Les États-Unis : de l'hyperpuissance au déclin relatif (1990-2012)
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De 1945 à
1989, les États-Unis
se sont affirmés comme une superpuissance
complète et sans équivalent. Ils se sont
affirmés d’autant plus fortement que le contexte
de la guerre froide incitait à une bipolarisation du jeu
politique, diplomatique, militaire, économique et
culturel.
Avec la chute du Mur de Berlin en 1989 et la fin de l’URSS, les États-Unis apparaissent dans une situation paradoxale : vainqueurs idéologiques d’un conflit qui a duré plus de 40 ans, ils jouissent du prestige du vainqueur ; leur modèle de démocratie libérale s’impose dans le monde entier. En parallèle, ils doivent assumer leur responsabilité de diriger les affaires du monde et de concourir à la définition d’un nouvel ordre mondial.
Cette redéfinition de l’hyper-puissance américaine est d’autant plus compliquée dans la période 1990-2012 alors que les États-Unis sont confrontés à l’émergence d’un monde multipolaire dans lequel leur déclin relatif apparaît de plus en plus clairement.
Avec la chute du Mur de Berlin en 1989 et la fin de l’URSS, les États-Unis apparaissent dans une situation paradoxale : vainqueurs idéologiques d’un conflit qui a duré plus de 40 ans, ils jouissent du prestige du vainqueur ; leur modèle de démocratie libérale s’impose dans le monde entier. En parallèle, ils doivent assumer leur responsabilité de diriger les affaires du monde et de concourir à la définition d’un nouvel ordre mondial.
Cette redéfinition de l’hyper-puissance américaine est d’autant plus compliquée dans la période 1990-2012 alors que les États-Unis sont confrontés à l’émergence d’un monde multipolaire dans lequel leur déclin relatif apparaît de plus en plus clairement.
1. L'échec d'un nouvel ordre mondial
a. Les États-Unis gagnent la guerre froide
Au début des années 1990, la fin de l’URSS fait
des États-Unis la seule
superpuissance mondiale. Sur le plan
idéologique, les valeurs américaines
de liberté économique et de
démocratie représentative, triomphent
à l’échelle planétaire. Les
États-Unis apparaissent comme une hyper-puissance
capable de réorganiser le monde autour de la
démocratie et du droit, comme en 1918 ou en
1945.
b. Un monde régulé
La guerre du Golfe
permet aux Américains de montrer non seulement
l’étendue de leur domination militaire et
stratégique, mais aussi de s’ériger
en « gendarme du monde », garants du
« nouvel ordre mondial » promu par
Georges Bush. Ils
interviennent toutefois dans le cadre de l’ONU pour
respecter le droit international.
c. Un monde instable
La disparition de l’URSS ouvre une période
d’instabilité où de multiples
conflits locaux mettent à mal
l’hyper-puissance américaine :
- Les Américains subissent un revers en Somalie en 1993 ; très marquant pour l’opinion publique américaine et mondiale.
- L’engagement des États-Unis en ex-Yougoslavie sous l’égide de l’OTAN, en Bosnie en 1994, puis au Kosovo en 1999 permet toutefois d’accélérer le retour à la paix.
- Les Américains subissent un revers en Somalie en 1993 ; très marquant pour l’opinion publique américaine et mondiale.
- L’engagement des États-Unis en ex-Yougoslavie sous l’égide de l’OTAN, en Bosnie en 1994, puis au Kosovo en 1999 permet toutefois d’accélérer le retour à la paix.
2. Une politique d'Enlargement
a. La doctrine de l'Enlargement
Le Président américain Bill Clinton promeut, dans les
années 1990,
une politique dite d’Enlargement. Cette politique
vise à « élargir le cercle des
nations démocratiques » en utilisant
différents outils tels que le soft
power ou le hard power.
Soft power : cette expression signifie « force douce ». Il s’agit pour un État d’user de ses capacités d’influence et de séduction pour faire avancer ses intérêts géopolitiques.
Hard power : cette expression signifie « force brute ». Il s’agit pour un Etat d’user de ses forces militaires faire avancer ses intérêts géopolitiques.
Soft power : cette expression signifie « force douce ». Il s’agit pour un État d’user de ses capacités d’influence et de séduction pour faire avancer ses intérêts géopolitiques.
Hard power : cette expression signifie « force brute ». Il s’agit pour un Etat d’user de ses forces militaires faire avancer ses intérêts géopolitiques.
b. Les limites de cette doctrine
En pratique, cette doctrine se heurte à la
réalité des relations internationales. Les
États-Unis ne peuvent intervenir dans la
guerre
russo-tchétchène ; en outre leur
rapprochement avec la Chine ne ramène pas ce pays
vers la démocratie.
c. Le retour de la tentation isolationniste
Cette doctrine se heurte au Sénat américain
qui privilégie une politique unilatérale au
nom de la défense des intérêts
économiques américains : il refuse ainsi de
ratifier les accords de
Kyoto sur l’émission des gaz
à effet de serre en 1997, le traité
interdisant les essais
nucléaires en 1999 et refuse de
participer à la Cour
Pénale Internationale en 1998.
Les États-Unis renouent en ce sens avec
l’isolationnisme
3. La tentation unilatérale
a. Le choc du 11 septembre 2001
Les États-Unis sont attaqués sur leur sol
le 11 septembre 2001,
perpétré par les terroristes
d’Al-Qaïda.
Ces attentats ont une portée symbolique immense :
jamais les États-Unis n’avaient
été attaqués sur leur sol
auparavant.
Cette série d’attentats confirme la vision manichéenne professée par Georges W.Bush. Selon lui, un « axe du mal » cherche à porter atteinte aux intérêts américains par le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massives.
![]() |
Doc. 1. Une cloche en mémoire du 11 septembre offerte par Londres à la ville de New York |
Cette série d’attentats confirme la vision manichéenne professée par Georges W.Bush. Selon lui, un « axe du mal » cherche à porter atteinte aux intérêts américains par le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massives.
b. Une politique interventionniste et
sécuritaire
Les États-Unis renouent avec une politique
unilatérale et s’appuient sur le concept de
guerre préventive pour mener une
politique sécuritaire et interventionniste
: l’armée américain envahit
l’Afghanistan en 2001, avec l’accord de
l’ONU puis s’attaque au régime de
Saddam Hussein en Irak en 2003 sans l’accord de
l’ONU.
Cette politique a ses limites : la stabilisation de l’Irak est un échec, la situation en Afghanistan reste instable et les conditions de détention des prisonniers en Irak ou à Guantanamo (lieu de détention des terroristes avérés ou présumés) mobilisent l’opinion internationale contre cette politique. Non seulement la politique américaine est contestée à l’échelle mondiale, mais elle se révèle en partie inefficace pour lutter contre le terrorisme.
Cette politique a ses limites : la stabilisation de l’Irak est un échec, la situation en Afghanistan reste instable et les conditions de détention des prisonniers en Irak ou à Guantanamo (lieu de détention des terroristes avérés ou présumés) mobilisent l’opinion internationale contre cette politique. Non seulement la politique américaine est contestée à l’échelle mondiale, mais elle se révèle en partie inefficace pour lutter contre le terrorisme.
c. Une nouvelle ère ?
Avec l’arrivée de Barack Obama au pouvoir en
2009, les
États-Unis semblent renouer avec le soft
power en privilégiant le
multilatéralisme dans le domaine de la
gouvernance économique ou sur la question du
développement durable par exemple.
Le retrait des soldats américains d’Irak et la volonté de « partager le fardeau » de leur sécurité avec les Européens (intervention des Français et des Anglais en Libye en 2011), semblent être une rupture avec la politique unilatérale de la période précédente.
Toutefois, les Américains sont prêts à agir seuls, sans consulter leurs alliés dès qu’il s’agit d’opérations à fortes portées symboliques comme l’exécution de Ben Laden au Pakistan en 2011.
À la suite de Barack Obama, Donald Trump est élu président en 2017.
Le retrait des soldats américains d’Irak et la volonté de « partager le fardeau » de leur sécurité avec les Européens (intervention des Français et des Anglais en Libye en 2011), semblent être une rupture avec la politique unilatérale de la période précédente.
Toutefois, les Américains sont prêts à agir seuls, sans consulter leurs alliés dès qu’il s’agit d’opérations à fortes portées symboliques comme l’exécution de Ben Laden au Pakistan en 2011.
À la suite de Barack Obama, Donald Trump est élu président en 2017.
L'essentiel
Les Américains se battent-ils pour conserver leur
leadership mondial ou négocient-ils en douceur leur
déclin ? La question peut sembler provocatrice mais de
nombreux signes montrent l’affaiblissement des États-Unis au
cours de la dernière décennie :
- La crise économique de 2008 a fortement affecté l’économie américaine et remis en cause le consumérisme, base de l’économie américaine.
- Le poids des États-Unis dans l’économie mondiale avait déjà tendance à reculer depuis les années 1950.
- La montée en puissance de l’économie chinoise affaiblit l’économie américaine et rend les États-Unis très dépendants du cours du Yuan (origine des tensions entre les deux pays).
- La politique sécuritaire d’interventions en Afghanistan et en Irak a montré ses limites.
Ces revirements ont prouvé que le monde des années 2010 n’était plus le monde où les États-Unis étaient craints et respectés. On peut s’en réjouir s’il s’agit d’un gage de démocratie à l’échelle mondiale ; en revanche, on peut le craindre si cet affaiblissement ouvre la voie à une contestation violente de l’Occident.
- La crise économique de 2008 a fortement affecté l’économie américaine et remis en cause le consumérisme, base de l’économie américaine.
- Le poids des États-Unis dans l’économie mondiale avait déjà tendance à reculer depuis les années 1950.
- La montée en puissance de l’économie chinoise affaiblit l’économie américaine et rend les États-Unis très dépendants du cours du Yuan (origine des tensions entre les deux pays).
- La politique sécuritaire d’interventions en Afghanistan et en Irak a montré ses limites.
Ces revirements ont prouvé que le monde des années 2010 n’était plus le monde où les États-Unis étaient craints et respectés. On peut s’en réjouir s’il s’agit d’un gage de démocratie à l’échelle mondiale ; en revanche, on peut le craindre si cet affaiblissement ouvre la voie à une contestation violente de l’Occident.
Références
- Dorel G., Atlas de l’Empire américain,
éd. Autrement, 2006
- Goussot M., Les États-Unis, La Documentation photographique, mars-Avril 2007
- Kaspi A., Les Américains, Seuil, t.2, éd.Nouvelle, 2008
- Melandri P., Histoire des États-Unis contemporains, éd. A. Versaille, 2008
- Goussot M., Les États-Unis, La Documentation photographique, mars-Avril 2007
- Kaspi A., Les Américains, Seuil, t.2, éd.Nouvelle, 2008
- Melandri P., Histoire des États-Unis contemporains, éd. A. Versaille, 2008
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