Synthèse de l'uvre 2 : portée de l'uvre
Tous les numéros de pages font
référence à l'édition Le Livre de
Poche, 1995.
Objectifs :
- acquérir une vision d’ensemble d’une œuvre romanesque complexe.
- Se préparer à la dissertation sur une œuvre au programme.
- acquérir une vision d’ensemble d’une œuvre romanesque complexe.
- Se préparer à la dissertation sur une œuvre au programme.
1. Une initiation à la lecture : dérouter pour
plaire et instruire
« Votre Jacques n’est qu’une insipide
rhapsodie de faits les uns réels, les autres
imaginés, écrits sans grâce et
distribués sans ordre. », p. 248.
a. L’effet de disparate
• La
polyphonie
Histoires racontées par l’auteur-narrateur : le voyage de Jacques et son maître et les histoires annexes ; histoires racontées par Jacques ; histoires racontées par son maître ; histoires racontées par des narrateurs de rencontre.
• Interventions et interruptions
Le voyage de Jacques et de son maître et le récit des amours de Jacques sont retardés par :
- des interruptions : le voyage est entrecoupé de péripéties (combats, mal de gorge de Jacques, chutes de cheval…).
- Des interventions : celles de l’auteur-narrateur qui s’adresse au lecteur, le raille, le consulte ; celles du maître qui interroge Jacques ; celles de Jacques qui interroge son maître ou l’hôtesse de l’auberge du Grand Cerf.
Elles servent à piquer la curiosité du lecteur et à en exciter l’attention.
• La cohue bigarrée des personnages
Ils sont plus de soixante et se rangent dans trois catégories :
- les personnages qui n’apparaissent que durant le voyage ou durant l’action qui suit le voyage : les brigands de l’auberge mal famée, le lieutenant-général de Conches, les personnages de l’auberge du Grand Cerf… ;
- les personnages qui n’apparaissent que dans des récits et dans des temps antérieurs à l’action en cours : les paysans qui hébergent Jacques, les chirurgiens, Bigre, Justine Marguerite, Suzon ; frère Jean, frère Ange, le capitaine, M. Le Pelletier ; Gousse ; l’intendant et la pâtissière ; les personnages relatifs à l’histoire de Mme de La Pommeraye et à celles du père Hudson… ;
- les personnages qui figurent à la fois dans l’action en cours et dans des récits : Jacques et son maître, Richard et le marquis des Arcis, Desglands, Agathe, Saint-Ouin, Denise et Jeanne.
Histoires racontées par l’auteur-narrateur : le voyage de Jacques et son maître et les histoires annexes ; histoires racontées par Jacques ; histoires racontées par son maître ; histoires racontées par des narrateurs de rencontre.
• Interventions et interruptions
Le voyage de Jacques et de son maître et le récit des amours de Jacques sont retardés par :
- des interruptions : le voyage est entrecoupé de péripéties (combats, mal de gorge de Jacques, chutes de cheval…).
- Des interventions : celles de l’auteur-narrateur qui s’adresse au lecteur, le raille, le consulte ; celles du maître qui interroge Jacques ; celles de Jacques qui interroge son maître ou l’hôtesse de l’auberge du Grand Cerf.
Elles servent à piquer la curiosité du lecteur et à en exciter l’attention.
• La cohue bigarrée des personnages
Ils sont plus de soixante et se rangent dans trois catégories :
- les personnages qui n’apparaissent que durant le voyage ou durant l’action qui suit le voyage : les brigands de l’auberge mal famée, le lieutenant-général de Conches, les personnages de l’auberge du Grand Cerf… ;
- les personnages qui n’apparaissent que dans des récits et dans des temps antérieurs à l’action en cours : les paysans qui hébergent Jacques, les chirurgiens, Bigre, Justine Marguerite, Suzon ; frère Jean, frère Ange, le capitaine, M. Le Pelletier ; Gousse ; l’intendant et la pâtissière ; les personnages relatifs à l’histoire de Mme de La Pommeraye et à celles du père Hudson… ;
- les personnages qui figurent à la fois dans l’action en cours et dans des récits : Jacques et son maître, Richard et le marquis des Arcis, Desglands, Agathe, Saint-Ouin, Denise et Jeanne.
b. Une œuvre très construite
•
Arborescence
Une histoire en entraîne une autre ou bien survient au gré des occasions. L’œuvre progresse par ramifications. Cette progression correspond à la théorie des causes et des effets : une histoire est l’effet d’une histoire précédente et la cause d’une histoire suivante. Différentes causes produisant différents effets, il est par conséquent impossible d’intervertir deux histoires. L’œuvre est donc construite selon un ordre immuable.
• Echos et parallélismes
Histoires, personnages, thèmes et situations se répondent. Autant de jeux de contrastes, d’oppositions et de comparaisons riches de sens.
- Couples de personnages
Jacques et son maître : personnages opposés par leur statut social et complémentaires.
Mme de La Pommeraye et le père Hudson : personnages opposés par leur sexe et par leur statut social mais semblables par leur tempérament.
L’auteur-narrateur et le lecteur.
- Situations comparables
Jacques et son maître : douleur au genou, chute de cheval, perte des chevaux, amours.
- La religion
Frère Jean, Frère Ange la providence opposée à la fatalité.
Le Pelletier, exemple de charité et de morale chrétienne, opposé au père Hudson : anticléricalisme.
- Le jeu
Desglands et l’ami du capitaine.
Une histoire en entraîne une autre ou bien survient au gré des occasions. L’œuvre progresse par ramifications. Cette progression correspond à la théorie des causes et des effets : une histoire est l’effet d’une histoire précédente et la cause d’une histoire suivante. Différentes causes produisant différents effets, il est par conséquent impossible d’intervertir deux histoires. L’œuvre est donc construite selon un ordre immuable.
• Echos et parallélismes
Histoires, personnages, thèmes et situations se répondent. Autant de jeux de contrastes, d’oppositions et de comparaisons riches de sens.
- Couples de personnages
Jacques et son maître : personnages opposés par leur statut social et complémentaires.
Mme de La Pommeraye et le père Hudson : personnages opposés par leur sexe et par leur statut social mais semblables par leur tempérament.
L’auteur-narrateur et le lecteur.
- Situations comparables
Jacques et son maître : douleur au genou, chute de cheval, perte des chevaux, amours.
- La religion
Frère Jean, Frère Ange la providence opposée à la fatalité.
Le Pelletier, exemple de charité et de morale chrétienne, opposé au père Hudson : anticléricalisme.
- Le jeu
Desglands et l’ami du capitaine.
2. Une défense paradoxale du genre romanesque
a. Roman et vérité
On remarque un apparent mépris pour le genre
romanesque : « Il est bien évident que je
ne fais point un roman », p. 25.
La littérature étant suspecte aux yeux de la morale, il convient d’attester la vérité de ce qui est dit. Diderot tourne en dérision cette exigence en donnant pour vrai ce qui est invraisemblable.
Le souci de vérité est finalement supplanté par le souci esthétique : « je conçus qu’il ne s’agissait pas seulement d’être vrai mais qu’il fallait encore être plaisant ».
La littérature étant suspecte aux yeux de la morale, il convient d’attester la vérité de ce qui est dit. Diderot tourne en dérision cette exigence en donnant pour vrai ce qui est invraisemblable.
Le souci de vérité est finalement supplanté par le souci esthétique : « je conçus qu’il ne s’agissait pas seulement d’être vrai mais qu’il fallait encore être plaisant ».
b. Critique des recettes ordinaires du roman
• Critique
verbale
L’auteur-narrateur critique le goût du lecteur pour les romans d’amour.
• Critique en acte
L’incipit dénonce les attentes du lecteur et le roman des amours de Jacques vole en éclats.
L’auteur-narrateur critique le goût du lecteur pour les romans d’amour.
• Critique en acte
L’incipit dénonce les attentes du lecteur et le roman des amours de Jacques vole en éclats.
c. Grandeur du roman
Le roman lui-même est l’arme la plus efficace pour
détruire auprès du lecteur
l’illusion romanesque.
Le roman est le lieu-même où le lecteur peut être éduqué à la pratique d’une lecture critique, consciente d’elle-même.
Le roman est le lieu-même où le lecteur peut être éduqué à la pratique d’une lecture critique, consciente d’elle-même.
3. Portée morale et philosophique
a. La mise en valeur des contradictions humaines
L’homme « est-il bon, est-il
méchant ? » ; « l’un
après l’autre. »
Une indécidabilité qui s’applique à Mme de La Pommeraye comme à Melle Duquênoi, et doit conduire à la tolérance. La littérature ne doit pas se faire l’écho des bonnes mœurs mais développer le jugement critique de chacun.
Une indécidabilité qui s’applique à Mme de La Pommeraye comme à Melle Duquênoi, et doit conduire à la tolérance. La littérature ne doit pas se faire l’écho des bonnes mœurs mais développer le jugement critique de chacun.
b. Traitement sur mode comique et parodique du fatalisme
Fatalisme : doctrine selon laquelle tous
les événements sont fixés par avance par le
destin.
Le titre en lui-même, Jacques le fataliste, est inattendu : il s’agit d’un valet qui possède une doctrine philosophique, héritée de son capitaine.
Le titre en lui-même, Jacques le fataliste, est inattendu : il s’agit d’un valet qui possède une doctrine philosophique, héritée de son capitaine.
c. Création littéraire et création
divine : une réflexion sur la liberté
L’écrivain est-il un
démiurge qui fixe sur le
« grand rouleau » la destinée de ses
personnages ou bien est-il lui aussi soumis aux liens de
causes à effets qui semblent mener ces
derniers ? En montrant des personnages suivre un
enchaînement de circonstances, Diderot oppose le
destin au hasard et le
fatalisme de Jacques à son propre
matérialisme.
Conclusion
Une défense du genre romanesque :
Diderot expérimente et met en valeur les possibilités du genre tout en en débusquant les facilités.
Une initiation à la philosophie :
réflexivité de l’œuvre : le lecteur au miroir ; l’œuvre comme Création ; matérialisme de Diderot.
Développer l’esprit critique du lecteur, c’est le conduire à la tolérance et l’inciter à réfléchir sur la liberté humaine.
Une défense du genre romanesque :
Diderot expérimente et met en valeur les possibilités du genre tout en en débusquant les facilités.
Une initiation à la philosophie :
réflexivité de l’œuvre : le lecteur au miroir ; l’œuvre comme Création ; matérialisme de Diderot.
Développer l’esprit critique du lecteur, c’est le conduire à la tolérance et l’inciter à réfléchir sur la liberté humaine.

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