Le théâtre de l'absurde- Seconde- Français - Maxicours

Le théâtre de l'absurde

Objectifs
  • Connaitre l’esthétique et les visées du théâtre de l’absurde.
  • Comprendre ce qui relie le théâtre de l’absurde à son contexte historique.
Points clés
  • Le théâtre de l’absurde nait au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
  • Le théâtre de l’absurde malmène le langage, les personnages et l’intrigue.
  • La fragilité de l’homme et sa finitude sont matérialisées dans les pièces absurdes.
Pour bien comprendre
  • Le théâtre au XXe siècle
  • L’absurde
  • La mise en scène du texte dramatique
1. Contexte historique
a. Les lendemains d’un demi-siècle agité

Les lendemains de la Seconde Guerre mondiale ont vu naitre l’existentialisme, avec Jean-Paul Sartre comme chef de file en France. Il s’agit d’une doctrine selon laquelle notre essence (= ce qui nous définit en tant qu’être) est illusoire, tandis que notre existence est à construire, à réaliser. On remet Dieu en question, l’homme se construit uniquement par ses actes.

La doctrine de l’absurde s’apparente, d’une certaine manière, à l’existentialisme, mais s’en détache suffisamment pour mériter sa propre appellation. Elle lui vient d’Albert Camus, qui la développe dans son essai Le Mythe de Sisyphe, essai sur l’absurde (1942) et l’illustre ensuite dans l’ensemble de son œuvre, théâtrale comme romanesque.

b. Les nouvelles remises en question

La doctrine de l’absurde s’interroge sur le non-sens de la vie : la vie vaut-elle la peine d’être vécue si elle ne consiste qu’à « faire les gestes que l’habitude commande » ? Dès lors se pose la question du suicide.

Pour Camus, il y a trois conséquences à l’absurde : la révolte, la liberté et la passion. Selon lui, il faut relever le défi de cette absurdité et se révolter, continuer à vivre. Dès lors qu’il a conscience de cette lutte contre l’absurde, l’homme conquiert sa liberté.

2. Caractéristiques du théâtre de l’absurde
a. Le langage

Dans une pièce de théâtre, le spectateur / lecteur s’attend à ce que l’intrigue soit bien construite, que les personnages soient vraisemblables et les situations identifiables. Pour cela, la cohésion entre le langage et les idées est absolument nécessaire. Or, l’absurde se définit comme ce qui est contraire à la raison et au sens commun.

De fait, le théâtre de l’absurde va ébranler la linguistique et les codes littéraires. La forme n’est pas la seule à être ébranlée : des phrases toutes faites, des lieux communs, des expressions plus ou moins triviales, des parodies grossières et voyantes font leur entrée sur scène. On parle de radioscopie du langage tant la grammaire et le vocabulaire sont malmenés et désarticulés.

b. Les personnages

Il n’y a pas de profondeur psychologique dans le théâtre de l’absurde. On a davantage affaire à des allégories d’humanité.

Puisqu’ils n’ont pas d’épaisseur psychologique, les personnages n’ont également pas de nom : ils peuvent se substituer les uns aux autres et répéter à l’infini les mêmes situations voire même se métamorphoser, par exemple dans Rhinocéros d’Eugène Ionesco.

Les personnages les plus approfondis sont destinés à représenter l’humanité toute entière à travers un cas d’espèce, comme le roi dans Le Roi se meurt de Ionesco.

c. L'action

L’action peut donc être inexistante, la pièce peut être privée de tout mouvement dramatique puisque le but n’est pas « de raconter une histoire mais de construire un objet temporel dans lequel le temps, par ses contradictions, ses structurations, mettra en relief de façon saisissante ce qui est proprement le sujet » (Sartre).

Le temps est aboli, l’action peut s’étendre et recommencer à l’infini, comme dans En Attendant Godot de Samuel Beckett.

Il arrive même que l’action échappe à tout contrôle : elle peut parfois laisser la place à l’improvisation. Le théâtre de l’absurde n’hésite pas à emprunter aux techniques du mime, du cirque, du happening. C’est ainsi que des tons si différents cohabitent, parfois même sans transition : l’angoisse succède à l’humour, la mort à la situation la plus clownesque.

3.  Quelques auteurs et œuvres incontournables

Albert Camus réussit avec Caligula (1944) à incarner sa philosophie de l’absurde. Le personnage découvre que le monde est insupportable et que les hommes sont malheureux. Il décide alors de s’affranchir de toute règle pour conquérir sa liberté. Il espère aussi ouvrir les yeux des autres pour leur permettre de découvrir la vérité.

Les pièces d’Eugène Ionesco sont généralement courtes et reposent sur l’absurdité des êtres. Il disloque le langage, les êtres, les situations. Dans La Cantatrice chauve (1950), les didascalies sont très importantes et participent à l’absurde de la pièce.

Chez Samuel Beckett, les personnages sont souvent des anonymes qui jouent parfois le rôle d’allégories humaines comme dans En Attendant Godot (1953). D’autres se voient diminués au fil de la pièce, comme dans Oh les beaux jours ! (1963). L’action est inexistante : les personnages attendent un évènement qui ne viendra pas et ne les sortira pas de leur condition. Le langage frôle le clownesque : il est souvent inarticulé, les personnages ne peuvent se comprendre et donc satisfaire leurs désirs.

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