Le soldat inconnu et les enjeux mémoriels
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- Savoir comment s'est organisé le travail de deuil et de mémoire après la Première Guerre mondiale.
- La Première guerre mondiale a causé la mort de près de 10 millions de soldats : les sociétés touchées par la guerre sont confrontées à un deuil de masse.
- Le travail de deuil se fait à plusieurs niveaux : individuel, familial, collectif.
- Les États organisent un deuil à l’échelle nationale, pour certains autour du symbole du soldat inconnu.
Plus de 9,5 millions de soldats sont morts pendant la Première guerre mondiale.
La Russie, l’Allemagne et la France sont les pays les plus meurtris, mais toutes les sociétés touchées par la guerre sont confrontées à un deuil de masse.
Chaque famille est touchée par la perte d’au moins un de ses membres, certaines pleurent tous les hommes partis au front.
Beaucoup de familles n’ont pas pu rapatrier le corps du ou des défunts pendant ou après le conflit. Les armes nouvelles ont tellement détruit les corps qu’il n’était souvent même pas possible de les récupérer. Certains corps étaient complètement pulvérisés par les obus.
Quand ce n’était pas le cas, le corps était souvent enterré à proximité du front par les camarades de combat du défunt, avec les moyens du bord.
Après l’armistice, on regroupe dans chaque pays les défunts dans d’immenses cimetières militaires sur les champs de bataille ou à proximité.
De nombreux défunts britanniques ou américains reposent ainsi dans ces grands cimetières en Europe, qui deviennent des lieux de pèlerinage.
Beaucoup de familles ont donc vécu un deuil, compliqué par la distance ou perturbé par l’absence du corps.
La guerre totale étant le choc de nations entières, le deuil collectif, national, se superpose au deuil individuel et familial.
En France, chaque commune fait ériger un monument aux morts.

Ces monuments, sur lesquels figure une liste qui énumère les Français de cette commune « morts pour la France », inscrivent le deuil dans le paysage quotidien. Ces monuments insistent sur la douleur du deuil et sur la grandeur de la Patrie.

Quelques monuments, pacifistes, dénoncent la guerre elle-même, mais ils sont minoritaires. On retrouve le thème du sacrifice dans les monuments des autres belligérants.
Les États mettent en place un deuil à l’échelle de la nation. Ils érigent dans l’Entre-deux-guerres des mémoriaux, à la gloire des morts pour la Patrie.
Pour toutes les familles qui n’ont pu accomplir leur travail de deuil, pour tous les morts non identifiés, on honore en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis, un soldat inconnu. Il est inhumé sous l’Arc de Triomphe à Paris.

À Londres, le soldat inconnu est inhumé dans l’abbaye de Westminster. Aux États-Unis, il est inhumé dans le cimetière militaire d’Arlington.
En France, en Belgique, aux États-Unis, à partir de 1922, le 11 novembre devient un jour férié où l’on commémore l’armistice de 1918 et la paix.
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