Le modèle soviétique : un modèle totalitaire ?
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- Savoir en quoi le régime mis en place par Staline est-il un régime totalitaire ?
- L'État mis en place par Staline à partir de 1928 est caractérisé par une soumission totale ainsi qu'une obéissance aveugle à la personne de Staline, désigné comme le « petit père du peuple ».
- La propagande, l'encadrement de la population et la répression sont les principaux moyens qu'il emploie pour obtenir cette soumission. Il s'agit donc d'un État totalitaire.
La Première Guerre mondiale est une catastrophe militaire pour la Russie tsariste, qui accumule les déboires militaires. À cela s’ajoutent les inégalités sociales et la misère du peuple russe.
Une première révolution éclate dans ce contexte en février 1917. Elle met fin au régime autocratique du Tsar Nicolas II et permet d’instaurer une République. Toutefois ce nouveau régime, proche des démocraties occidentales, poursuit la guerre alors que l’année 1917 est celle des mutineries et des révoltes contre la pauvreté dans la Russie archaïque du début du XXe siècle.
En octobre 1917 éclate une seconde révolution qui porte au pouvoir les Bolcheviks ou communistes russes avec à leur tête Lénine qui a pris le pouvoir par un coup d’État.
Les premières mesures mises en place par le nouveau régime sont les décrets d’octobre qui donnent la terre aux paysans et imposent la paix en mettant fin à la guerre au prix de lourdes pertes de territoires au profit de l’Allemagne.
Les Bolcheviks doivent faire face aux partisans de l’ancienne monarchie et à des forces occidentales anticommunistes dès 1917. C’est dans ce contexte que Lénine met en place un régime dictatorial, le communisme de guerre. La terreur et la répression s'abattent alors sur les « forces blanches » (couleur de la monarchie), c’est-à-dire les opposants au bolchevisme (les « Rouges »).
Le pays s’enfonce dans la guerre civile, menée contre les ennemis intérieurs et extérieurs. L’Armée Rouge, dirigée par Trotsky, parvient à repousser ses adversaires. En 1922, l’Union des Républiques Socialistes et Soviétiques (URSS) naît offciellement, formée par la Russie, la Transcaucasie, l'Ukraine et la Biélorussie.
Cet État
fédéral est en réalité
totalement sous le contrôle du parti
communiste.
Lénine proclamant le
régime soviétique le 25 octobre 1917,
tableau de Vladimir Serov | © Bridgeman Images
À la mort de Lénine, en 1924, une lutte acharnée pour le pouvoir oppose principalement Staline et Trotsky. Mais Staline est secrétaire général du Comité central depuis 1922, ce qui lui donne l'avantage sur ses adversaires.
En 1928, Staline a éliminé tous ses opposants et est le seul maître du Parti et du pays.
Staline, le chef du parti communiste, seul parti autorisé, est honoré comme une divinité. Des odes, des affiches, des statues, des livres, des discours, des films et de grandes manifestations glorifient son action et le présentent comme quelqu'un de juste, bon et parfait.
Il est surnommé « le petit père du peuple ».
Le régime soviétique s’appuie sur l’idéologie marxiste-léniniste pour diriger le pays. Celui-ci repose sur les écrits de Karl Marx, qui s’oppose à la société capitaliste.
Plutôt que le marché qui organise l’économie c’est-à-dire la rencontre entre l’offre et la demande, l’État met en place la planification. C’est l’État qui définit les besoins de la populations et des industries. Pour cela il fixe des plans de 5 ans, les plans quinquennaux, qui fixe des objectifs de production.
Le premier plan quinquennal, de 1929 à 1933, doit permettre à l’URSS de connaître une industrialisation rapide afin de rattraper son retard sur les économies occidentales, qui subissent à cette époque une grave crise économique. L’économie est donc sous le contrôle total de l’État.
Dans le cadre de la planification, une propagande active incite la population à travailler toujours plus. Ainsi, des primes et l'inscription sur un tableau d'honneur encouragent l'émulation et le dépassement de soi au travail, dont le mineur Stakhanov est le symbole.
Afin de la contrôler et de la rendre favorable au régime, le parti prend en charge la classe ouvrière dans tous les domaines : le travail, les loisirs et la santé. Mais, les conditions de vie des Soviétiques restent médiocres en raison de la pénurie de biens de consommation, puisque la priorité est donnée aux biens de production.
Le cinéma, le roman et l'art officiel (le réalisme socialiste) sont mis au service de la propagande et diffusent la pensée officielle.
Par exemple, le cinéaste Eisenstein sert le régime en glorifiant la révolution avec son film Octobre et en exaltant l'ouvrier et les kolkhoziens dans son film La Ligne générale.
La police politique (le Guépéou ou le NKVD) a pour mission d'arrêter tous ceux qui sont suspectés d'antisoviétisme, c’est-à-dire les paysans riches ou Koulaks, les nobles ou encore les membres du Clergé.
Toute critique du régime est interdite. La délation est encouragée, y compris au sein des familles. La dictature du « petit père des peuples » ne supporte donc aucune opposition, d'où la vague de purges lancée dans les années 30.
Entre 1936 et 1938, se déroulent les grands procès de Moscou qui impliquent aussi bien des responsables politiques importants (souvent anciens compagnons de Lénine, accusés de haute trahison) que des citoyens ordinaires, victimes d'arrestations arbitraires.
Une fois qu'ils ont avoué sous la torture et au terme d'interrogatoires interminables, ces opposants, réels ou supposés comme tels, sont exécutés ou déportés dans des camps du Goulag, où ils font office de main-d'œuvre servile.
Une grande partie des membres du Parti Communiste d’Union Soviétique (PCUS) sont arrêtés, de nombreux officiers sont déportés. On estime que, durant la Grande terreur stalinienne, entre 1937 et 1938, près de 1 600 personnes sont fusillées chaque jour.
Trois des cinq généraux soviétiques disparaissent juste avant la Seconde Guerre mondiale, ce qui expliquera les difficultés de l’Armée rouge au début du conflit en 1941.
Cette épuration vise à porter l'échec de la politique stalinienne sur les accusés et à présenter Staline comme l'unique défenseur du socialisme. La crainte d'être arrêtés incite au silence ceux qui échappent à ces purges.
L'Histoire est réécrite. La disparition physique des opposants ne suffit pas, ils sont tout bonnement gommés de l'Histoire.
Ainsi, Trotsky, l'un des premiers compagnons de Lénine, fondateur de l'Armée rouge, dauphin désigné par Lénine, est écarté du pouvoir par Staline. En 1929, il est expulsé d'URSS, avant d'être assassiné au Mexique, où il s'était réfugié, en 1940.
Le régime fait effacer son image et son nom des photographies, des manuels scolaires, etc.
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