Raymond Queneau - Maxicours
Objectifs : connaître le contexte historique et culturel ainsi que les principales oeuvres des auteurs du XXe siècle.
1. Queneau et le surréalisme
Etudiant à Paris dans les années 1920, Raymond Queneau (Le Havre 1903-Paris 1976) rencontre de jeunes artistes surréalistes comme André Breton, Paul Eluard, Louis Aragon, Jacques Prévert... Le surréalisme est un courant littéraire et esthétique qui revendique une rupture complète avec les pratiques sociales, morales et esthétiques de la bourgeoisie dominante. Le groupe multiplie les actes de provocation, les expositions loufoques, les oeuvres nées d'un imaginaire totalement débridé (récits de rêve, expériences d'écriture automatique...).

Selon Breton, dans le texte fondateur du groupe, le Manifeste du surréalisme (1924), cette libération des contraintes permet d'accéder à une sphère supérieure, composée de réalité et de rêve : la surréalité. Ainsi les oeuvres surréalistes sont-elles empreintes de sens et de non-sens, d'onirisme et de considérations réalistes, tels Les Champs magnétiques (1920), recueil de textes automatiques écrits par André Breton et Philippe Soupault. Mais Queneau quitte le mouvement en 1929, refusant l'autoritarisme de Breton et jugeant vides de signification les oeuvres nées de l'automatisme psychique.

2. Queneau et Céline
La première oeuvre significative de Queneau, Le Chiendent (1933), est un roman (genre condamné par les surréalistes, parce que jugé trop classique). Mais elle est éclipsée par la sortie simultanée d'un autre premier roman, Voyage au bout de la nuit (1932) de Louis-Ferdinand Céline (1894-1961).
Comme Queneau, Céline utilise le langage familier et argotique ; il situe l'intrigue dans un Paris populaire et dans les banlieues ouvrières...

Queneau confie alors « qu'il est perdu, grillé par Céline qui lui vole sa gloire future en lui prenant quelques idées » (extrait du Journal d'humeur de Tristan Maya (né en 1926), cité dans Les Cahiers Raymond Queneau, n° 12-13, p. 80). Les romans et les recueils de poèmes que publie Queneau ensuite n'obtiennent, de fait, que des succès d'estime, dont Les Derniers Jours (1936), Chêne et Chien (1937) qui est un roman en vers, Les Ziaux (1943), etc.

3. Queneau et l'après-guerre
Proche de la Résistance, Queneau se voit confier après la guerre un rôle social important : jurys en tout genre – dont le Goncourt –, pétitions politiques, fonction de secrétaire général aux éditions Gallimard... Il fréquente aussi les milieux existentialistes, écrit des chansons, des scénarios (par exemple, Monsieur Ripois, réalisé en 1954 par René Clément).

Ses Exercices de style (1947) triomphent au théâtre en 1949. Queneau publie nombre de recueils de poèmes et de romans à succès dont Zazie dans le métro (1959) et Les Fleurs bleues (1965). Il trace alors son propre sillon : il joue avec le langage, s'amuse des codes convenus de la littérature, crée des oeuvres insolites et poétiques, écrit un « néo-français » en phase avec le langage parlé. Il semble peu influencé par le Nouveau Roman des années 1960, dont Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Marguerite Duras, Claude Simon sont les représentants majeurs.

4. Queneau et l'OuLiPo
La dimension fantaisiste et ludique de l'oeuvre de Queneau va influencer de jeunes écrivains comme Boris Vian (1920-1959) ou les jeunes auteurs de l'OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle). L'OuLiPo est fondé par François Le Lionnais et Raymond Queneau en novembre 1960 et propose des séances de travail autour de procédés d'écriture définis (aux antipodes de la liberté surréaliste) : contraintes poétiques, lettres ou mots interdits, pastiches, etc., qui doivent susciter l'inspiration.

Le plus connu des écrivains oulipiens est Georges Perec (1936-1982). Il écrit, par exemple, en 1969, un roman lipogrammatique, La Disparition, qui ne contient pas la lettre « e ». Encore aujourd'hui, un poète comme Jacques Roubaud (né en 1932) se réclame de l'OuLiPo. On songe à un recueil comme Trente et Un au cube (1973) qui offre trente et un poèmes de trente et un vers de trente et un pieds chacun, régis par les règles formelles du tanka japonais (5, 7 ou 5, 7 et 7 syllabes) et cachés au recto de doubles feuilles repliées !

L'essentiel

L'oeuvre de Queneau est placée sous le signe de la fantaisie. Un temps surréaliste, cet auteur s'essaye ensuite à tous les jeux d'écriture, notamment avec l'OuLiPo, et à tous les genres littéraires. Il rencontre le succès avec Zazie dans le métro et Les Fleurs bleues qui illustrent son goût pour le Paris populaire et l'insolite énigmatique.

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