Les sans-culottes : quel rôle dans la Révolution ?
Ce milieu ne définit pas une classe économique en tant que telle, mais les sans-culottes se retrouvent autour d’intérêts communs. Ce qui les touche et intéresse avant tout est le problème des subsistances, c'est-à-dire la question des pénuries et le douloureux problème de l’augmentation des produits de consommation.
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La tenue vestimentaire est un langage
à part entière : la
manière de s’habiller traduit le
discours politique. Le sans-culotte est donc
identifiable à cette tenue : il porte
un pantalon long en bure rayée (la
bure est un tissu de laine assez grossier) qui
l’oppose à l’aristocrate,
vêtu de la culotte courte et de bas de
soie. Cette absence de la culotte explique le nom
porté par ces révolutionnaires qui
affirment ainsi leur rang. Il est également revêtu de la blouse et du gilet ou de la veste courte à gros boutons : la carmagnole. Cette carmagnole donne lieu à une chanson créée en 1792 qui illustre le mépris de la famille royale. Il est chaussé de sabots, parfois remplis de paille, pour là aussi marquer cette appartenance au peuple des travailleurs. Il est enfin coiffé du bonnet phrygien rouge qui rappelle l’affranchissement des esclaves et les révoltes populaires du 17e siècle. Sur ce bonnet est arborée une cocarde tricolore. Ce bonnet était aussi utilisé à l’origine pour protéger la chevelure dans certaines professions. La tenue vestimentaire est complétée par un symbole révolutionnaire que l’on porte pour certaines occasions : la pique. Cette arme symbolise la victoire du peuple souverain : c’est sur la pointe en fer que l’on fiche les têtes tranchées des ennemis de la Révolution. |
L’affirmation de l’identité propre est soulignée par le langage qui contribue à répandre les usages démocratiques. Les sans-culottes se tutoient et s’appellent « citoyens ». Désormais il n’existe plus de distinctions. Ils renoncent également aux vieux patronymes de leur baptême et adoptent des noms glorieux de l’Antiquité.
Animés d’un idéal de démocratie, d’égalité entre citoyens, ils réclament le droit à la subsistance, à l’accès à la nourriture et ils souhaitent, pour cela, que l’État plafonne les prix, qu’il réglemente le commerce. Ils poussent parfois la passion politique jusqu’au fanatisme pour que le gouvernement révolutionnaire prenne en compte leurs revendications.
Ils participent ainsi activement aux débats politiques qui animent les sociétés populaires. Ces sociétés apparaissent à Paris avant de gagner les provinces. On y veille à la sauvegarde des droits de la nation et on y discute des lois.
Les sans-culottes se rassemblent également au sein des sections. Les assemblées de sections sont des organismes présents dans chaque quartier de la ville. Ils sont institués en 1790 pour recevoir des citoyens actifs mais de plus en plus de sans-culottes les intègrent pour y débattre.
Les derniers espaces de débats sont les clubs, des associations où les citoyens débattent là aussi de questions politiques. Les lieux de réunion de ces clubs sont souvent d’anciens couvents qui vont leur donner leur nom comme le club des cordeliers ou des jacobins. Ces clubs sont des instruments privilégiés dont les sans-culottes se servent pour faire pression sur les députés de l’Assemblée.
Outre ces espaces de débats, les sans-culottes bénéficient de l’appui des journalistes. Ainsi les journaux de Jean-Paul Marat, l’Ami du peuple, ou de Jacques René Hébert qui est à l’origine du Père Duchesne, sont des relais efficaces du discours politique des sans-culottes. Ces journalistes appuient leurs revendications.
La proclamation de la République en septembre 1792 marque le moment où les sans-culottes exercent une influence politique croissante. En juin 1793, ils multiplient les pétitions réclamant l’arrestation des Girondins qui dirigent cette république et qui sont jugés trop modérés ou trop proches des bourgeois. Ils soutiennent ensuite le Comité de Salut Public et le gouvernement de Terreur mis en place par Robespierre à partir de l’été 1793. Ils contrôlent les comités de surveillance qui ont pour tâche de dénoncer les traîtres à la Révolution et participent aux tribunaux révolutionnaires. Il faut attendre juillet 1794 et l’exécution de Robespierre pour que les sans-culottes perdent leur influence et leur pouvoir.

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