Croissance démographique et développement agricole en Inde

L'Inde, contrairement à la Chine, n'a pas du tout terminé sa transition démographique : elle est encore en plein milieu du stade 2, avec une mortalité faible et un taux de natalité relativement élevé. Les femmes indiennes font 2,6 enfants en moyenne contre 1,8 en Chine. Ainsi, ces dix dernières années, la population indienne a augmenté de 200 millions d'habitants.

Doc. 2. Schéma de la transition démographique

Certains aspects de la croissance démographique sont caractéristiques de l'Inde : 52 % des enfants nés sont des garçons (alors qu'on devrait avoir autant de naissances de filles que de garçons, mais les Indiennes avortent sélectivement quand elles ont une fille). On parle de surmasculinité. Et la population des campagnes est encore forte (75 % contre 50 % à l'échelle mondiale).

Enfin, les différences à l'échelle locale sont importantes. L'Inde est un État fédéral (on parle d'Union indienne), ce qui signifie que les régions qui la composent ont une large marge de manœuvre. Ainsi, les États les plus avancés ont un taux de fécondité de 2 enfants par femme, contre 4,9 pour les moins avancés.

L'Inde a mis en place des politiques de contrôle des naissances : diffusion de la contraception, politique de stérilisation des familles ayant déjà eu des enfants, etc. Mais le modèle dominant reste celui de la famille à deux enfants. De plus, l'Inde étant encore un pays très rural, beaucoup d'Indiens peuvent échapper à cette politique de contrôle des naissances, alors que les citadins s'y plient plus facilement.

La Révolution verte est la transformation de l'agriculture traditionnelle en une agriculture plus technologique et plus productive. La nécessité de cette transformation s'est imposée dans les années 1960, quand le pays a connu de nombreuses famines, notamment celle de 1966 qui a fait des milliers de morts.

Elle s'appuie sur la mise en œuvre de plusieurs facteurs :
- des céréales à haut rendement, issues de la recherche scientifique (notamment le blé et le riz),
- l'utilisation d'engrais,
- la généralisation des techniques d'irrigation,
- la diffusion de la mécanisation (tracteurs, moissonneuses, etc.).

La Révolution verte est globalement un succès car le pays est devenu un gros exportateur de riz, par exemple. La population indienne ne connaît plus de famine et la pauvreté tend à diminuer.
Cependant, il y a certaines limites : beaucoup de paysans n'ont pas de terre et restent très pauvres. Et au niveau environnemental, les céréales à haut rendement (ainsi que l'introduction des OGM - organisme génétiquement modifié-) participe à la diminution de la biodiversité, et les engrais semblent aussi abîmer les sols.

L'économie indienne ne repose pas que sur son agriculture, loin de là. En effet, l'informatique, notamment les logiciels, est un des points forts de l'industrie indienne. Les sociétés AMD ou IBM se sont installées en Inde, dans la région de Bangalore, surnommée « la Silicon Valley indienne », en référence à la région de Californie qui abrite Apple. Les Indiens sont aussi bien représentés dans les biotechnologies. Le groupe Mittal a récemment racheté Arcelor et est devenu ainsi le numéro 1 de la sidérurgie mondiale. Et dans les services, l'Inde est devenu le lieu privilégié pour les services de dépannage téléphonique.