Le rôle du metteur en scène- Seconde- Français

Avant le XIX^e siècle, la mise en scène était prise en charge soit par le comédien principal qui imposait ses choix et endossait la fonction de régisseur, soit par l’auteur lui-même, comme Molière qui était à la fois auteur, chef de troupe et comédien.

L’absence de metteur en scène s’explique dans la mesure où le théâtre était un genre codifié qui reposait sur des conventions attendues du public. Avec l’éclatement des formes théâtrales à partir du XIX^e siècle, la fonction de metteur en scène prend de l’ampleur et devient un véritable métier.

En France, André Antoine, fondateur en 1887 du Théâtre Libre, est généralement considéré comme l’un des premiers metteurs en scène français.

En Europe, le XX^e siècle est marqué par un grand nombre de personnalités qui ont contribué à renouveler la pratique du théâtre. Parmi eux, on peut citer :

• le Russe Constantin Stanislavski (1863-1938) qui a renouvelé l’approche du travail du comédien ;
• le Britannique Gordon Craig (1872-1966) qui mettait en avant l’expression du corps ;
• le Suisse Adolphe Appia (1862-1928) qui privilégiait la musique et l’éclairage sur le texte.

Pour les uns, le metteur en scène orchestre les éléments de la représentation : recrutement des acteurs, distribution des rôles, organisation des répétitions, travail sur la diction et la gestuelle, réglage de l’éclairage, choix de la musique, du décor, des costumes, etc.

Pour les autres, le metteur en scène ne se contente pas de coordonner, mais propose une interprétation et donne sa vision personnelle de la pièce, à travers son parti pris.

Les premiers s’appuient avant tout sur le respect du texte qu’ils se contentent de traduire, les seconds l’interprètent et l’enrichissent par différents éléments de mise en scène.

Pour Jacques Copeau (1879-1949), le fondateur du théâtre du Vieux-Colombier, la scène doit servir le texte.

Deux de ses élèves, Charles Dullin et Louis Jouvet, décident de fonder avec Gaston Baty et Georges Pitoëff le Cartel des quatre en 1927, afin de promouvoir leur travail basé sur la prééminence du texte.

Cette conception est également illustrée par Jean Vilar, directeur du TNP (théâtre national populaire).

La tendance de l'interprétation du texte est illustrée par Antonin Artaud, Antoine Vitez et Ariane Mnouchkine.
Ces metteurs en scène conçoivent leur travail comme une recréation du texte qu’ils peuvent interpréter à leur guise. L’idée est de chercher à renouveler les classiques en les actualisant.