Dans de nombreuses villes des pays pauvres, des
décharges sauvages de déchets plastiques
apparaissent. C'est dû au fait que ces villes n'ont pas
les infrastructures nécessaires à la gestion des
déchets (poubelles publiques, services
d'éboueurs, etc.). Pourtant, les matières
plastiques ne sont pas bio-dégradables, ce qui
signifie qu'elles ne se décomposent pas toutes seules et
donc peuvent rester à l'air libre pendant des dizaines
d'années, voire des siècles. Elles constituent
une pollution extrêmement dangereuse et tenace.
C'est pourquoi de nombreuses ONG (Organisation non
gouvernementale au service d'une cause) ont
décidé d'y remédier et de
considérer ces plastiques comme une ressource qu'il faut
recycler pour la transformer
ainsi en richesse.
Le réseau RESEDA, au
Niger, cherche à recycler le plastique pour en faire des
pavés pour les routes : comment et avec quel
succès ?
1. Le réseau RESEDA recycle les matières
plastiques
a. Qu'est-ce que le réseau RESEDA ?
Le réseau RESEDA
est un ensemble d'ONG qui travaille au Niger. Une ONG est
une Organisation Non Gouvernementale. Cela signifie que
c'est une association privée à but non
lucratif (elle ne cherche pas à gagner de
l'argent). Les ONG sont nombreuses dans le domaine
humanitaire, comme Médecins Du Monde ou
Médecins Sans Frontières, et dans le
domaine de l'environnement, comme la Fondation pour la
Nature et l'Homme de Nicolas Hulot.
Le Réseau RESEDA est particulier car c'est un
ensemble d'associations qui travaille depuis le Niger
avec l'Union européenne qui lui verse des
subventions.
b. Le principe : faire fondre le plastique
Les sacs en plastique sont partout présents dans
le paysage du Niger, que ce soit dans les villes ou
même dans la brousse. Il s'agit donc de ramasser
ces déchets, de les faire fondre en y ajoutant du
sable, de verser la pâte obtenue dans des moules.
Il faut attendre 45 minutes pour que le plastique
sèche : on a, à la fin, des pavés en
plastique qui sont tout à fait
résistants.
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Doc. 1 Pollution de sacs plastiques
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c. Une technologie difficile à
élaborer
La technologie est très simple, et elle est
basée sur des produits locaux qu'on trouve
facilement. Pourtant, elle n'a pas été
facile à inventer, et l'Union européenne a
dû envoyer un ingénieur pour trouver le bon
dosage entre le sable et le plastique.
Au départ, le réseau RESEDA pensait
plutôt utiliser le plastique uniquement comme
combustible, c'est-à-dire faire chauffer
des fours alimentaires avec les déchets. Il
pensait aussi transformer le plastique en fil à
tisser pour en faire des chaises et des fauteuils.
Mais ces deux technologies nécessitaient soit trop
de déchets, soit des plastiques de trop bonne
qualité.
2. Le réseau RESEDA développe une
véritable activité économique
a. Une véritable production de pavés
en plastique recyclé
L'idée des pavés a émergé en
2005. Depuis, 640 tonnes de déchets ont
été ramassées. 1,5 tonne de
pavés est produite chaque mois, soit 1 050
pavés. Une route de 1 km a
été réalisée, utilisant 8 000
pavés.
Le réseau RESEDA espère que ça n'est
qu'un début, car la résistance des
pavés est bonne et la demande doit se
développer. Pour l'instant seul un petit atelier
de quelques personnes fonctionne, mais il devrait
s'agrandir.
b. Le Niger a besoin de développer son
artisanat
Le réseau RESEDA a raison de promouvoir ce petit
atelier. Le Niger est l'un des pays les plus pauvres du
monde et en plus c'est un pays désertique du
Sahara. Il ne peut donc pas miser sur un fort
développement de son agriculture ou de son
élevage, et doit se reporter sur son
artisanat.
c. Le problème de la rentabilité se
pose
Même si la ressource utilisée est gratuite
(personne ne paie les vieux sacs plastiques !), l'atelier
a des coûts : deux personnes travaillent par four,
il faut donc payer leurs salaires, acheter les masques et
les gants qui les protègent, acheter les moules
pour faire les pavés et payer les gens qui
collectent les déchets et les apportent. Le
réseau RESEDA ne peut fonctionner que si l'Union
européenne lui accorde des subventions,
c'est-à-dire lui donne de l'argent.
3. Le réseau RESEDA aide les populations les plus
pauvres du Niger
a. Du travail et donc des revenus pour tout le monde
Ce sont surtout les femmes et les enfants qui se chargent
de ramasser les déchets plastiques et qui les
apportent à l'atelier. Ils sont payés au
poids : 3 centimes par kilo (25 francs CFA). Dans un pays
où un habitant a en moyenne 50 centimes par jour
pour vivre, ces femmes et ces enfants ont vraiment besoin
de cet argent.
b. Le réseau RESEDA a aussi d'autres actions
Le réseau RESEDA a entrepris d'autres actions. Il
organise un atelier de fabrication de grillage
pour lequel travaillent surtout des mendiants, et il
implante des puits dans la brousse pour aider les
cultivateurs.