Un front pionnier en Afrique : le cas de la Côte d'Ivoire - Maxicours

Un front pionnier en Afrique : le cas de la Côte d'Ivoire

La Côte d'Ivoire est un pays de l'Afrique de l'ouest qui compte un peu plus de 21 millions d'habitants. Sa population a été multipliée par 4 en 40 ans. Du point de vue géographique, elle comportait un paradoxe : le nord du pays était très peuplé ainsi que l'extrême sud, avec la capitale économique Abidjan. Entre les deux : de la forêt équatoriale, hostile et très dense. C'est pourquoi un front pionnier s'est ouvert pour la défricher. Aujourd'hui, c'est fini : tout a été défriché, et on peut faire un bilan de cette action.

Comment la forêt équatoriale de Côte d'Ivoire a-t-elle été défrichée ? Avec quels résultats, notamment par rapport au développement durable ?
1. Le front pionnier de la forêt équatoriale
a. Un front pionnier à l'intérieur même du pays
Le nord du pays est couvert par la savane, c'est-à-dire une végétation d'herbes hautes et d'arbustes. Au contraire, au sud, c'est la forêt équatoriale, très dense, très chaude et très humide. Le nord est traditionnellement densément peuplé, alors que la forêt est quasiment vide, habitée seulement par des indigènes qui survivent difficilement dans ce milieu très hostile (parasites, insectes, bêtes sauvages, et possibilités réduites de se nourrir).

b. Un peuplement tardif
À partir des années 1960-1970, l'État ivoirien, a encouragé les migrations de population pour créer un front pionnier dans la forêt équatoriale. Au départ, il a encouragé les habitants du nord à s'installer au sud. Puis, il a fait appel à une main d'œuvre étrangère (maliens, burkinabés, ghanéens). Cette politique a eu beaucoup de succès car l'État a appliqué le droit coutumier qui dit que le propriétaire de la terre est celui qui la cultive.
c. Une activité surtout agricole
La forêt a été exploitée de différentes manières :
- à proximité des villages, les habitants se sont servis du bois pour construire ou faire chauffer les fours,
- mais c'est surtout l'exploitation commerciale, notamment pour l'exportation, qui a entrainé la déforestation.

À la place, de vastes clairières se sont ouvertes, qui ont été utilisées pour faire :
- de l'agriculture vivrière (c'est-à-dire consommée par les paysans qui la produisent),
- soit de l'agriculture commerciale, surtout du café, du cacao et du coton. C'est ainsi que la Côte d'Ivoire a longtemps été le premier exportateur de cacao au monde. Des plantations de cocotiers, hévéa (pour faire du caoutchouc), ananas et palmiers se sont aussi développées. Pendant 30 ans, la Côte d'Ivoire a été présentée comme un modèle économique, grâce à sa gestion du front pionnier.
2. Aujourd'hui, la forêt équatoriale n'existe plus
a. Les conséquences environnementales
Aujourd'hui, tout a été défriché, la forêt équatoriale n'existe plus. Aucune nouvelle terre ne peut être mise en valeur, car toutes les terres cultivables sont cultivées. Or, la population de la Côte d'Ivoire continue d'augmenter, donc ses besoins agricoles aussi. Le système fonctionnait tant qu'il y avait encore des réserves : ce n'est plus le cas.
b. Les conséquences économiques, sociales et politiques
- On voit aujourd'hui que le système ivoirien n'était pas bon, car il reposait complètement sur les exportations de coton/café/cacao. Or, dans les années 1990, les cours se sont effondrés et le pays s'est considérablement appauvri.
- Le front pionnier a été moins attractif, et beaucoup de paysans sont soit retournés chez eux (dans le nord ou dans leur pays), ou ils ont migré à Abidjan. Cet exode rural déstabilise le pays car les hommes ne retrouvent pas forcément de travail.
- Politiquement, la Côte d'Ivoire est dans une situation catastrophique, car l'appauvrissement de la population a entrainé une très forte déstabilisation du pays (coups d'État, guerre civile, division du pays entre le nord et le sud).
L'essentiel
L'économie de la Côte d'Ivoire a longtemps reposé sur l'exploitation de son front pionnier intérieur, mis en valeur autour des productions café/cacao/coton. Quand les cours de ces matières premières ont chuté, tout le pays a été déstabilisé, jusqu'à entrer en guerre civile. Sans compter le bilan environnemental qui est désastreux puisque la forêt équatoriale (avec toute sa biodiversité) n'existe plus.

Vous avez déjà mis une note à ce cours.

Découvrez les autres cours offerts par Maxicours !

Découvrez Maxicours

Comment as-tu trouvé ce cours ?

Évalue ce cours !

 

quote blanc icon

Découvrez Maxicours

Exerce toi en t’abonnant

Des profs en ligne

  • 6 j/7 de 17 h à 20 h
  • Par chat, audio, vidéo
  • Sur les matières principales

Des ressources riches

  • Fiches, vidéos de cours
  • Exercices & corrigés
  • Modules de révisions Bac et Brevet

Des outils ludiques

  • Coach virtuel
  • Quiz interactifs
  • Planning de révision

Des tableaux de bord

  • Suivi de la progression
  • Score d’assiduité
  • Un compte Parent

Inscrivez-vous à notre newsletter !

Votre adresse e-mail sera exclusivement utilisée pour vous envoyer notre newsletter. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment, à travers le lien de désinscription présent dans chaque newsletter. Conformément à la Loi Informatique et Libertés n°78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, au RGPD n°2016/679 et à la Loi pour une République numérique du 7 octobre 2016, vous disposez du droit d’accès, de rectification, de limitation, d’opposition, de suppression, du droit à la portabilité de vos données, de transmettre des directives sur leur sort en cas de décès. Vous pouvez exercer ces droits en adressant un mail à : contact-donnees@sejer.fr. Vous avez la possibilité de former une réclamation auprès de l’autorité compétente. En savoir plus sur notre politique de confidentialité