La structure des Fleurs bleues - Maxicours

La structure des Fleurs bleues

Objectifs : situer l'œuvre dans son contexte ainsi que dans l'ensemble de l'œuvre de l'auteur ; en connaître les principales caractéristiques.
L'entremêlement des deux récits – celui d'Auge et de Cidrolin – et la chronologie qui s'étale sur sept siècles peuvent donner l'impression d'une trame éclatée, qui manquerait de cohésion. Cependant, l'étude de la construction du roman révèle que Raymond Queneau s'est soumis à des contraintes de composition.
1. Une alternance rigoureuse entre les deux récits
Queneau alterne les tableaux consacrés à chacun des personnages. Mais cette alternance ne respecte pas le découpage en chapitres : certaines séquences accordées au même personnage finissent un chapitre et commencent le suivant (par exemple, les chapitres VII et VIII s'enchaînent sur le récit de Cidrolin).

Dans les chapitres I à XVI, 24 scènes sont consacrées au duc, 21 à Cidrolin. On note une accélération de l'enchaînement des séquences dans le chapitre XVI, avant que les personnages ne se rejoignent, dans les cinq derniers chapitres.

2. Les liens entre les séquences
Les liens entre les séquences se font essentiellement par le sommeil des personnages. L'un s'endort et l'autre agit. La transition entre les deux mondes s'effectue souvent dans une sorte de fondu enchaîné, qui unifie les deux univers.
Par exemple, à la fin du chapitre VI, on lit : « [Cidrolin] n'entend plus le pas du passant qui passe, ni le passage sur le boulevard de milliers et de milliers de houatures. Le vicomte de Péchiney parle à voix basse au duc d'Auge. »

Parfois un simple mot transporte le lecteur d'une époque à une autre. Ainsi, quand au chapitre VI le duc d'Auge dit à Péchiney : « vous parlez comme un livre », c'est Cidrolin qui répond, comme si un dialogue s'établissait entre les deux hommes. Plus loin, au chapitre X, Cidrolin termine une phrase commencée par le duc :
« – J'ai jugé bon qu'elle ne trouvât pas ma brossée plus douce que celle d'un bûcheron (...)
  – (...) qui avait laissé tomber le fer de sa cognée au fond d'un abîme. »

3. Le jeu d'échos entre les deux univers
On note des scènes parallèles entre les deux mondes, par exemple celle du duc avec la fille du bûcheron (chapitre VIII) se répète entre Cidrolin et Lalix (chapitre XVIII). Les deux épisodes se terminent par la même phrase : « Et ils jouèrent jusqu'à l'aube. »

Les deux personnages partagent souvent les mêmes sensations. Quand Cidrolin, par exemple, a du mal à déjeuner, le duc s'éveille avec l'impression d'avoir fait un mauvais repas. Tous deux s'écrient à la fin des repas : « Encore un de foutu. » (chapitres II, IX...)
On n'en finirait pas de relever les symétries entre les deux univers. Dans le fond, le roman progresse selon une esthétique de la répétition, formulée par le duc au chapitre V : « la répétition est l'une des plus odoriférantes fleurs de la rhétorique. »

L'essentiel

Les enchaînements d'une séquence à l'autre sont variés. Les principes d'alternance, de répétition, les échos d'une scène à l'autre, les chevauchements établissent une osmose entre les deux personnages qui rend floue la frontière entre les deux : Qui est le rêve de l'autre ?

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