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Les territoires ultramarins : des fenêtres françaises sur le monde

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Objectifs
  • Être en mesure d’énumérer les territoires ultramarins et leurs statuts.
  • Être en mesure d’énumérer les atouts que représentent ces territoires et expliquer pourquoi ils permettent à la France de renforcer son statut de puissance maritime.
Points clés
  • La France dispose de territoires dans de nombreuses mers et dans tous les océans (départements et régions d’outre-mer, collectivités d’outre-mer), vestiges de son passé colonial. Ceux-ci lui confèrent une place stratégique dans le contrôle des mers et des routes maritimes, lui donnent la possibilité d’intervenir rapidement aux quatre coins de la planète et lui offrent la deuxième zone économique exclusive (ZEE) du monde.
  • Ces « confettis d’Empire », outre qu’ils offrent un potentiel scientifique, militaire et économique certain à la France, assoient également sa présence et son influence dans le monde.
Pour bien comprendre
  • DROM-COM.
  • ZEE.
  • Ressources naturelles.
  • Tourisme.
  • Routes maritimes.
  • Atouts géostratégiques.

Les territoires ultramarins, peuplés de 2,8 millions d'habitants soit 4 % de la population française, sont situés à plusieurs milliers de kilomètres de la métropole et représentent une superficie de plus de 120 000 km2 de terres. Grâce à eux, la France possède la deuxième plus grande ZEE du monde et est présente sur tous les continents et dans les océans.

Issus de l'histoire coloniale française, ces territoires possèdent des statuts différents, cinq d'entre eux sont des DROM (départements et régions d'outre-mer) aux compétences identiques à celles des départements et des régions métropolitains, alors que les autres sont des COM (collectivités d'outre-mer) qui jouissent d'une autonomie plus ou moins avancée. Ces territoires contribuent à faire de la France une puissance maritime.

1. Les territoires ultramarins: un facteur de puissance maritime
a. La présence française dans le monde : des vestiges de l’empire colonial

 

La présence française dans le monde

 

Le passé colonial français explique sa présence à l’échelle internationale. Entre le XVIe siècle et les années 1950-1960, son empire, à son apogée, atteignait les 120 656 km². De nos jours, il s'étend sur plus de 10 millions de km². Par conséquent, la France est une puissance culturelle puisqu’elle est la langue officielle, maternelle, fortement pratiquée ou enseignée dans de nombreux États anciennement colonisés.

Après la phase de décolonisation qui a marqué les années 1950 et 1960, il ne lui reste plus que quelques « confettis » – des îles réparties dans l’Atlantique, les Antilles, l’océan Indien, le Pacifique Sud, l’Antarctique et la Guyane :

  • les DROM (départements et régions d’outre-mer) : Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte et la Réunion. Ce sont des territoires français qui ont les mêmes lois que les régions métropolitaines ;
  • les COM (collectivités d’outre-mer) : la Polynésie française, Wallis et Futuna, Saint-Bathélémy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon. Ce sont des ensembles territoriaux sous souveraineté française mais qui bénéficient d'une certaine autonomie.

La Nouvelle-Calédonie et Clipperton ont encore un autre statut particulier : ce sont des territoires à souveraineté partagée.

b. Un potentiel économique considérable

1. Une ZEE immense qui évolue

La France possède la deuxime plus grande ZEE du monde, soit 10,8 millions de km², après les États-Unis. Les territoires ultramarins représentent 17 % des terres émergées françaises et 96,6 % de la superficie de la ZEE.

Exemple : la Polynésie française qui est le plus grand ensemble d’atolls du monde, permet à la France de disposer d’une ZEE douze fois plus grande que celle de la seule métropole.

La zone économique exclusive s’étend généralement jusqu’à 370 km au large des côtes. Elle réserve à l'État concerné des droits exclusifs en matière d'exploration, d'exploitation et de gestion des ressources naturelles. Elle est dotée d'une juridiction en matière d'installations et d'ouvrages, de recherche scientifique marine, de protection et de préservation du milieu marin.

En 2015, le domaine maritime français s’est agrandi de 579 000 km², la souveraineté française sur les sols et sous-sols se sont donc accrue. En effet, il est possible d’étendre les limites de la ZEE jusqu’à 680 km maximum des côtes si on prouve qu’un le plateau continental s’étend sous les eaux. Suite à une étude géologique, la France a fait appliquer cette réglementation au large des côtes de la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie et des îles Kerguelen.

Ainsi, les territoires ultramarins contribuent à faire de la France une puissance maritime mondiale.

En effet, les eaux des ZEE sont des sources de revenus et d’emplois, notamment dans les secteurs de la pêche et de l’industrie d’extraction.

2. D’importantes ressources naturelles encore peu exploitées

La ZEE française regorge de ressources naturelles encore peu exploitées. Ainsi, sur les 600 000 tonnes de poisson pêchés par des pêcheurs français, seulement 60 000 (soit 10 %) l’ont été dans les eaux d’outre-mer. On estime que 80% de la production halieutique française se concentre dans l’océan Atlantique nord-est. Dans les ZEE françaises du Pacifique et de l’Antarctique, les prises sont au-dessous de ce que l’écosystème pourrait supporter de façon durable : il y a donc, là-bas, un potentiel de plusieurs centaines de millions d’euros par an et de plusieurs milliers d’emplois.

Par ailleurs, en 2011, du pétrole a été découvert au large de la Guyane française. On sait notamment que les eaux de la ZEE française en outre-mer recèlent d’importants gisements de minerais qui, d’ici à 2030, pourraient devenir une source d’approvisionnement importante pour l’industrie française.

Exemple: on suppose que le sous-sol au large des côtes de Saint-Pierre-et-Miquelon regorge d’hydrocarbures. La France souhaite faire un recours afin d’étendre la ZEE et pouvoir ainsi exploiter davantage les richesses du sous-sol de cet espace.
La Terre Adélie est un territoire revendiquée par la France. Cependant, la signature du traité sur l'Antarctique en 1959 a gelé toute prétention territoriale en Antarctique. Seules les activités pacifiques y sont autorisées. Ainsi, la France y maintient une base scientifique : la base Dumont d'Urville.
c. Des destinations touristiques phares

Ces espaces bénéficient d'une forte attraction touristique : les atouts climatiques et paysagers des îles tropicales et subtropicales constituent de réels atouts à l'heure de la mondialisation du tourisme. Les flux proviennent en grande partie des centres d'impulsion européens et américains ainsi que des États développés situés à proximité.

La fréquentation est forte. L’aéroport international de Tahiti accueille en moyenne 210 000 touristes par an et son trafic international est en constante hausse depuis 2016. Aux Antilles, la Martinique et la Guadeloupe accueillent chacune 600 000 touristes par an. Quant à la Réunion, elle accueille en moyenne plus de 420 000 touristes.

Le tourisme de croisière a connu un essor important dans certains territoires ultramarins, surtout en Polynésie française. Les retombées économiques de ce secteur d’activité sont importantes. 

Exemple : en 2017, les activités de croisière représentent 25 % des recettes touristiques de la Polynésie française.

Cependant, le tourisme se concentre sur des espaces bien précis des territoires insulaires, à savoir plus généralement sur les côtes sous le vent (à l'abri du vent) au détriment des espaces intérieurs et des côtes au vent. Il accentue donc parfois les contrastes spatiaux de développement.

IMAGE UNE PLAGE DE LA RÉUNION

d. Des territoires dépendants de la métropole

Les économies ultramarines ont longtemps reposé sur l'agriculture de plantation (banane, ananas, canne à sucre, etc.) qui, face à la concurrence des États voisins dont la main-d'œuvre est moins chère, survit grâce à des subventions venant notamment de l'Union européenne. Territoires faiblement industrialisés (exception faite de la base de Kourou en Guyane), leur activité est aujourd'hui dominée par les services (fonction publique, tourisme, commerce).

Si le niveau de vie est très inférieur à celui de la métropole, le chômage plus élevé et les inégalités sociales plus fortes, ces territoires restent attractifs pour les populations pauvres des pays voisins.

Exemple: le Brésil et le Suriname sont des pays voisins de la Guyane. Le Brésil est, certes, un pays en développement, membre des BRICS, mais les inégalités sociales sont nombreuses et une part de la population meurt de faim. L’IDH, (indice de développement humain), ne s’élève qu’à 0,67 en 2016 au Suriname contre 0,78 pour la Guyane. Les populations pauvres fuient la misère et migrent illégalement en Guyane. En 2013, 40 % des demandes d’asiles enregistrées concernent les territoires d’outre-mer.

La richesse des territoires ultramarins est à relativiser, car elle repose sur des transferts financiers (aides, prestations sociales et salaires artificiellement élevés) provenant de la métropole, renforçant ainsi la relation de dépendance.

Les territoires ultramarins contribuent à élever la France au statut de puissance maritime. Toutefois, le potentiel économique de ces territoires reste sous-exploité et le niveau de vie y est plus faible. Ils sont donc un atout considérable pour le territoire français, et ce, à différentes échelles.

2. Les territoires ultramarins : un intérêt stratégique majeur
a. Des atouts géostratégiques

Ces territoires offrent à la France une présence stratégique sur l’ensemble des continents. Elle dispose ainsi de bases militaires dans toutes les mers du monde. Cela lui offre la possibilité d’intervenir rapidement sur tous les théâtres d’opérations militaires et de protéger ses intérêts comme ses ressources.

Dans un système à l'économie mondialisée, les routes maritimes jouent un rôle fondamental dans le transport des marchandises : les ZEE d’outre-mer permettent à la France de sécuriser ses routes. Les navires basés à la Réunion servent à lutter contre les pirates somaliens.

Exemples : la Guyane offre un cadre idéal pour les essais nucléaires ainsi que pour les activités spatiales. La base de Kourou permet le lancement de satellites, mais elle est également exploitée à des fins militaires (elle abrite un centre de contrôle militaire chargé d’effectuer des missions de surveillance et de renseignement). L'atoll de Mururoa, en Polynésie française, a aussi été le théâtre d'essais nucléaires, aujourd’hui stoppés.

En outre, la délimitation des ZEE est souvent facteur de tensions à cause des enjeux d’appropriation des ressources. Les demandes françaises en faveur d’une extension de leur ZEE peuvent aboutir à des tensions, mais ses atouts géostratégiques considérables peuvent dissuader les autres États d’entrer en conflit direct avec elle.

Exemple : officiellement détenue par la France depuis 1931, l’atoll de Clipperton, situé dans l’océan Indien, est revendiqué par le Mexique depuis la fin du XIXe siècle. Très peu exploité par la France, cet atoll représente une ZEE de 440 000 km² qui regorge de ressources halieutiques - surtout le thon rouge- et de nodules polymétalliques. Malgré des tensions toujours vives, aucune action n’a été tentée par le Mexique.
b. Des atouts diplomatiques

Les territoires ultramarins sont très éloignés géographiquement de la France : 17 000 kilomètres séparent le territoire métropolitain de la Nouvelle Calédonie. Des politiques d’intégration de ces territoires à l’échelle régionale ont donc été menées, ce qui favorise parfois les échanges avec les États voisins.

Un pont a par exemple été construit pour relier la Guyane française au Brésil, sur le fleuve-frontière Oyapock. Ce pont est avant tout un symbole, à l’échelle internationale, de l’instauration de relations franco-brésiliennes, le Brésil étant un État émergent puissant avec qui la France souhaite entretenir de bonnes relations diplomatiques et économiques. Cette proximité territoriale y participe.

Ces nouvelles relations permettent à la France d’être davantage présente sur l’échiquier mondial des relations internationales.

c. Des atouts environnementaux et commerciaux

La biodiversité ultramarine est également un atout considérable pour le territoire français. Les territoires d’outre-mer concentrent 95% de la faune vertébrée et de la flore terrestre française, 10 % des récifs mondiaux et 55 000 km² de récifs et de lagons. La France possède également 20 % des atolls coralliens mondiaux grâce aux 118 îles qui composent la Polynésie française.

Exemple : le parc naturel marin de Mayotte possède un des plus grand lagon du monde. 

De plus, le gouvernement français a adopté une politique durable dans ces espaces maritimes : on recense 546 aires marines protégées, ce qui correspond à un quart des eaux françaises.

Aire marine protégée : zone maritime dans laquelle la biodiversité est protégée. Certaines activités telles que la pêche sont autorisées mais elles sont très régulées afin de ne pas mettre en péril les espèces.

Ainsi, la France s'inscrit dans une politique de développement durable, qui renforce son soft power à l'échelle internationale.

Soft power : désigne l’influence directe ou indirecte d’un État sur d’autres. Différents facteurs d’influence (notamment un facteur culturel) sont pris en compte afin d’étudier l’influence d’un pays.

Enfin, les territoires ultramarins peuvent constituer une nouvelle entrée vers le commerce maritime mondial. Le grand port maritime de la Réunion enregistre une croissance d’activité de 40 % entre 2012 et 2016. Il concentre diverses activités maritimes: la pêche, le commerce et la construction navale. Ce hub portuaire accueille des porte-conteneurs qui desservent l’Afrique, l’Europe, l’Asie du sud-est et l’Australie.

Hubs portuaires : également qualifiés de ports pivots, il s’agit d’espaces qui servent de centre d’éclatement au transport des marchandises généralement conteneurisées. On y effectue le transbordement des conteneurs des navires-mères vers des navires qui desservent ensuite des ports secondaires.

L’intégration de certains territoires d’outre-mer dans le commerce mondial constitue un atout considérable puisque les ports sont des points de passage qui composent les routes maritimes. L’influence économique et commerciale internationale de la métropole s’en trouve renforcée.

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