Le régime d'Allende et les protestations populaires
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- Connaitre les caractéristiques du régime d’Allende (« État socialiste »).
- Comprendre la crise multifactorielle qui a conduit à sa chute.
- Salvador Allende est le premier président marxiste élu démocratiquement en Amérique. Il veut mettre en œuvre une « voie chilienne vers le socialisme ».
- Allende lance de grands projets dès son élection : nationalisations, réformes agraires, réforme de la santé.
- La récession économique, encouragée par les États-Unis, aboutit à la chute du régime en septembre 1973.
- 3e (histoire) : Un monde bipolaire au temps de la guerre froide
Le Chili est un État d’Amérique du Sud. Lors de l’avènement d’Allende, c’est une république reposant sur la Constitution de 1925.
Dans ce contexte, Salvador Allende est élu président du Chili le 3 novembre 1970 au suffrage universel.
Il est le premier président marxiste d’Amérique du Sud élu démocratiquement. Il est soutenu par une coalition de partis de gauche, l’Unité populaire.
Dans le contexte de la Guerre froide, et pensant avoir le plein soutien de l’URSS, Allende cherche à mettre en place « une voie chilienne vers le socialisme ». Il vise à établir un État socialiste.
Pour ce faire, Allende lance de grands projets :
- la nationalisation de secteurs clés de l'économie comme le cuivre, principale exportation du pays ;
- un plan visant à augmenter jusqu’à 60 % les salaires ;
- une réforme agraire visant à moderniser l’agriculture chilienne ;
- une réforme de la santé.
Le président fait face à des difficultés multiples.
La coalition qui l’a mis au pouvoir est très divisée politiquement (des radicaux centristes, des marxistes, des membres de l’extrême-gauche révolutionnaire prônant la violence politique).
La bourgeoisie et les classes moyennes protestent car ses mesures favorisent en grande partie les couches populaires.
Une partie de la classe ouvrière se soulève en raisons de difficultés économiques persistantes.
De plus, en tant que république socialiste, le pays se heurte aux États-Unis, qui prennent des mesures drastiques.
En pleine période de Guerre froide, les États-Unis veulent éviter la « contagion » socialiste sur le continent américain.
Les avoirs et biens chiliens aux États-Unis sont bloqués.
Le FMI et la Banque Mondiale refusent de lui accorder des prêts.
Le cuivre étant une richesse majeure du Chili, les États-Unis interdisent l’exportation du matériel d’exploitation des mines.
À partir de 1972, la crise économique sévit fortement au Chili. Le déficit public s'accroit et les salaires baissent.
Le pouvoir fait face à des mouvements contestataires qui s’expriment dans la rue par le biais de manifestations et de grèves.
Dès 1971, on voit apparaitre des critiques et des mouvements locaux contre les confiscations de terres cultivables, imposées par la réforme agraire voulue par Allende.
Des manifestations pacifiques s’organisent, comme des cacerolazos (ou « concerts de casseroles »).
En avril 1973, des ouvriers de la mine de cuivre d’El Teniente sont en grève. Ils sont soutenus dans leur mouvement par d’autres pans de la population, comme les étudiants.
Les mouvements prennent de l’ampleur et gagnent l’armée. Le 29 juin 1973, 80 militaires disposant de plusieurs chars d’assaut tentent un coup d’État à Santiago du Chili.
Ce Tanquetazo (« insurrection des tanks ») échoue, car les troupes sont neutralisées par des régiments envoyés par le pouvoir. Cependant, il contraint Allende à céder davantage de pouvoirs aux militaires.
Le 25 août, il nomme Augusto Pinochet à la tête des armées du pays.
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