Le Procès de Kafka : les personnages
On sait peu de choses de lui. On ne connaît par son nom de famille. Il est fondé de pouvoir dans une banque, a trente ans, est célibataire et vit dans une pension.
C’est un travailleur consciencieux. Il ira même jusqu’à lire une grammaire italienne quand on le charge de s’occuper d’un client italien et de lui montrer la ville.
Sa vie est très routinière : il reste en
général jusqu’à neuf heures au bureau
et fait une promenade en sortant, parfois il finit la
soirée au café. De temps à autre, il se rend
dîner chez le directeur de la banque, qui
l’apprécie beaucoup. C’est un employé
modèle, qui effectue consciencieusement son travail.
C’est un homme de désir. Il rencontre plusieurs
femmes qu’il séduit (Leni, Melle
Bürstner, etc.).
Il fréquente une jeune fille nommée Elsa, une
serveuse qui travaille de nuit. Cette jeune fille ne sera
évoquée qu’à deux reprises dans tout
le roman. K. au fur et à mesure de son procès
s’éprendra de Leni, l’assistante de son
avocat.
C’est un homme bon et juste, qui se réveille le jour de son trentième anniversaire pour vivre des événements exceptionnels. Il tente de comprendre puis très vite il renonce à trouver une cause.
C’est un être intelligent, qui se rend compte l’absurdité de la situation, même s’il ne pourra rien faire pour s’en échapper. Cette intelligence lui donne une certaine supériorité face aux exécutants de la justice, qui ne sont que de simples pantins. Il se joue des inspecteurs venus l’arrêter et feint de ne pas être affecté par son procès. Mais il agit parfois curieusement, voire absurdement, comme par exemple exemple lorsqu’il décide de son plein gré de se rendre au tribunal, sans convocation, pensant qu’il était « convoqué tacitement pour le dimanche, à la même heure et au même endroit » (p. 87) que lors de la première convocation !
Il a tendance à « ne croire au pire que quand il arrivait » (p. 27), et c’est bien le pire qui lui arrive. Cependant, il dénie toute importance à ce procès puis à partir du chapitre VII il ne cessera de penser à son procès et de chercher de l’aide comme il peut (Titorelli, Block…).
Il est caractérisé par sa solitude. Ni l’avocat, ni Leni, ni même son oncle ne pourront l’aider. Il décide de se défaire des services de l’avocat, prêt à assurer sa propre défense tout seul. Il est prêt à donner tout son temps pour rédiger la première requête et se défendre seul, quitte à y passer ses nuits et ses congés. Mais s’exposer seul à tous les coups de la justice est une tâche périlleuse.
C’est aussi un personnage plein de contradictions, qui à la fois repousse la Loi et à la fois s’y plie. Par exemple, il refuse lors de son arrestation de contacter un ami, le juge Hasterer, qui aurait sûrement pu lui être d’une grande aide. Il n’offre aucune résistance vis-à-vis des exécutants de la justice (il se laisse faire quand les inspecteurs l’arrêtent injustement ainsi qu’à la fin quand ses bourreaux viennent pour le tuer, il les suit sans protester) ; en choisissant d’assurer lui-même sa propre défense, il facilite la tâche du tribunal. Résigné, il sait que les deux hommes venus l’arrêter la veille de son anniversaire sont là pour l’exécuter. Il meurt avec le sentiment que la honte va lui survivre.
Personnage d’une banalité désolante, jeune, célibataire, bureaucrate, bourgeois… il est l’archétype des héros de Kafka (au même titre que Georges Bendemmann dans Le Verdict, Gregor Samsa dans La Métamorphose, etc.). C’est le personnage de la désillusion.
Peu fine, « elle avait le malheur de dire toujours ce qu’il ne fallait pas dès que la contrainte l’abandonnait » (p. 61).
Elle est dactylo et doit entrer dans une étude d’avocat pour travailler.
Elle représente le « rayon de soleil » de K. lors de ses visites chez l’avocat, qui ne l’enchantent guère.
Joseph tombe vite amoureux d’elle. Mais cette jeune fille, désirée et désirante, s’attache maladivement à tous les clients de l’avocat… ce qui va rendre Joseph fort jaloux.
Il se pose en grand connaisseur de la justice. K. va vite s’apercevoir que celui-ci ne lui est en fait pas d’une grande aide et ne le convoque jamais pour évoquer son procès.
L’avocat lui-même est pris dans le système et n’a pas de recul. Il dira même à K. que la défense n’est pas « expressément permise par la loi ; la loi la souffre seulement » (p. 152) et remettra en cause l’existence d’un paragraphe sur le droit à la défense dans le Code. Il reconnaît qu’il n’y a pas d’avocat à proprement parler reconnu par la justice.
Homme bavard, voire menteur, il habite dans un quartier misérable, en marge de la ville. L’immeuble où il loge est sale, sombre et oppressant. Il vit dans une misérable chambrette, qui lui sert aussi d’atelier.
Cet homme entend expliquer à K. les subtilités de la justice, et lui énumère et détaille longuement les différents modes d’acquittement.
Titorelli un pseudonyme, on ignore son vrai nom.
Block est lui aussi un client de l’avocat. Mais son procès dure depuis cinq ans et il a déjà six avocats. Son procès le ruine et l’empêche de travailler, accaparant tout son temps.
Il est devenu l’esclave de son avocat, attendant le bon gré de celui-ci pour le recevoir et connaître l’évolution de son procès.
C’est un homme anxieux toujours pressé. C’est sa fille Erna qui lui apprend que Joseph a des problèmes.
Il mène Joseph chez Me Huld, un ami avocat, sans même demander son avis à son neveu. Il voit déjà K. en condamné alors qu’il n’est qu’accusé. Il est effondré par le comportement de K. chez l’avocat, qui préfère parler avec Leni que s’entretenir de son procès avec le maître.
Elle apprécie beaucoup son cousin ; K. s’en veut de la négliger et promet de lui écrire.
Dans un des chapitres inachevés, « Visite de K. à sa mère », on apprend que sa mère est vieille, aveugle et malade, qu’elle habite en province et que K. ne l’a pas vu depuis trois ans. Elle est délaissée par K. ; celui-ci lui envoie de l’argent de temps à autre et se rend compte qu’il la néglige trop.
Dans un autre chapitre inachevé, on découvre que
son père est mort « trop
jeune » ; ce sera la seule allusion au
père de Joseph de tout le roman.
Cette absence du père offre des substituts paternels
(l’oncle, l’avocat, le juge, etc.).
Toutes les références renvoient à
l’édition suivante :
KAFKA F., Le Procès, Folio
Gallimard, 1987

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