Samuel Beckett
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Objectif : découvrir l'un des dramaturges
du théâtre de l'absurde et les
caractéristiques de son œuvre.
1. L'itinéraire d'un intellectuel irlandais
Né en 1906 dans la petite bourgeoisie
protestante de Dublin, Samuel Beckett
décide de quitter l'Irlande après une adolescence
studieuse.A Paris, il entre comme lecteur d'anglais à l'Ecole Normale Supérieure. Ces années sont marquées par d'intenses lectures et par la rencontre de l'écriavain anglais James Joyce. Il erre en Europe dans les années trente, à Londres notamment où il écrit en anglais ses premiers romans, refusés par les éditeurs anglais.
C'est juste après la Seconde Guerre mondiale qu'il prend la décision d'écrire en français. Il publie trois romans en deux ans : Molloy, Malone meurt, et L'Innommable. Mais c'est le théâtre qui va le révéler vraiment avec la représentation en 1953 de En attendant Godot. En une dizaine d'années, ses pièces, de plus en plus sombres, lui assurent la notoriété (Fin de partie, Oh ! Les beaux jours).
Il connait une réputation internationale et reçoit en 1969 le Prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son œuvre.
Il meurt en 1989.
2. Les caractéristiques de ses œuvres les plus
célèbres
a. L'œuvre romanesque
Ecrite en trois ans (de 1951 à 1953),
l’œuvre romanesque de Beckett comprend
Molloy,
Malone meurt
et L'Innomable.
Elle met en scène des personnages dont les noms commence tous par la lettre « m ». Ils traduisent ainsi la perte de l'identité, une thématique récurrente dans la suite de son œuvre. Ces personnages s'expriment à la première personne à travers des monologues intérieurs. Cette écriture originale se rattache à la crise du langage, de la parole, thème qui revient comme un leitmotiv dans son œuvre.
Molly, le roman le plus célèbre de Beckett, décrit l'histoire d'un clochard à moitié paralysé qui s'enfonce dans la forêt et termine dans un fossé. Moran, parti à sa recherche, subit le même sort : il devient paralysé et tombe dans un état larvaire. Tout se passe comme si Molloy s'était réincarné en lui. Ce roman est écrit sans aucune recherche stylistique et présente de manière absurde et dérisoire la condition humaine.
Elle met en scène des personnages dont les noms commence tous par la lettre « m ». Ils traduisent ainsi la perte de l'identité, une thématique récurrente dans la suite de son œuvre. Ces personnages s'expriment à la première personne à travers des monologues intérieurs. Cette écriture originale se rattache à la crise du langage, de la parole, thème qui revient comme un leitmotiv dans son œuvre.
Molly, le roman le plus célèbre de Beckett, décrit l'histoire d'un clochard à moitié paralysé qui s'enfonce dans la forêt et termine dans un fossé. Moran, parti à sa recherche, subit le même sort : il devient paralysé et tombe dans un état larvaire. Tout se passe comme si Molloy s'était réincarné en lui. Ce roman est écrit sans aucune recherche stylistique et présente de manière absurde et dérisoire la condition humaine.
b. L'œuvre théâtrale
En attendant
Godot (1953) présente
deux clochards, Estragon et Vladimir, qui attendent durant toute
la pièce un certain Godot qui ne viendra jamais.
De nombreux critiques ont interprété Godot comme étant Dieu, désigné par le mot anglais God.
Les tribulations de ces deux clowns tristes donnent à la pièce un subtil mélange de comique et de tragique. Ils tentent de donner un sens à leur vaine existence en gesticulant et en se donnant la réplique mais sans jamais communiquer. De fait, le langage ne sert plus à communiquer et met en lumière l'absurde ; les hommes parlent mais ne se comprennent plus. Comme dans le Nouveau Roman, le doute jeté sur le langage s'accompagne de la disparition de la notion de personnages, entrés dans «l'ère du soupçon».
Fin de partie (1957) renforce le tragique de l'œuvre. L'espace se réduit encore (dans En attendant Godot, la scène était censée se passer à l'air libre ; dans Fin de partie, «toute la maison pue le cadavre»). Deux couples misérables s'affrontent : d'un côté Hamm, un aveugle paralysé dans son fauteuil et Clov, son serviteur ; de l'autre Nagg et Nell, enfouis dans une poubelle.
La notion de personnage est de plus en plus remise en cause.
En 1963, Oh! Les beaux jours, Winnie est enterrée jusqu'aux épaules dans une sorte de non-lieu scénique dans lequel elle finira par disparaître. Face à un mari fantomatique, qui se contente de pousser quelques grognements, elle dresse l'inventaire des objets quotidiens (sac à main, lime à ongles, brosse à dents, ombrelle) et se plaît à imaginer un bonheur qui n'arrivera pas. La parole s'isole ici encore plus et le personnage ne peut même plus bouger. Winnie est réduite à une parole vaine et dérisoire. Elle finit par disparaître, engloutie par l'espace.
De nombreux critiques ont interprété Godot comme étant Dieu, désigné par le mot anglais God.
Les tribulations de ces deux clowns tristes donnent à la pièce un subtil mélange de comique et de tragique. Ils tentent de donner un sens à leur vaine existence en gesticulant et en se donnant la réplique mais sans jamais communiquer. De fait, le langage ne sert plus à communiquer et met en lumière l'absurde ; les hommes parlent mais ne se comprennent plus. Comme dans le Nouveau Roman, le doute jeté sur le langage s'accompagne de la disparition de la notion de personnages, entrés dans «l'ère du soupçon».
Fin de partie (1957) renforce le tragique de l'œuvre. L'espace se réduit encore (dans En attendant Godot, la scène était censée se passer à l'air libre ; dans Fin de partie, «toute la maison pue le cadavre»). Deux couples misérables s'affrontent : d'un côté Hamm, un aveugle paralysé dans son fauteuil et Clov, son serviteur ; de l'autre Nagg et Nell, enfouis dans une poubelle.
La notion de personnage est de plus en plus remise en cause.
En 1963, Oh! Les beaux jours, Winnie est enterrée jusqu'aux épaules dans une sorte de non-lieu scénique dans lequel elle finira par disparaître. Face à un mari fantomatique, qui se contente de pousser quelques grognements, elle dresse l'inventaire des objets quotidiens (sac à main, lime à ongles, brosse à dents, ombrelle) et se plaît à imaginer un bonheur qui n'arrivera pas. La parole s'isole ici encore plus et le personnage ne peut même plus bouger. Winnie est réduite à une parole vaine et dérisoire. Elle finit par disparaître, engloutie par l'espace.
L’essentiel
Avec Ionesco, Beckett crée un théâtre de l'absurde, en complète rupture avec la tradition théâtrale.
• Beckett remet en cause la parole comme permettant la communication ; ici, elle révèle la solitude de l'homme.
• La notion de personnage se dissous au fur et à mesure de ses productions littéraires.
• L'espace scénique disparaît, soulignant la perte de l'identité humaine.
Ses pièces sont avant tout l'expression de nouvelles conceptions du théâtre et d'un pessimisme assez radical.
Avec Ionesco, Beckett crée un théâtre de l'absurde, en complète rupture avec la tradition théâtrale.
• Beckett remet en cause la parole comme permettant la communication ; ici, elle révèle la solitude de l'homme.
• La notion de personnage se dissous au fur et à mesure de ses productions littéraires.
• L'espace scénique disparaît, soulignant la perte de l'identité humaine.
Ses pièces sont avant tout l'expression de nouvelles conceptions du théâtre et d'un pessimisme assez radical.
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