Merleau-Ponty
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Pour un grand nombre d'auteurs, Merleau-Ponty est le philosophe qui confère au corps un nouveau statut, en lui attribuant une fonction et une place essentielle dans l'ensemble de son œuvre.
Lorsque Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, en 1945, fondent la revue des Temps modernes, il fait partie, avec Raymond Aron notamment, du comité directeur. En 1951, il se fâche avec Sartre. Faisant, en 1947, dans Humanisme et Terreur, l'apologie du régime communiste de Moscou, il adoptera par la suite des positions plus modérées, se démarquant de la ligne politique officielle du Parti communiste français.
Percevoir, pour Merleau-Ponty, c'est essentiellement découvrir du sens, ce dont se désintéresse la science, laquelle se contente de décrire les phénomènes, sans les expliquer.
La perception est rendue possible par le corps, qui est la fois objet du monde et point de vue sur le monde, puisqu'il est d'emblée et en premier lieu impliqué dans la perception elle-même. Le corps est "objet du monde" en tant qu'il est lui-même, du point de vue de l'espace qu'il occupe nécessairement, une chose ou un phénomène ; mais il est aussi un "point de vue sur le monde", puisque son rapport au monde est de façon spontanée, pourvoyeur de sens. Autrement dit, nous ne regardons aucune chose dans le monde sans immédiatement les voir autrement qu'elles ne sont.
La perception, chez Merleau-Ponty, est
inséparable de ce qu'il appelle le corps
propre. Le corps propre se distingue du
corps appréhendé par les scientifiques,
qu'ils assimilent à une activité
organique indépendante de toute conscience. Le
corps propre renvoie à cette vie du corps que la
notion de corps organique est dans
l'impossibilité de traduire. Le seul fait
d'avoir des mains, des pieds, un corps, explique
Merleau-Ponty, fait je
suis porteur d'intentions. Je ne fais donc qu'un
avec le monde dans lequel je me trouve, ce qui explique
en outre pourquoi lorsque je perçois un objet,
il manque nécessairement une partie de cet
objet, puisque je suis précisément
au-dedans de cet objet, lorsque je le
perçois.
Ce la signifie que la vie de l'âme est
inséparable de celle du corps. Sur ce point
encore, Merleau-Ponty se démarque
de la philosophie cartésienne, qui instaurait un
dualisme entre l'esprit et l'âme : Le corps et
l'âme sont des significations et n'ont de sens
qu'au regard d'une conscience, affirme-t-il dans la
Phénoménologie de la perception.
Le corps propre inclut donc, en tant que tel,
l'activité de la conscience, de la même
manière que celle-ci présuppose
l'existence du corps.
Certains auteurs estiment que la philosophie de
Merleau-Ponty est
d'essence spinoziste, puisque Spinoza, dans L'éthique
(1677), se proposait de répondre
à cette question fondamentale : " Que peut
le corps ?". À cette question Merleau-Ponty apporte sa propre
réponse : le corps est ce par quoi la perception est
rendue possible. Le "retour aux choses"
préconisée par Husserl s'opère
donc grâce à la perception, et par
l'intermédiaire du corps.
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