La tragédie
- Connaitre les principales caractéristiques de la tragédie et les règles qui régissent ce genre théâtral.
- Connaitre l’évolution du genre tragique.
- La tragédie a pour objectif principal de purger les passions des spectateurs grâce à la catharsis.
- La tragédie, née durant l’Antiquité, a servi de modèle aussi bien aux dramaturges classiques du XVIIe siècle qu’aux dramaturges modernes du XXe siècle.
- Au XXe siècle, les tragédies classiques sont revisitées et évoquent la condition humaine dans le contexte de l’après-guerre.
- Le genre théâtral
- Le théâtre au XVIIe siècle
- Le théâtre au XXe siècle
La tragédie est un genre théâtral né à Athènes, en Grèce, au Ve siècle avant J.-C. Elle est alors en concurrence avec la comédie, mais elle est considérée comme un genre plus noble.
L'objectif d'une tragédie, selon Aristote, est de susciter des émotions fortes, telles que la pitié ou la terreur, afin de purger les passions des spectateurs : c’est la catharsis.
Les tragédies grecques reposent sur des intrigues liées à des familles mythiques bien connues des spectateurs, comme les Atrides (Iphigénie, Electre, etc.) ou les Labdacides (Œdipe, Antigone, etc.), ainsi que sur des mythes anciens.
Au début du XVIIe siècle, le théâtre connait un essor considérable, en lien avec l'épanouissement du classicisme qui atteint son apogée durant le règne de Louis XIV, à partir de 1661.
L'avènement de la tragédie rime avec une
codification stricte. Ces règles,
appliquées par les dramaturges, seront
formulées en 1674 par Nicolas Boileau, dans son
Art poétique.
Il s’agit de la règle des trois
unités (= la pièce doit
évoquer une intrigue unique, en 24 heures et
dans un lieu unique), de la règle de la
bienséance (= on ne montre pas de
violence ou de sexe sur scène pour ne pas
choquer les spectateurs) et de celle de la
vraisemblance (= la pièce doit
refléter la réalité).
Les pièces doivent être écrites en
vers et dans un registre de langue soutenu.
Les sujet abordés par les tragédies sont
nobles, c’est-à-dire qu’ils
sont empruntés à la mythologie ou
à la Bible.
Les héros tragiques sont des personnages
historiques ou mythologiques de condition
élevée (rois, héros de la
mythologie gréco-latine).
Les intrigues mêlent souvent l'amour et la raison
d'État, mettant un personnage face à un
choix impossible (un dilemme), soumis à
la fatalité pesant sur son destin.
La fin d'une tragédie est donc toujours
malheureuse.
Les tragédiens les plus connus de l’époque sont Pierre Corneille et Jean Racine.
Au XXe siècle, les sujets des
tragédies antiques sont repris par des dramaturges
tels que Jean Anouilh, Jean Giraudoux ou Jean Cocteau.
Toutefois, ces oeuvres résonnent d’une
manière différente qu’au
XVIIe siècle, car elles sont mises
en résonance avec l’époque
contemporaine des dramaturges. Ainsi, certains
personnages trouvent un nouveau souffle.
C’est le cas dans la pièce Antigone
d’Anouilh (1944), où le personnage principal
incarne la Résistance dans une France
occupée. C’est également le cas chez
Giraudoux, qui évoque dans sa tragédie
La Guerre de Troie n’aura pas lieu (1935) la
période de l’entre-deux-guerres.
À travers ces tragédies modernes, les dramaturges expriment le caractère tragique de la condition humaine de leur époque, marquée par les deux guerres mondiales. Les interrogations que leurs pièces soulèvent se retrouvent également chez les auteurs du théâtre de l’absurde, comme Eugène Ionesco et Samuel Beckett.

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