquin, à douze mille lieues de là ».

L’époque est indéterminée mais on remarque plusieurs clins d’œil à l’époque de Perrault (composition d’une cour, qualités d’une princesse).

c. Résumé
L’héroïne est La Belle au bois dormant qui doit surmonter un mauvais sort et échapper à une belle-mère Ogresse. Elle y parvient grâce à l’aide d’une bonne fée et d’un maître d’hôtel compatissant. Dans les illustrations de Doré, le fils du roi apparaît comme le héros, on suit sa quête au long de cinq gravures.

d. Le temps
Quelle longueur pour un conte : 120 ans ! Des indications temporelles très précises le jalonnent, sans doute dans un souci de vraisemblance, étant donné les péripéties qui s’accumulent.

e. Les registres
Quels sont ses registres ?
- Registre romanesque dû aux indications temporelles et aux explications vraisemblables des actes des personnages (l’ogresse repère les enfants parce qu’elle les entend pleurer).
- Peu de satire.
- Plutôt de l’humour, surtout dans la première partie.
- Comme le conte est en prose, le ton est plus uniforme que celui de Peau d’Ane (où l’on passe parfois du tragique au comique en un vers) érotisme très discret de la nuit de noce : « ils dormirent peu, la Princesse n'en avait pas grand besoin ».

2. Significations du conte
a. La signification suggérée par l’auteur
Le conte présente deux morales :
• la première : « Mais l'attendre cent ans, et toujours en dormant, / On ne trouve plus de femelle, / Qui dormît si tranquillement. » ;
• la seconde : « La Fable semble encore vouloir nous faire entendre, / Que souvent de l'Hymen les agréables noeuds, / Pour être différés, n'en sont pas moins heureux. »

Dans les deux cas, le poète souligne l’idée du temps, et le désir des femmes de se marier vite. Ces deux morales concernent donc plus les femmes que les enfants. Rien ne concerne la seconde partie du conte.

b. La signification sociologique
Le contexte culturel montre à quel point ce conte vise un public proche de la cour, que Perrault connaît bien : il évoque assez précisément un baptême royal, avec les cadeaux aux marraines, et les querelles qui peuvent en naître.
Il décrit les « dons » nécessaires à une jeune aristocrate : beauté, esprit, grâce, danse, chant, musique. Il décrit aussi la composition d’une maison royale (« Gouvernantes, Filles d’honneur, Femmes de chambres, Gentilshommes, Officiers, Maîtres d’Hôtel, Cuisiniers, Marmitons, Galopins, Gardes, Suisses, Pages, Valets de pied, etc. »).

De même, il souligne avec humour l’importance des modes à la cour. Enfin, les démarches accomplies par les souverains pour avoir un enfant, pèlerinages et eaux, sont caractéristiques de l’époque.

Plusieurs évocations de ce conte ont donc une valeur historique. Peut-être Perrault a-t-il cherché à palier ainsi l’invraisemblance fondamentale du récit ?

c. La signification symbolique
Le merveilleux est très présent dans ce conte. On y trouve les symboles, tels que le fuseau, les diverses fées, bonnes et mauvaises, l’ogresse. Les fées (du latin fata fatum : le destin) peuvent être considérées comme des héritières des Parques (divinités latines, maîtresses du destin des hommes) : elles tissent le destin de la belle, d’où l’intérêt de l’image du fuseau et de la fileuse.

Le principe du mal passe de la fée jalouse à la belle-mère. De l’imaginaire à la réalité ?

Le sommeil de l’héroïne symbolise la séparation nécessaire d’avec les parents, qui ne peuvent la soustraire à son destin. Ici, la séparation s’opère grâce à l’enchantement.

Enfin, l’on peut considérer que la trame du conte met en scène les diverses phases de la vie d'une femme : l'enfance, l'adolescence (fuseau qui pique = puberté) la fécondité et la grossesse. Ces aspects symboliques rejoignent les deux morales de Perrault, adressées exclusivement à des femmes.

L'essentiel

Au-delà du simple divertissement,le conte de Belle au bois dormant a davantage le sens d’un manuel d’éducation à l’usage des petites filles nobles en leur indiquant toutes les étapes par lesquelles elles doivent passer mais également les épreuves qu’il leur faudra surmonter pour trouver le bonheur.

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