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La mondialisation : hiérarchisation et recomposition des territoires

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Objectifs
  • Être en mesure d’identifier les différents centres décisionnaires et d’impulsion de la mondialisation.
  • Être en mesure d’expliquer que la mondialisation est source de richesses qui renforcent les inégalités à diverses échelles.
Points clés
  • La mondialisation tend à renforcer les espaces déjà favorisés, à susciter le développement des pays les plus à même de s’y intégrer (Asie), mais fragilise aussi des économies plus dépendantes (Afrique).
  • Jamais le monde n’a connu autant de riches, mais jamais il n’y a eu autant de pauvres. Toutefois l’analyse doit être conduite à différentes échelles, car localement, la mondialisation peut s’avérer néfaste pour certains secteurs économiques tout en en favorisant d’autres. Elle doit donc être régulée par l’action des États, des ONG, voire de la Banque mondiale, dans l’objectif de réduire les inégalités.
Pour bien comprendre
  • Mondialisation
  • Acteurs
  • Échelles
  • Centres d’impulsion

La mondialisation a un impact majeur sur les économies et le développement des pays. Face à ce phénomène, ils ne semblent pas à égalité : certains contrôlent ou impulsent la mondialisation, alors que d’autres la subissent.

1. Un paradoxe : l’augmentation de la richesse et de la pauvreté
a. Une production de richesses inégale

La mondialisation ne profite pas à tous puisqu’elle génère une production importante de richesses dans les régions et espaces bien intégrés.

Mondialisation : ensemble de processus complexes qui facilitent la mise en relation des sociétés à l’échelle mondiale.

Jamais les hommes n’ont produit autant de richesses. Ainsi, la richesse mondiale a progressé de 66 % entre 1995 et 2014.
La consommation générale de biens et de services a considérablement augmenté : entre 1980 et 2003, on estime que le commerce mondial a été multiplié par 6,8 et que le PIB mondial a été multiplié par 3,5.

 

 

L’espérance de vie a augmenté de 20 ans en moyenne dans les PED (pays en développement) depuis 30 ans.
Trois fois plus d’humains ont accès à l’eau potable en 2006 qu’en 1975. Cette belle progression se poursuit puisqu’en 2015 89 % de la population mondiale a accès à l’eau potable contre 81 % en 2000.

Exemple
Les pays en développement sont particulièrement concernés par un meilleur accès à l’eau potable. En Afghanistan, un quart seulement de la population avait accès à l’eau potable en 2000.
En 2015, 63 % de la population afghane a désormais accès à l’eau potable.
b. L’augmentation de la pauvreté

Mais parallèlement, il n’y a jamais eu autant de pauvres.
La mondialisation et les progrès économiques ont favorisé le recul de l’extrême pauvreté : il passe de 36 % en 1990 à 10 % en 2015.

Extrême pauvreté : fait , selon l’ONU, de vivre avec moins d’un dollar vingt-cinq par jour.

Toutefois, la pauvreté mondiale reste très importante. En effet, la Banque mondiale estime que la moitié de la population mondiale, soit 3,6 milliards d’individus, sont en proie à de grandes difficultés économiques pour satisfaire leurs besoins élémentaires (logement, alimentation, santé, hygiène, etc).

Remarque
Le seuil de pauvreté est à 3,20 dollars par jour dans les pays émergents et pays en développement. Dans les pays riches, le seuil de pauvreté est à 5,50 dollars par jour.

Si la proportion des pauvres a diminué, leur nombre a augmenté mécaniquement par la croissance démographique.

c. Des inégalités démographiques et socio-spatiales

Il y a donc un partage territorial très inégal des richesses. 1 % des plus riches disposent de 44 % de la fortune mondiale.
On estime également que 20 % des plus riches reçoivent 83 % du revenu mondial et les 20 % des plus pauvres seulement 1,5 %.
Ces inégalités économiques se conjuguent avec des inégalités sociales et démographiques.
20 % des humains les plus riches consomment :

  • 45 % de la viande ;
  • 58 % de l’énergie ;
  • 87 % des véhicules.

Certes, l’espérance de vie augmente dans les Suds (55 ans en 1970, 66 ans en 2000), mais la différence reste très marquée avec les Nords (79 ans).
On estime que 15 % de la population mondiale n’a pas accès à l’électricité. Selon la FAO, 820 millions d’humains souffrent de la faim, plus de 90 % d’entre eux vivent dans les Suds, il s’agit majoritairement de paysans.
Même la société d’abondance dans les pays développés donne l’impression que les progrès ne sont pas partagés par tous (SDF).

2. Des progrès inégalement partagés

En fait, la mondialisation a un effet différent selon les pays concernés. Les pays de l’Asie orientale ont réussi grâce à la mondialisation à réduire leur écart avec les pays de l’OCDE.

Remarque
L’OCDE est l’Organisation de coopération et de développement économiques. Le 14 décembre 1960, 20 pays ont signé le traité. Par la suite, 17 autres pays ont rejoint l’organisation.

Par l’ouverture à l’économie de marché, la Chine a vu quadrupler son RNB en 20 ans ; elle est la 2e puissance économique mondiale et la 1re puissance exportatrice mondiale en 2014. La Corée du Sud est devenue un pays développé, surtout grâce à son économie extravertie et à ses puissantes FTN (les chaebols : LG, Hyundai, Samsung).

La croissance rapide de ces pays asiatiques inquiète les pays du Nord qui sont concurrencés. Tout comme les pays riches du Nord, les pays asiatiques délocalisent leurs usines dans des régions plus modestes ou pauvres en fonction du savoir-faire de la main-d'œuvre recherchée.

Délocalisation : Fait de déplacer le lieu de production d’une entreprise afin de réduire le cout de production.
Exemple
La Chine délocalise de nombreuses entreprises en Afrique afin de réduire les couts de production. Elle y bénéficie d’une main-d'œuvre peu qualifiée dont les salaires sont très faibles.

Mais sur la même période, l’évolution est complètement inverse pour l’Afrique subsaharienne et on assiste également à un essor de la pauvreté au Moyen-Orient.

Exemple
En 2002, l’Afrique subsaharienne concentre le quart de l’extrême pauvreté. En 2018, elle concentre 41,1 % de l’extrême pauvreté mondiale.

Malgré, une ouverture progressive, mais lente, à la mondialisation, les pays de la zone, dont le commerce repose surtout sur les matières premières, accroissent leur dépendance économique avec les pays des Nords.
La richesse en ressources naturelles n’est pas non plus une garantie de développement : des pays pétroliers du Sud sont devenus rentiers, donc dépendants du cours de la matière première.

Exemple
Comme le Nigéria ou les pays du Golfe. Les pays ne sont pas tous aussi prévoyants que Dubaï qui s'est reconverti avec succès dans le tourisme.

Certains PMA, pays les moins avancés du monde, s’intègrent lentement à la mondialisation mais ils restent marginalisés. Ils ne concentrent pas suffisamment de flux financiers et de capitaux.

PMA : Ce classement est créé par l’ONU en 1971. En 2018, il regroupe 47 États enregistrant des difficultés économiques et des retards de développement très importants. Ces États se concentrent dans les Suds : 33 pays sont situés en Afrique, 9 en Asie, 4 en Océanie et un aux Antilles.

L’impact est donc nettement positif pour les pays à revenu intermédiaire ou élevé, mais pas pour ceux aux revenus faibles. Il semble exister un « effet de seuil » : un niveau de richesse minimum parait nécessaire pour qu’une économie puisse tirer avantage de sa participation à la mondialisation.
À l’échelle d’un pays, les progrès peuvent s’avérer fragiles.
Le Brésil, qui a largement ouvert son économie et qui connait une croissance économique forte, est aussi l’un des pays les plus inégalitaires de la planète.

Exemple
La population brésilienne est fortement touchée par la pauvreté : elle concentre 26 % de pauvres et 7 % de la population - soit 15 millions d’individus - vit en dessous du seuil d’extrême pauvreté.
Dans la région du Nord-Est - région qui concentre les États les pauvres du pays - un cinquième de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

La crise asiatique de 1997 a aussi mis en évidence la fragilité d’un développement économique trop brusque.

3. Une nécessaire prise de conscience mondiale

Les bénéfices de la mondialisation ne sont pas automatiques (des mesures d’accompagnement sont nécessaires) et les pays doivent se l’approprier pour y trouver leur place.
Au site inca de Machu Picchu (Pérou), la mondialisation a entrainé l’importation de boissons étrangères (ruinant la production locale), mais a ouvert le site aux touristes du monde entier (ce qui a dopé les productions artisanales de céramique ou de tissu).
Parallèlement, pour réduire les inégalités mondiales, les pays développés ont leur rôle à jouer par le mécanisme de l’aide publique au développement. Or, malgré leurs promesses, celle-ci a nettement diminué : estimée à 0,30 % du revenu des pays donateurs en 1990, elle n’en représentait plus que 0,25 % en 2003.
En baisse régulière depuis 1992, elle représente 152,8 milliards de dollars en 2019, soit une hausse d’1,4 % par rapport à 2018.

Remarque
Cette hausse de l’APD s’est accompagnée d’une baisse de 2 % de la prise en charge des réfugiés dans les pays membres de l’OCDE. Les aides financières des pays de l’OCDE sont donc limitées.

D’ailleurs, dans certains pays, les capitaux envoyés par les expatriés dépassent le montant de l’aide internationale reçue. Les pays développés se justifient en expliquant que l’aide est parfois détournée en achats militaires ou au profit de dirigeants corrompus.

Les ONG, acteurs de la mobilisation, jouent aussi leur rôle dans la réduction des inégalités. Elles opèrent des transferts d’argent importants et jouent un rôle crucial lors des catastrophes humanitaires. Mais le risque est fort d’une dépendance des populations vis-à-vis de l’aide humanitaire.
Enfin, la Banque mondiale, dont l’action suscite la critique des altermondialistes, a pour vocation première de lutter contre la pauvreté. Pour octroyer les prêts, elle impose une politique de rigueur budgétaire, de privatisation et d’ouverture au commerce international.
Depuis 2003, cette institution onusienne a pris conscience des limites de cette politique trop libérale et cherche à associer davantage les ONG, la société civile et les États, tout en tenant compte à la fois des spécificités locales et du développement durable.

La multiplicité des acteurs rend toutefois difficile un changement de cap global d’une mondialisation capitaliste dans un rôle plus social.

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