Le salaire : un coût et un débouché
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Apprendre le rôle micro et macroéconomique du salaire.
- Le salaire a une double dimension : c'est un facteur de production, donc un coût comme un autre du point de vue des néoclassiques.
- Ce coût doit être optimisé, en fonction de la productivité propre de chaque salarié, mais aussi en fonction de la situation économique par un arbitrage entre le capital et le travail.
- Par ailleurs, le salaire détermine une très large part des revenus, ce qui conditionne la demande globale de consommation. De hauts niveaux de salaires engendrent ainsi une augmentation des débouchés.
La rentabilité économique de l'entreprise
se mesure par un arbitrage entre les différents
coûts des facteurs de production que sont le
travail et le capital, et le profit né de la
combinaison optimale capital/travail. Il est donc
rationnel de substituer du capital au travail, si le
coût du travail est plus élevé que
le coût de l'investissement (analyse
néoclassique traditionnelle).
Par extension, la répartition de la valeur
ajoutée (VA) entre les différents
postes de dépenses renseigne sur les choix
effectués par les entrepreneurs. Ainsi, le taux
de marge (excédent brut d'exploitation/VA) est
assez élevé depuis quinze ans, ce qui
montre que les entreprises ont choisi de limiter le
coût du travail, et de favoriser l'EBE (qui
peut s'assimiler à du profit). Les raisons en
sont évidentes : les salaires sont
vécus comme une charge importante, peu flexible.
À cela s'ajoute le choix récent de
récompenser plus largement les apporteurs de
capitaux et les actionnaires.
Selon les néoclassiques, la demande de travail émane des entreprises, en fonction de la productivité marginale des travailleurs. Or, cette productivité est décroissante lorsque les entrepreneurs embauchent des travailleurs supplémentaires : les autres moyens de production étant fixes (machines, outils, bâtiments, etc.), un nouvel employé ne sera pas en mesure de réaliser la même production moyenne, du simple fait du taux d'utilisation du capital technique existant.
De fait, les entreprises ne se décideront
à embaucher que si cette baisse de
productivité est compensée par une baisse
de la rémunération du nouveau
salarié. Le salaire doit donc être un
coût variable pour l'employeur, ajustable
rapidement selon le niveau de productivité des
travailleurs.
Par ailleurs, ce coût salarial s'inscrit dans une
compétition internationale : les
entreprises doivent rester compétitives
vis-à-vis du reste du monde, et donc tenir
compte des coûts salariaux pratiqués par
les concurrents, en relation avec leur niveau de
productivité.
Au niveau macroéconomique, une autre dimension
du salaire doit être prise en compte : c'est
un revenu pour les salariés. Ce revenu,
s'il permet la consommation, est aussi un signe du
statut et de l'estime que l'on porte aux
employés. Offrir de bons salaires a donc un
intérêt certain : en motivant ainsi
la main-d'œuvre, on augmente sa
productivité.
Parallèlement, la perspective de bons
salaires attire les meilleurs travailleurs, les
mieux formés et les plus compétents.
Cette approche a des conséquences
macroéconomiques évidentes, lorsque l'on
songe à la thématique de la
« fuite des cerveaux » des PED
(Pays en voie de développement) vers les
PDEM (Pays développés à
économie de marché), par exemple, les
informaticiens indiens.
Keynes a bien montré qu'une baisse des
salaires avait un aspect dépressif sur la
demande solvable, et donc par contrecoup sur le
niveau de production de l'ensemble des entreprises, du
fait de l'absence de débouchés. La chute
du niveau d'activité ainsi engendrée
risque donc d'entraîner celle de l'emploi
total.
Au contraire de l'analyse classique, les
keynésiens proposent alors d'augmenter le
revenu global des agents économiques. Cela
permet en effet de maintenir ou d'augmenter la demande
effective (anticipée), grâce à une
propension à consommer stabilisée. En
effet, en situation d'incertitude face à
l'emploi, les ménages vont sans doute augmenter
leur épargne de précaution, au
détriment de la consommation, ce qu'il faut bien
sûr éviter.
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